mercredi 28 janvier 2009

Genève / Rapport initial sur la CEDEF

Haïti réussit son examen

« Nous vous remercions pour le rapport, pour les réponses à nos questions, pour ce franc-parler et pour cette passion ».

C’est en ces termes que la présidente du Comité pour l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes s’est adressé à la cheffe de la délégation haïtienne, Marie Laurence Jocelyn Lassègue, à l’issue d’une longue journée de discussions ayant suivi la présentation officielle par Haïti de son rapport sur l’application de la CEDEF, le 27 janvier (2009), au Palais des Nations, à Genève (en Suisse).

Naila Gabr a salué « le mouvement politique, social et législatif qu’a engendré la préparation de ce rapport ».

L’experte, de nationalité égyptienne, a émis le vœu que ce mouvement se traduise par « des amendements dans des législations, par de nouvelles législations et aussi par des mesures dans le domaine des services sociaux essentiels pour la femme, comme l’éducation, le travail, la santé et le planning familial ».

Haïti est parvenue à produire pour la première fois - vingt-cinq ans après avoir signé la convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes - un rapport d’application de la CEDEF qui vaut pour le rapport initial de 1982 et les six rapports périodiques subséquents.

La ministre à la condition féminine et aux droits de la femme a dit compter sur l’appui du Comité de suivi de la CEDEF pour que le gouvernement haïtien puisse produire de façon régulière (tous les quatre ans) les rapports. « Il s’agit d’un commencement. Et grâce aux recommandations et à votre appui, nous allons pouvoir continuer à lever les autres obstacles qui sont encore tenaces », a souligné Marie Laurence Jocelyn Lassègue.

Dans ses propos liminaires, la cheffe de la délégation haïtienne a eu à faire le bilan des avancées enregistrées et à dégager des perspectives. Marie Laurence Jocelyn Lassègue a souligné « la nécessité d’une politique d’ensemble, d’une politique nationale d’égalité ».
Le rapport initial d’Haïti a été analysé au peigne fin par une cinquantaine d’experts (de la CEDEF) à la lumière des principaux articles de la convention.

Les questions des experts ont porté entre autres sur les mécanismes prévus pour garantir la soumission de manière régulière des prochains rapports (d’application de la CEDEF), la prise en compte par les textes de loi de la définition de la discrimination proposée dans la convention, les démarches devant concourir à la vulgarisation du document, la nécessité d’une volonté politique claire pour accélérer le vote des projets de lois (relatifs à l’égalité de genre et à la participation politique des femmes) déposés (ou à soumettre) au Parlement, la nécessité de renforcer le rôle du médiateur (Office de la protection du citoyen et de la citoyenne) en matière de protection des femmes.

Les réponses à ces questions et à de nombreuses autres ont été fournies tour à tour par la ministre Marie Laurence Jocelyn Lassègue, dans son rôle de chef d’orchestre, le président du Sénat Kelly Bastien, le secrétaire d’État à la justice chargé de la réforme judiciaire Daniel Jean, la consultante nationale (pour le premier rapport d’application de la CEDEF) Adeline Magloire Chancy, l’experte-conseillère en égalité des sexes (au Ministère à la condition féminine) Myriam Merlet, le directeur général du Ministère de la santé publique et de la population Gabriel Thimothée, la directrice de la DPAG (Direction prise en compte de l’analyse selon le genre du MCFDF) Rose Esther Sincimat et la cheffe du service des droits des femmes et enfants au Ministère des affaires sociales Laure Garçon.

La prestation de la délégation a été fortement appréciée par le comité de suivi de la CEDEF. Haïti est attendue au tournant, sur le terrain de l’implémentation des actions annoncées.

INTÉGRATION RÉGIONALE

Haïti, siège du 14e Conseil des ministres de l’AEC

Port-au-Prince accueillera, du 28 au 30 janvier 2009, la 14e réunion ordinaire du Conseil des ministres de l’Association des États de la Caraïbe (AEC). Une trentaine de délégations de la région prendra part à cette réunion. C’est le ministre haïtien des Affaires étrangères, Alrich Nicolas, qui en a fait l’annonce dans une rencontre avec la presse lundi.

Au cours de la conférence de trois jours qui sera présidée par le chancelier haïtien, les délégués, représentant les 25 États membres et 3 autres États associés, discuteront du commerce, du tourisme durable, du transport, des catastrophes naturelles, de la coopération fonctionnelle et de la mer des Caraïbes.

Seront également à l’ordre du jour l’impact du changement climatique sur les catastrophes naturelles dans la Grande Caraïbe, la réforme et le renforcement institutionnel de l’AEC, le bilan de l’association pour la période 2008-2009, le suivi des décisions prises lors du 13e Conseil des ministres, etc.

« Avec cet évènement d’envergure internationale, Port-au-Prince pourra reprendre sa place de capitale diplomatique de la région, en plus de la possibilité pour le pays d’obtenir des fonds pour faire face aux changements climatiques et s’attaquer aux problèmes environnementaux », s’est réjoui Alrich Nicolas.

L’organisation de cet évènement sera un succès de l’avis du ministre des Affaires étrangères, affirmant qu’« l’événement contribuera à rehausser l’image d’Haïti à l’extérieur ».

Le conseiller politique du ministère des Affaires étrangères auprès de l’AEC, Watson Denis, a indiqué pour sa part que les pays concernés manifestent de l’intérêt pour la réunion. Vingt ministres et chefs de délégations ont déjà confirmé leur participation. Les organisateurs s’attendent à accueillir environ 130 délégués à ce 14e Conseil dont le coût est estimé à 250 000 dollars.

La convention créant l’AEC a été signée le 24 juillet 1994 à Carthagène en Colombie, soit trois ans après la fondation de l’association, dans le but de promouvoir la consultation, la coopération et l’action concertée entre tous les pays de la Caraïbe.

L’AEC a pour objectif de renforcer le processus de coopération et d’intégration afin de créer un espace économique élargi dans la région ; préserver l’intégrité environnementale de la mer des Caraïbes qui est considérée comme un patrimoine commun des peuples de la région ; promouvoir le développement durable de la Grande Caraïbe.

L’AEC compte 25 États membres qui ont le droit de participer et de voter de plein droit aux réunions des Conseils des ministres et des comités spéciaux de l’association.

REPUBLIQUE DOMINICAINE/HAITI/ENVIRONNEMENT

250 000 réchauds à gaz pour promouvoir la protection de l’environnement !

Par Sylvestre Fils Dorcilus


250 000 fours à gaz et bombonnes seront distribués gratuitement, sur une période de trois mois, à des familles haïtiennes vivant, pour la plupart, dans les régions les plus reculées du pays à partir du 1er février 2009. Cette initiative vient du consortium dominicain Excel Gas, spécialisé dans la distribution et la commercialisation du gaz de pétrole liquéfié (GPL), dont le lancement des opérations en Haïti a eu lieu, vendredi écoulé, en présence de plusieurs personnalités, entre autres, l’ambassadeur italien pour l’Ile, Enrico Guicciardi, le ministre de l’Environnement, Jean-Marie Claude Germain, et du président de la Fondation Espoir, Hans Tippenhauer.

Selon Vincenzo Odoguardi et Annie Fiorentino respectivement président de Mundogas Americas Dominicana S.A. et d’Excel Gas, « cette première démarche d’Excel Gas, qui rentre dans sa politique de protection de l’environnement, ne se limitera pas à la distribution et à la commercialisation du GPL, mais se propose d’éduquer les consommateurs afin de promouvoir l’utilisation du gaz propane et combattre la déforestation et sensibiliser sur l’importance de l’utilisation du gaz propane à la place du charbon de bois. »

La commercialisation du GPL en Haïti a été rendue possible grâce à un accord d’exclusivité signé entre Excel Gas et la Mundogas Americas Dominicana S.A., une compagnie basée à Azura et responsable de la gestion d’un terminal de GPL qui appartient à l’État dominicain, a indiqué Vincenzo Odoguardi. Il a précisé que « les représentants du consortium Excel Gas rencontreront les distributeurs haïtiens et ceux intéressés à la commercialisation du gaz propane dans les différentes villes du pays et signeront des accords avec les secteurs qui militent en faveur de la protection de l’environnement et la sauvegarde des ressources naturelles ».

Les deux responsables dominicains ont souligné, par ailleurs, que l’arrivée en Haïti de l’entreprise Excel Gas contribuera à réduire le coût de leurs opérations, car l’État dominicain a accordé au consortium une exemption de toutes taxes fiscales. Cette mesure, selon Vincenzo Odoguardi et Annie Fiorentino, représente la contribution de l’État dominicain au développement socio-économique d’Haïti.

Excel Gas, qui a reçu l’autorisation du gouvernement dominicain à développer ses activités sur Haïti (savoir transporter et commercialiser le gaz propane en provenance de la république voisine) par un décret de la secrétairerie d’État de l’Industrie et du Commerce, n’a pas encore, cependant, tout finalisé avec le gouvernement haïtien. Car, a indiqué Annie Fiorentino, présidente de la compagnie, les responsables de Excel Gas sont toujours en négociations avec les autorités haïtiennes.

En attendant la fin des pourparlers entre les responsables de la compagnie et les autorités haïtiennes, le ministre de l’Environnement, Jean-Marie Claude Germain a, au nom du gouvernement, salué l’initiative qui, estime-t-il, « peut grandement contribuer à la protection de l’environnement haïtien, surtout en matière de déboisement ».

Une initiative à encourager !
Pour Hans Tippenhauer, PDG de la Fondation Espoir qui travaille dans la protection de l’environnement, il faut que tous les secteurs, inconditionnellement, encouragent l’initiative en cours si l’on veut parvenir à protéger effectivement l’environnement haïtien en matière de désastres causés par le déboisement assidu.
Convaincu que le propane peut remplacer efficacement le charbon de bois, Hans Tippenhauer a mis l’accent sur les nombreux avantages, dont la création d’emplois, à l’instar de tous autres secteurs d’activités, qu’il peut générer. Car, a-t-il soutenu, « le propane a toute son utilité et peut permettre un environnement sain ».

Par ailleurs, M. Tippenhauer a déploré qu’entre 98 % à 99 % de l’énergie consommée dans les foyers haïtiens proviennent, selon des statistiques, du charbon de bois ; ce qui réduit à 1,25 % la couverture forestière dans le pays. Il a averti que « si rien n’est fait pour mettre fin à la coupe anarchique et accélérée des arbres à travers le pays, nous passerons en-dessous de ce seuil critique de couverture végétale d’ici 2016 ».

Hans Tippenhauer a renouvelé la détermination de sa fondation de continuer à lutter en faveur de la protection de l’environnement haïtien en dépit des difficultés, et promis tout son appui à la compagnie Excel Gas.

vendredi 16 janvier 2009

AMENDEMENT CONSTITUTIONNEL / DÉBAT

La Fusion propose d’écourter le mandat présidentiel et d’allonger le mandat sénatorial

Au moment où le chef de l’État convoque la société à engager de sérieuses discussions sur un possible amendement de la Constitution, la Fusion des Socio-démocrates soumet à la nation un rapport dit « préliminaire » sur les éventuelles modifications à apporter à la Charte de 1987.
Une commission, chargée de réfléchir et de produire le rapport, rendu public jeudi, rejette d’emblée toute velléité visant à doter le pays d’une nouvelle Constitution. « Il ne peut s’agir que d’amendement », soutient, au cours d’une conférence de presse, Serge Gilles, président de ladite commission.

L’idée de s’engager dans ce processus vient d’un désaccord entre le chef de l’État et la Fusion sur les causes des malheurs d’Haïti. Au cours de la commémoration du 201e anniversaire de la mort de l’empereur Jean-Jacques Dessalines, le 17 octobre 2007, le président René Préval avait défendu la thèse que « la Constitution de 1987 est la principale source d’instabilité du pays ».
Serge Gilles, ancien candidat à la présidentielle de 2006, plaide en faveur d’un large consensus dans la société avant de mettre pareil projet à exécution. À ses yeux, la loi mère comporte 10 points « intangibles » qui ne doivent faire l’objet d’aucune modification.

Ces « intangibles » portent entre autres sur le droit, les libertés et le principe de séparation des pouvoirs, le rôle et le poids des parlementaires, le bicaméralisme, le principe de la décentralisation, l’abolition de la peine de mort, l’exécutif bicéphale avec un président et un Premier ministre, la limitation de l’accession au poste de président de la République à deux mandats non consécutifs, la procédure d’amendement de la Constitution.

Par ailleurs, la commission, qui compte en son sein, en plus de Serge Gilles, président, Alix Richard, secrétaire, Michard Gaillard, membre et des parlementaires issus de la formation politique, prône dans son rapport, la simplification du mode de désignation du Premier ministre et du gouvernement de ce dernier.

Serge Gilles explique qu’il serait plus simple de choisir le Premier ministre au sein du parti qui obtient le plus grand nombre de sièges au niveau de l’Assemblée nationale. L’ancien sénateur croit aussi qu’on ferait mieux de simplifier la procédure de ratification d’un Premier ministre en la limitant à un seul passage devant l’Assemblée nationale. Et il en serait de même pour le vote de censure.

Le document, publié dans l’objectif d’initier un débat dans la société, recommande de réduire la fréquence des élections par la réduction du mandat présidentiel à quatre ans, au lieu de cinq, et l’allongement de celui des sénateurs à huit ans. Le rapport souhaite un appui financier de l’État aux partis politiques, tant pour leur fonctionnement que pour l’organisation des campagnes électorales. « Les formations politiques étant indispensables pour assurer l’intermédiation politique entre les citoyens et les pouvoirs dans une démocratie représentative », y lit-on.

Victime de la question de nationalité étrangère avec l’affaire Boulos, la Fusion se prononce ouvertement en faveur de la double nationalité dans l’exercice des fonctions politiques. « Il faut cependant réfléchir à certaines limitations pour l’accession des détenteurs de nationalités multiples à des fonctions essentielles ayant un lien direct avec la souveraineté nationale », peut-on lire dans le rapport initial.

Dan ses propositions, le document relève une trentaine d’articles qui méritent d’être amendés en revisitant la Constitution. La Fusion juge que les partis politiques jouent un rôle essentiel dans le renforcement de la démocratie. Il n’est donc pas normal que le support financier de l’État ne leur soit donné qu’à l’occasion des consultations nationales. Pour ces raisons, la Fusion demande de réviser l’article 281, qui en fait référence à la Charte de 1987, et souhaite que le financement soit annuel avec une enveloppe supplémentaire à l’occasion des élections.

Selon Victor Benoît, président de la Fusion, sa formation politique lance le débat sur une question qui doit faire l’objet d’une large consultation dans la société.

PORT-DE-PAIX/PNH/CORRUPTION

« Les enquêtes se poursuivent », précise la DCPJ

Par Sylvestre Fils Dorcilus

Intervenant jeudi à la conférence de presse hebdomadaire de la Police nationale d’Haïti (PNH), le responsable de la Direction centrale de la Police judiciaire (DCPJ), le commissaire Frantz Thermilus, s’est montré « très » prudent dans l’épineux dossier accusant des membres de l’institution policière dans la corruption à Port-de-Paix, avec notamment une nouvelle évolution, cette semaine, par le décès, dimanche, dans des circonstances peu claires, de l’inspecteur divisionnaire Philippe Jean Raymond, assistant-directeur départemental de la PNH dans le Nord’Ouest. Philippe Jean Raymond devait être entendu par l’Inspection générale dans le cadre des enquêtes en cours.

Le commissaire Thermilus a fait remarquer que « toutes les autorités judiciaires ou policières doivent faire montre de prudence durant le déroulement de l’enquête et ne doivent en aucune façon donner des informations faussées qui, par la suite, exigeraient d’eux des excuses ». C’est pourquoi, a-t-il dit, il préfère « attendre l’achèvement des enquêtes avant de communiquer les résultats fiables au public ». « Les enquêtes sur cette affaire sont délicates », a avancé Frantz Thermilus.

Retraçant l’histoire du décès du commissaire Philippe Jean Raymond, le directeur de la Police judiciaire a avoué qu’« effectivement, sous les ordres de la DCPJ une patrouille composée de cinq policiers (BLTS et BRI) a été dépêchée à Port-de-Paix à l’improviste dimanche matin pour aller recueillir auprès du commissaire de police certaines précisions du point de vue administratif et judiciaire sur le dossier à titre de responsable présent lors de la perquisition pour l’avancement de l’enquête en cours au niveau de la DCPJ ».

Cependant, il a précisé que « c’est à cause de l’état de santé du commissaire Philippe Jean Raymond qu’il a été transporté à Port-au-Prince pour bénéficier des soins de santé nécessaires et non pour être auditionné par la DCPJ ». Frantz Thermilus a fait savoir que la mort subite du commissaire ne laisse pas indifférente l’institution policière. En ce sens, a-t-il annoncé, « une nouvelle commission a été diligentée autour du décès de Philippe Jean Raymond ». Il a promis de communiquer les résultats des enquêtes au moment opportun.

Selon Frantz Thermilus, dans le souci de parvenir à une conclusion juste sur les enquêtes lancées sur le dossier de pillage du domicile de l’oncle du présumé trafiquant de drogue Alain Désir, lors de la perquisition du 12 novembre dernier, plusieurs membres de l’appareil judiciaire à Port-de-Paix soupçonnés dans cette affaire, entres autres, des magistrats, des greffiers etc., sept au total, sont déjà interpellés, et tous les policiers ayant participé dans la perquisition sont pour la plupart placés en isolement et d’autres en mesure conservatoire.

Philippe Jean Raymond se serait suicidé

L’assistant-directeur départemental de la Police nationale dans le Nord’Ouest, Philippe Jean Raymond, aurait bu de l’acide sulfurique quelques heures avant son arrestation à Port-de-Paix (Nord-ouest), a révélé mercredi le juge de paix Paul Blanc. « Un gallon contenant cette substance, a indiqué Paul Blanc, a été retrouvé dans un jardin dans la localité de Belle-Place où était remarqué le commissaire de police dimanche, en début d’après-midi. »

« Des témoins rapportent avoir constaté le commissaire dimanche aux environs de 13 heures en possession de ce récipient », a précisé le magistrat qui s’était rendu sur les lieux en compagnie d’enquêteurs de la Direction centrale de la Police judiciaire (DCPJ) pour les constats. Des informations autour desquelles le responsable de la DCPJ n’a pas voulu, au cours de la conférence de presse, faire aucune déclaration. Pour lui, il faut attendre les résultats des analyses médicales.

347 arrestations en 6 jours

Pour la période du 6 au 12 janvier en cours, le bilan des différentes opérations menées par les agents de la Police nationale d’Haïti (PNH) à travers quelques grandes villes du pays est estimé à 347 arrestations pour 306 affaires traitées. Selon le porte-parole de la Police nationale, Gary Desrosiers, les 347 arrestations ont été motivées par divers chefs d’accusations, dont viols, vols à main armée, associations malfaiteurs, kidnappings, assassinats, détentions illégale d’arme à feu.

Avec 103 arrestations et 117 affaires traitées, le département de l’Ouest accuse le plus fort taux d’opérations ; vient en dernière position le département des Nippes avec 4 arrestations et 2 affaires traitées. « La PNH, a indiqué Gary Desrosiers, a enregistré pendant cette période 12 cas d’accident, dont 3 morts seulement dans le département du Nord. » Également, a indiqué Gary Desrosiers, du 6 au 12 janvier écoulé, aux Gonaïves, huit personnes ont été appréhendées pour trafic illicite de stupéfiant.

COOPÉRATION/HAITI/CANADA

Michaëlle Jean : « Je suis là pour écouter, voir et rapporter dans un esprit constructif »

Comme annoncé dans la presse depuis la semaine écoulée, la gouverneure générale du Canada, Michaëlle Jean, d’origine haïtienne, est arrivée au pays, ce jeudi 15 janvier, pour une visite officielle de quatre jours, soit du 15 au 18 janvier. Michaëlle Jean, accompagnée de son époux, Jean Daniel Lafond, a foulé le sol haïtien à 2 h 17 p.m.

Sur la piste de l’aéroport où le tapis rouge a été déroulé, c’est le président de la République, René Préval, qui a été l’accueillir avec une gerbe de fleurs. Cette visite constitue le deuxième voyage officiel de Michaëlle Jean dans son pays d’origine, depuis sa nomination comme gouverneure générale du Canada en août 2005.

Introduite par le président René Préval, la gouverneure générale du Canada a indiqué que le but principal de sa visite consiste à apporter un appui à la population haïtienne, victime d’une crise alimentaire aggravée par les catastrophes naturelles de l’été dernier.

Cette visite permettra également à la gouverneure d’évaluer les efforts du gouvernement canadien dans l’implantation de plusieurs projets d’assistance humanitaire dans les zones sinistrées des Cayes (Sud) et d’Ennery près des Gonaïves (Artibibonite). Elle évaluera aussi les stratégies élaborées dans l’optique de réduire la pauvreté et de renforcer la démocratisation des institutions nationales.

« Je dois d’abord vous dire, chers amis, que c’est un moment extrêmement émouvant pour moi de me voir au pays natal. Se an Ayiti m fèt. Mwen toujou kontan vini. Mwen konnen peyi a ap travèse anpil moman difisil. Gen anpil soufrans nan peyi a. Men si m la a, se paske m gen espwa ke nou ka kontinye travay ansanm pou devlòpman moun », a déclaré Michaëlle Jean, visiblement émue.

Michaëlle Jean a annoncé la mise en œuvre d’un programme intense sur la base d’un esprit de coopération et de réciprocité entre le Canada et Haïti. « Je crois, a-elle poursuivi, que l’heure des bilans est maintenant dépassée. Nous sommes au temps de l’action. Voilà pourquoi je suis ici. Portée par le cœur, mais aussi par une détermination à voir ensemble comment nous pourrons faire pour le mieux-être du peuple haïtien. Le cœur parle de solidarité et l’esprit parle de détermination et d’actions concrètes à mener ensemble. »

Selon la gouverneure générale, l’un des grands fléaux qui s’acharnent sur Haïti depuis longtemps prend la forme d’une crise alimentaire que les ouragans et tempêtes tropicales de l’année dernière sont venus exacerber de façon dramatique. « Au nom du peuple canadien, je tenais à venir constater sur les lieux même l’état de l’aide, en signe de solidarité avec le peuple haïtien et l’assurer du soutien indéfectible du Canada », a déclaré Michaëlle Jean.

Michaëlle Jean a mis l’accent sur l’engagement canadien en Haïti dans le cadre d’une approche pangouvernementale qui implique l’Agence canadienne de développement international (Acdi) et d’autres instances gouvernementales comme le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international du Canada, la Défense nationale et la Gendarmerie royale du Canada. « Je suis là pour écouter, pour voir et rapporter dans un esprit constructif », a-t-elle conclu.

Une longue amitié

Tout en remerciant le gouvernement canadien pour le support apporté à Haïti, notamment dans les moments difficiles, le président René Préval a tenu à rappeler qu’Haïti, après l’Afghanistan, est le deuxième pays à bénéficier de l’aide fournie à l’extérieur par le Canada.

Après la cérémonie, c’est le chef de l’État, René Préval, qui a pris lui-même le volant de sa voiture pour se diriger, en cortège, en direction du Palais national.Itinéraire de Mme JeanDurant son séjour, la gouverneure générale du Canada visitera un projet rizicole aux Cayes, principalement dans la commune de Torbeck, conçu en appui à la population locale gravement touchée par la crise alimentaire. La gouverneure aura aussi à rencontrer les bénéficiaires d’un projet d’appui aux populations sinistrées à Ennery dans le Haut Artibonite. L’une des phases de ce projet consiste en la distribution de semences d’haricot et de banane.

CHAMBRE DES DÉPUTÉS / BUREAU / ÉLECTIONS

La CPP rafle toute la mise !

La Concertation des parlementaires progressistes (CPP) ont raflé, hier mercredi, sans surprise, tous les postes du Bureau de la Chambre basse. Les nouveaux dirigeants de cette Chambre sont Lévaillant Louis-Jeune (Desdunes, Fusion), président, Jean-Camille Desmarattes (Grand-Gosier/ Thiotte, RDNP), vice-président, Dénius Francenet (Lazile, Union), premier secrétaire, Charles Pierre Miolin (Fort-Liberté, Lespwa), deuxième secrétaire.


Cholzer Chancy (Ennery, LAAA), conserve son poste de questeur.Quatre-vingt-quatorze députés ont participé à ces élections où tous les candidats, à part celui à la présidence, ont été élus par acclamation.

Lévaillant Louis-Jeune avait comme concurrent Pierre Éric Jean Jacques (Delmas, Lespwa), candidat à sa propre succession. Ceux de la Concertation des parlementaires progressistes exceptés, aucun député n’a postulé pour la vice-présidence, le secrétariat et la questure. Ce qui est considéré comme un signe de désapprobation, par les autres groupes minoritaires, de l’initiative de la CPP de diriger à elle seule tout le Bureau.

Avec une majorité absolue, plus de cinquante députés sur quatre-vingt-dix-neuf, la CPP s’impose comme une véritable force décisionnelle à la Chambre basse.Le nouveau président a bien compris le message des groupes minoritaires formés de la Fusion, de l’Organisation du peuple en lutte (OPL) et de l’Union des parlementaires pour le développement national (UPDN). Aussi, Lévaillant Louis-Jeune, dans ses premières déclarations à l’Assemblée, a-t-il cherché le compromis. Il a suggéré le report, au mois de février, du vote pour la formation des commissions permanentes. Pour ce, il a avancé deux arguments.

Le premier : la loi des finances à l’étude à la Chambre des députés. Le deuxième : le vote des nouveaux règlements intérieurs qui prévoient, d’une part, la diminution du nombre de commissions et, d’autre part, la duplication de la vice-présidence et de la questure. Des postes que le nouveau président souhaite voir occuper par les autres groupes.

L’interpellation du ministre des Finances reportée à une date ultérieure

La veille, le mardi 13 janvier, l’Assemblée des sénateurs avait décidé de reconduire pour une nouvelle année le Bureau en poste au Sénat, les deux candidats à la présidence étant incapables de réunir, l’un l’autre, la majorité des voix.

L’ex-président du grand corps, Joseph Lambert (Lespwa, Sud’Est) et le sénateur Rudy Hériveaux (Fanmi lavalas, Ouest) n’ont pu, chacun, rallier, à leur cause, que huit sénateurs.Le Bureau du Sénat est constitué des sénateurs Kelly C. Bastien (Nord, Lespwa), président, Andrice Riché (Grand’Anse, OPL), vice-président, Eddy Bastien (Nord-Ouest, Alyans), premier secrétaire, Judnel Jean (Nord’Est, Fusion), deuxième secrétaire, et Fritz Carlos Lebon (Sud, Union), questeur.

Par ailleurs, la séance d’interpellation du ministre de l’Économie et des Finances au Sénat n’a pas eu lieu. Daniel Dorsainvil et des membres de son équipe y étaient pourtant présents. Des vices de forme relevés dans la lettre d’interpellation seraient à la base du report de cette séance pour une date ultérieure. Les sénateurs interpellateurs avaient omis de faire parvenir au grand argentier leur argumentaire.

Jacques Desrosiers (Source : Le Matin : 15 janvier 2009)

ISRAEL/PALESTINE

Haiti: Pour Gaza

Jeudi 15 Janvier 2009

Le Moyen Orient brûle, les conflits ancestraux, les intérêts politiques et stratégiques opposés, les intolérances exacerbées, ont transformé ces derniers jours la région en un immense brasier autour duquel se joue sans doute le destin de toute la région. Les positionnements politiques par rapport à ce conflit sont aussi divers que versatiles mais on ne peut pas ne pas reconnaître l’inégalité des situations des deux adversaires et des moyens utilisés par chacun d’eux.

L’ampleur de la catastrophe humaine aujourd’hui doit interpeler tous ceux qui sont conscients que la mondialisation c’est aussi l’interdépendance des sociétés et que nous faisons partie de la même humanité. A Gaza, déjà le nombre de victimes dépasse les huit cent dont plus de deux cent enfants.

C’est au nom de cette conscience citoyenne que les soussignés se joignent à toutes les voix qui à travers le monde s’élèvent pour exprimer leur horreur des massacres perpétrés à Gaza et dire leur indignation face à l’agression démesurée perpétrée par Israël, au nom d’un droit à la défense que ce pays définit sans égard pour les principes humanitaires les plus élémentaires.

Que les armes se taisent de part et d’autre ! Mais surtout que soient respectés le droit à la vie, l’intégrité des populations civiles, l’immunité consacrée des organismes internationaux qui œuvrent au nom de toutes les nations membres de leur plein gré. Que toutes ces conquêtes continuent de fonder le vivre ensemble au sein d’une communauté internationale qui vient de commémorer les soixante ans de sa Déclaration Universelle des Droits de l’Homme.

Port-au-Prince, le 12 janvier 2009

Signatures :

Guy Alexandre, Oliver Bertoni, Karine Bouchereau, Réginald Boulos, Pierre Buteau, Suzy Castor, Adeline Chancy, Marie Lucie Chancy, Jesi Chancy-Manigat, Rachelle Doucet, Roody Edmé, Michel Hector, Laenec Hurbon, Danice Joachim, Nicole Magloire, Sabine Manigat, Evelyne Margron, Richard Mathelier, Dominique Mathon, Claude Moïse, Guenaëlle Pierre, Matari Pierre, Tania Pierre-Charles, Guy-Serge Pompilus, Pierre Emile Rouzier, Carole Sassine, Luc Smarth, Rosny Smarth, Antoine Lionel, Trouillot Evelyne Trouillot.

PORT-SALUT/TOURISME

Un premier versement de 600 mille dollars pour l’aménagement d’une plage sur la côte Sud

Le ministère du tourisme vient d’émettre un chèque de six cents mille dollars américains, à l’ordre de la firme taïwanaise « Overseas Engineering & Construction Company Ltda. S.A (OECC) », pour des travaux d’aménagement de la plate Pointe Sable, à Port-Salut dans le département géographique du Sud, apprend l’agence en ligne AlterPresse.

Ce montant, tiré de la « International Commercial Bank of China », est le premier paiement sur ce projet qui s’inscrit dans le cadre de la coopération haïtiano-taïwanaise. « Les 600,000.00 dollars US ont été versés à la firme au début du mois de janvier (2009) et les travaux vont démarrer dans les plus brefs délais », précise un communiqué du ministère du tourisme.

Ces actions rentrent dans le cadre de l’opérationnalisation du Plan directeur du tourisme (Pdt) et des présentations du Bureau d’aménagement touristique du Sud, poursuit le communiqué. Des études seront effectuées dans d’autres régions pour la continuité des travaux de révision du Plan directeur à travers le pays.

Le ministère du tourisme salue la coopération taïwanaise pour son apport au développement du secteur touristique en Haïti et, particulièrement, son accompagnement à la population de Port Salut. Les discussions autour de ce projet ont commencé en avril 2007 entre le ministre du tourisme, Patrick Delatour, et l’ambassadeur taïwanais de l’époque, Yang Cheng-Ta.

La firme OECC a déjà exécuté plusieurs travaux d’infrastructures dans le département du Sud, dont la construction de ponts à Torbeck et à L’Acul du Sud. Ces deux ponts ont été inaugurés en 2007.

Depuis juillet 2007, la firme taïwanaise est également chargée de la construction de 32.7 kilomètres de route goudronnée, reliant Port-Salut à Port-à-Piment. Ces travaux devaient être réalisés sur une période de 36 mois sur la côte Sud d’Haïti.

mercredi 14 janvier 2009

SÉNATORIALES 2009

Le siège du sénateur Rudolph Boulos mis en lice !

« Une décision illégale et arbitraire », soutient la Fusion
Par arrêté présidentiel publié dans Le Moniteur, édition du 29 décembre 2008, « le peuple est convoqué en ses comices, le 19 avril 2009, de six (6) heures du matin à quatre (4) heures de l’après-midi en vue de renouveler le tiers du Sénat et combler les postes vacants, un dans le Département du Nord-Est et un dans le Département de l’Artibonite ».

Cet arrêté présidentiel, en convoquant le peuple à combler un poste vacant dans le département du Nord’Est, met donc en compétition le siège du sénateur Rudolph Boulos (Fusion) dont la réintégration fait l’objet, depuis novembre, de débats au Sénat et est en attente de vote, une décision de justice devant être prononcée au préalable.
Dans l’Artibonite, un poste de sénateur s’est retrouvé en effet vacant conséquemment à la mort, dans un accident de circulation, du sénateur Emmanuel Limage.
Le cas Boulos
En mars 2008, suite à un rapport d’une Commission, présidée par le sénateur Youri Latortue (LAAA, Artibonite) et chargée de vérifier la nationalité des membres du grand corps, une résolution du Sénat a destitué les sénateurs du Nord-Est, Rudolph Boulos, et du Plateau Central, Ultimo Compère (Lespwa) pour cause « d’imposture et d’usurpation de titre ». « Les sieurs Ultimo Decena Compère et Rudolph Henri Boulos n’ont pas la qualité pour siéger au Sénat de la République. De ce fait, leur présence au Sénat a été une usurpation et une imposture », soutenait la résolution.

La Commission avait fait état de passeports américains dont auraient été détenteurs le 1er sénateur du Nord-Est et le 3e sénateur du Plateau Central. Toutefois, le dossier d’Ultimo Compère a été clos sans contestation, le mandat de l’intéressé étant arrivé à terme.

En juin 2008, le tribunal de première instance de Fort-Liberté (Nord’Est) a estimé « émotionnelle » la résolution du Sénat. « Les questions relatives à la nationalité, à la qualité d’un citoyen sont du ressort exclusif des tribunaux de droit commun », avait souligné, dans son verdict, le tribunal. À date, l’affaire est pendante devant la justice, car l’Exécutif, par l’entremise de la Direction générale des impôts, avait interjeté appel de ce verdict.

Fin novembre 2008, suite à une demande d’une dizaine de sénateurs que suivi soit accordé à la décision du tribunal de première instance de Fort-Liberté, s’est tenue une séance au cours de laquelle les sénateurs ont résolu d’intervenir auprès du ministre de la Justice pour que le dossier bénéficie de la plus grande célérité. Dans l’attente, ils se sont également engagés à écrire une lettre au Conseil électoral provisoire (CEP) pour réclamer que des élections ne soient pas organisées pour le poste du sénateur Rudolph Henri Boulos. Mais ces résolutions auraient demeuré sans suite.

« Une décision illégale et arbitraire »
L’arrêté présidentiel invitant le peuple en ses comices a fait des remous. Le sénateur Rudy Hériveaux (Ouest, Lespwa) juge regrettable qu’il mette en lice le siège du sénateur Rudolph Boulos. Rudy Hériveaux estime que l’invalidation du mandat du 1er sénateur du Nord’Est vise personnellement le parlementaire et non le respect des prescrits constitutionnels.

Le président du Sénat s’est gardé de trop se prononcer sur le sujet. Kély C. Bastien déplore cependant que les conseillers électoraux n’aient pas attendu une réponse du Sénat à leur lettre demandant le nombre de postes sénatoriaux à combler. Interviewé sur la décision de mettre en compétition le siège du sénateur Boulos, le président du Conseil électoral provisoire, Frantz Verret, s’est référé à la résolution de mars 2008 destituant le 1er sénateur du Nord’Est.

À la Chambre basse, le député de Carice-Mombin-Crochu juge arbitraire la décision d’écarter le sénateur Rudolph Boulos du Sénat. Bastien Jean Berthold (Fusion) exhorte l’Exécutif à faire preuve de sagesse et invite le Sénat à assumer ses responsabilités dans le dossier Boulos.

Le président du Parti de la fusion des sociaux a lui aussi qualifié d’ « illégale et arbitraire » la décision de mettre en compétition le siège du sénateur Rudolph Boulos. Le parti de Victor Benoit envisage une action en justice contre l’Exécutif.

Jacques Desrosiers ( Source : Le Matin 9 janvier 2009)

Parlement / Ouverture session annuelle 2009

René Préval, une fois de plus, prêche le dialogue !

Le président René Préval a lancé, hier lundi au Parlement haïtien, pour une nouvelle fois, un appel au dialogue. Le chef de l’État répondait à un rendez-vous constitutionnel qui veut qu’à l’ouverture de la session annuelle des travaux législatifs, il présente l’état de la nation. En guise de présentation à la situation générale du pays, le chef de l’État a fait l’éloge de la tranquillité qui règne dans le pays depuis son arrivée au pouvoir, en mai 2006.
« Construire la paix est plus difficile que faire des routes, construire des écoles », a estimé le président René Préval qui a appelé tous les secteurs du pays à assumer leurs responsabilités dans l’organisation et la construction de la paix.
Soulignant que l’instabilité politique empêche le développement, le président René Préval a pourtant admis que le développement économique constitue la vraie source de stabilité. Il a rappelé la mission des commissions, nouvellement fondées, sur la Compétitivité et sur la Nouvelle technologie de l’information et annoncé la création d’autres groupes de travail notamment sur la justice, l’environnement, la Constitution, l’économie.
Des parlementaires ont applaudi le message du chef de l’État qu’ils ont cependant exhorté à passer de la parole aux actes. C’est la position des députés Joseph Isidor Mercier (RDNP, Jérémie) et Lutherking Emmanuel Marcadieu (OPL, Belladères). Plus sévère dans ses critiques, le sénateur Évallière Beauplan (Pont, Nord-Ouest) a noté un manque de synchronisation entre le dire et l’action du chef de l’État.

Michèle Duvivier Pierre-Louis : un bilan détaillé
Comme au chef de l’État, l’obligation est faite constitutionnellement au Premier ministre de présenter, au cours de l’ouverture de la session annuelle du Parlement, le bilan des actions de son gouvernement. Le bilan de la Première ministre Michèle Pierre-Louis est marqué, en grande partie, par les projets exécutés dans le cadre des programmes d’urgence élaborés après la saison cyclonique qui a causé des dégâts considérables dans le pays.
La Première ministre n’a rien oublié : appui psychologique accordé aux victimes de l’effondrement de la Promesse collège évangélique, réaménagement du Ranch de la Croix-des-Bouquets ; mobilisation des jeunes pour le nettoyage de certaines rues de Port-au-Prince ; construction de trois centrales électriques à Port-au-Prince (Ouest), au Cap-Haïtien (Nord) et aux Gonaïves (Artibonite) et renforcement de celle de Jacmel (Sud’Est).

Michèle Duvivier Pierre-Louis a salué les résultats obtenus, surtout en termes de dividendes pour l’État, de la modernisation de la Cimenterie d’Haïti et de la Minoterie. Elle a annoncé le même processus pour l’Électricité d’Haïti (EDH), l’Autorité portuaire nationale (APN), la Société nationale du parc industriel (Sonapi) et la Téléco. Saluant l’augmentation des recettes de l’État, la Première ministre a apporté son appui au travail « précieux, sérieux et rigoureux » de son ministre de l’Économie et des Finances, Daniel Dorsainvil.
Ce dernier devra répondre, mercredi 14 janvier, à une interpellation d’un groupe de sénateurs, peu satisfaits de la politique économique appliquée par le gouvernement. 79 députés et 18 sénateurs ont répondu à l’appel nominal ouvrant en Assemblée nationale les travaux législatifs de la session annuelle ordinaire.
Dans son bilan de l’année législative écoulée, le président du Sénat, Kély C. Bastien, a signalé que le Parlement a voté plus de lois, comparativement à l’année 2007. Le président de l’Assemblée nationale a invité les parlementaires à dormir tard et se lever tôt afin de relever les défis qui les attendent au cours de cette année qui marquera la fin de la 48e législature.

Jacques Desrosiers (Source : Le Matin 13 janvier 2009)

PARLEMENT / OUVERTURE 1ère SESSION ORDINAIRE 2009

Rude lutte en perspective pour la présidence du Sénat

Les sénateurs et députés doivent se réunir ce lundi en Assemblée nationale pour ouvrir les travaux législatifs de la première session annuelle 2009. Constitutionnellement, au cours de cette séance, le président de la république fait un exposé général de la situation nationale et le Premier ministre, le bilan des actions du gouvernement.

Cette session parlementaire, qui s’achève le deuxième lundi de juin, s’annonce très chargée pour les députés et sénateurs qui projettent de voter 25 projets de loi et de ratifier un ensemble de traités, conventions et accords internationaux. En attendant, d’entrer d’emblée dans le vif du sujet, les premières actions constitueront à élire les bureaux des deux Chambres.

Pour la Chambre basse, avec plus de cinquante députés sur l’effectif total de quatre-vingt-dix-neuf, la Concertation des parlementaires progressistes (CPP) projette de partir à la conquête du Bureau, avec les députés Lévaillant Louis-Jeune (Desdunes, Fusion), président, Jean-Camille Desmarattes (GrandGosier/ Thiotte, RDNP), vice-président, Dénius Francenet (Lazile, Union), premier secrétaire, Charles Pierre Miolin (Fort-Liberté, Lespwa), deuxième secrétaire. La CPP s’avise de mener la lute pour maintenir au poste de questeur le député Cholzer Chancy (Ennery, LAAA).

D’autre part, la bataille s’annonce rude pour la présidence du Sénat avec déjà deux candidats officiellement déclarés : Edmonde Supplice Beauzile (Centre, Fusion) et Rudy Hériveaux (Ouest, Fanmi Lavalas). Le regroupement politique Lespwa, majoritaire, n’a pas encore dit son dernier mot et pourrait se faire représenter par l’ancien président, le sénateur Joseph Lambert (Sud-Est, Lespwa).

Celle qui souhaite devenir la première femme présidente du Sénat haïtien et de l’Assemblée nationale, Edmonde Supplice Beauzile, a été vice-présidente du Sénat et avait présidé la Commission sénatoriale chargée d’enquêter sur le scandale des sénateurs monnayés pour voter une résolution en faveur de la Socabank.

Alors en fonction, le sénateur Jean Gabriel Fortuné avait dénoncé certains de ses pairs qui auraient reçu des pots-de-vin pour voter une résolution en faveur de cette institution financière en faillite qui allait être rachetée par la Banque nationale de crédit avec le support financier de la Banque centrale. Le sénateur Fortuné avait cité nommément le sénateur Rudy Hériveaux, aujourd’hui candidat à la présidence du Sénat.
Rien n’est encore gagné…
Au moment de l’élection du Bureau, l’année dernière, il aurait été entendu que le sénateur Kély C. Bastien (Nord, Lespwa), président sortant, céderait sa place à Rudy Hériveaux. Kély C. Bastien, qui aurait toujours souhaité respecter ce consensus, n’a jamais exprimé publiquement son intention de briguer un nouveau mandat à la tête du Sénat.

Rien cependant n’est encore gagné pour Rudy Hériveaux. Les sénateurs de Lespwa, depuis jeudi, engagent des consultations pour trouver un candidat à la présidence du Sénat. Consultations qui se seraient poursuivies, ce week-end, jusqu’au Palais national, en présence du président René Préval. Aucune entente n’aurait été encore trouvée.

Jacques Desrosiers (Source : Le Matin 12 janvier 2009)

PORT-DE-PAIX/DROGUE/CORRUPTION

Un mort suspect et 7 arrestations
Par Sylvestre Fils Dorcilus

L’assistant-directeur départemental est de la Police du Nord-Ouest, Philippe Jean Raymond, est décédé, dans la nuit du dimanche à lundi, quelques heures après avoir été arrêté et transporté par voie aérienne à Port-au-Prince par des agents du Bureau de lutte contre le trafic des stupéfiants (BLTS).

Philippe Jean Raymond devait être interrogé par la Direction centrale de la Police judiciaire (DCPJ) dans le cadre de l’enquête sur le dossier de corruption dans lequel seraient impliqués, à Port-de-Paix, des juges et des policiers qui auraient gardé par-devers eux des milliers de dollars d’une somme découverte dans la perquisition de la maison d’un oncle d’un trafiquant de stupéfiants.

L’officier de police, ont indiqué, dans un premier temps, des sources officieuses, a été emporté par une crise d’hypertension artérielle. Cependant, a-t-on appris par ailleurs de sources policières, le rapport de l’autopsie aurait révélé qu’il est décédé des suites de l’absorption d’un poison. Les autorités judiciaires et policières auraient déjà ouvert une enquête pour déterminer s’il s’agit d’un suicide ou d’un assassinat.

Souffrant, a-t-on appris encore de sources policières, le commissaire de police du Nord-Ouest et ex-membre des Forces armées d’Haïti (FAD’H) s’était fait accompagner par son médecin traitant au moment d’être conduit à Port-au-Prince. C’est à l’Hôpital du Canapé-Vert, où il a été admis quelques heures après son arrivée dans la capitale, que Philippe Jean Raymond a succombé peu de temps après.

Le ministre de la Justice, Jean Joseph Exumé, et le directeur général de la Police nationale, Mario Andrésol, avaient lundi refusé de se prononcer sur le décès du commissaire de police Philippe Jean Raymond., indiquant tous deux qu’ils attendaient le résultat de l’autopsie réclamée par le ministre de la Justice.

Sept membres de l’appareil judiciaire de Port-de-Paix , Saint-Marc Bouquet et Jean Mathieu Dorvilus (juges de paix), Louis Albert Loriston et Gaby Dorélien (greffiers), Dumas Louis Dor (commis greffier) et Sainvilia Saint-Charles et Kerline Jean (secrétaires du parquet de Port-de-Paix), suspectés tous d’implication dans le pillage de plusieurs millions dollars américains lors de la perquisition, le 12 novembre dernier, au domicile de Marc Frédéric, oncle du trafiquant de drogue Alain Désir, ont été appréhendés le vendredi 9 par des agents du Bureau de lutte contre le trafic des stupéfiants (BLTS) et de l’Agence américaine contre la drogue (DEA).

Arrêtés depuis vendredi, les sept membres de l’appareil judiciaire ont été tous également conduits dimanche après-midi à Port-au-Prince pour répondre aux questions de la DCPJ toujours dans le cadre de l’enquête en cours.

Port-de-Paix : nouvelles perquisitions !
Dans l’après-midi du jeudi 8, en présence du juge de paix Paul Blanc, des agents de l’Agence américaine contre la drogue (DEA) et du Bureau de lutte contre le trafic des stupéfiants (BLTS) ont mené, à Port-de-Paix, une nouvelle opération de perquisition au domicile du présumé narcotrafiquant François Denis Louis Alex, alias Don Diego, et dans les locaux de la station de radio privée, Contact FM, propriété de Don Diego. Accusé de trafic illicite de stupéfiants, François Denis Louis Alex a été arrêté le 30 décembre dernier, à Port-au-Prince.

Suite à ces fouilles, le juge de paix Paul Blanc qui a affirmé que « l’opération a été menée sur la base d’informations recueillies par les autorités policières et judiciaires », n’a pas été pas en mesure de fournir des précisions sur les saisies effectuées et les objets retrouvés. Toutefois, il a promis que « les informations concernant ces perquisitions seront communiquées au moment opportun. »

jeudi 8 janvier 2009

LUTTE CONTRE LA CÉCITÉ

Un pari difficile à gagner par les autorités sanitaires

Par Sylvestre Fils Dorcilus


Les statistiques relatives aux maladies oculaires sont inexistantes en Haïti. Toutefois, une étude réalisée récemment par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime qu’environ 50 % des cas de cécité enregistrés dans les Caraïbes le sont en Haïti.

Les maladies oculaires sont devenues, au cours de ces dernières années, un véritable problème de santé publique. Le nombre de personnes atteintes augmente d’année en année. En Haïti, le taux de prévalence est estimé à 1 % avec un nombre d’environ 90 000 personnes présentant de sérieux problèmes de cécité provoquée par la cataracte (50 à 60 %,), le glaucome (20 à 25 % ) et la rétinopathie (5 %).

Dans la perspective d’éliminer les causes responsables des cas de cécité en Haïti, un Plan stratégique national de prévention de la cécité en Haïti 2008-2012 a été déposé, depuis environ deux ans, au ministère de la Santé publique et de la Population (MSPP), à l’initiative du Comité national de prévention de la cécité (CNPC-Haïti). Cependant, jusqu’à date, les autorités sanitaires n’ont donné aucune suite nécessaire à ce plan.

Le pays ne dispose que de quelques unités de traitement et de prise en charge logées dans certaines grandes villes. La plupart de ces unités offre un service d’ophtalmologie réduit. Mais, expliquent les docteurs François Romain et Brigitte Hudicourt, respectivement président et conseillère du CNPC-Haïti, avec la mise en exécution du Plan stratégique national de prévention de la cécité, le pays pourra bénéficier d’un important programme d’amélioration de la santé oculaire des populations.

Conscients de l’évolution croissante de la cécité dans le pays, les spécialistes ophtalmologiques François Romain et Brigitte Hudicourt signalent que « seule la mise en application du Plan stratégique national comportant tout un schéma d’interventions en terme de prévention pourrait aider efficacement à réduire le nombre de cas dans le pays, tout en tenant compte du coût élevé du traitement. »

Cette initiative des membres du CNPC-Haïti a été prise parallèlement avec la stratégie « Vision 2020 » développée par l’Organisation mondiale de la santé, conjointement avec des ONG internationales dans le but de fournir des soins ophtalmiques à un fort pourcentage de la population mondiale, en particulier dans les Caraïbes, à court terme.

En attendant l’approbation du Plan stratégique par le ministre de la Santé publique pour poser des actions concrètes dans la lutte contre la cécité, les membres du CNPC, assistés de plus d’une cinquantaine de volontaires, entre autres, des ophtalmologues, des étudiants en sciences infirmières et de quelques partenaires dont la Société haïtienne des ophtalmologues (SHO), ont réalisé plusieurs activités, notamment des services de consultations, et ont fait des opérations gratuites à travers plusieurs régions du pays, du 8 au 19 octobre 2008, à l’occasion de la commémoration de la Journée mondiale de la vue, chaque deuxième jeudi d’octobre.

« Au CNPC-Haïti, nous attendons encore l’approbation du Plan par les autorités sanitaires, en l’occurrence le ministre de la Santé, pour que nous puissions le mettre en pratique, car c’est une véritable boussole pour le pays dans la lutte contre la cécité », ont souligné les docteurs Romain et Hudicourt, au cours d’une interview au Matin.

Faire du Plan stratégique une priorité !

Se réjouissant de l’importance des activités entreprises du 8 au 19 octobre dernier et au cours desquelles une campagne d’information sur les problèmes visuels et sur le dépistage des affections de la vue a eu lieu, le Dr Frantz Large, président du SHO et coordonnateur du comité de commémoration de la Journée mondiale de la vue, a appelé les autorités concernées à faire du Plan stratégique une des priorités du ministère.

Comme le Dr Romain, le président de la Société haïtienne d’ophtalmologie a mis l’accent sur l’importance du Plan qui prévoit d’offrir les soins oculaires dans tous les centres étatique du pays et de renforcer ceux offrant déjà ces soins par la mise en place d’unités qui, sous la responsabilité de techniciens supérieurs en ophtalmologie, permettront d’augmenter et de rendre accessible l’offre de service à toute la population.

Plus de 2000 personnes examinées pour 44 opérations !

Selon les organisateurs, l’initiative d’octobre dernier, au cours de laquelle des bénéficiaires ont reçu des prestations entièrement gratuites, a permis de consulter 2 661 personnes, d’effectuer 53 opérations chirurgicales de distribuer 1 267 paires de lunettes de lectures.

Elle visait à « faire reculer » et même « enrayer » le terrible fléau de la cécité dont plus 70 % des cas peuvent être traités ou évités. Le Comité national de la prévention de la cécité (CNPC) a été fondé à Port-au-Prince, le 12 février 1998, à l’initiative du ministère de la Santé publique et de la Population (MSPP) avec des associations et institutions des secteurs public et privé et des agences et ONG internationales, tels l’Institut Brenda Strafford, la Convention Baptiste du Cap-Haïtien, la Société haïtienne d’aide aux aveugles (SHAA), la Société haïtienne d’ophtalmologie (SHO). Le CNPC est considéré comme un organisme technique, à but non lucratif, constitué de membres bénévoles désignés par les associations ou institutions affiliées, pour les représenter au sein du dit Comité.

Ses attributions sont : analyser et évaluer la problématique de la cécité en Haïti ; faire des propositions en vue de la définition d’une politique nationale en matière de prévention de la cécité ; élaborer un plan national de prévention de la cécité réaliste, en tenant compte des priorités identifiées et s’en assurer du suivi ; recenser le personnel, les installations et les programmes déjà existants en matière de prévention de la cécité ; mettre sur pied des activités de sensibilisation, d’éducation du public en matière de prévention de la cécité, en collaboration avec les unités techniques du MSPP / DPSPE, Nutrition DOSS et toutes les autres Institutions / Associations et personnes intéressées ; constituer une banque de données susceptible de fournir des informations pertinentes dans le domaine de la prévention de la cécité et des soins oculaires en Haïti ; faire le suivi des activités de prise en charge des problèmes oculaires ; maintenir des relations étroites avec les organismes de financement nationaux et internationaux œuvrant dans le domaine des soins oculaires en vue de faire avancer la cause de la prévention de la cécité en Haïti ; soumettre un rapport annuel d’activités au MSPP.

MICHÈLE PIERRE-LOUIS/PARLEMENT/BUDGET 2008-2009

Nouveau budget, nouvelles taxes sur le passeport et les télécommunications !

Devant la Commission finances de la Chambre des députés, ce mardi 6 janvier 2009, la Première ministre Michèle Duvivier Pierre-Louis a annoncé de nouvelles taxes pour l’exercice fiscal 2008-2009, notamment sur les télécommunications et les passeports.

Des modifications sont apportées aux articles 1 et 2 de la loi du 23 octobre 2002 relatifs à la taxe de communication. Une taxe est en effet instituée sur tout appel international d’Haïti vers l’extérieur et de l’extérieur vers Haïti. Ainsi, « la taxe sur appel téléphonique international placé en Haïti est fixée à 5 gourdes par appel. La taxe sur appel téléphonique international entrant est fixée à 4 gourdes par minute ».

Les organisations internationales, les ambassadeurs et agents diplomatiques, les consuls, agents consulaires ou assimilés, les sociétés coopératives légalement constituées, les fondations et les organisations non gouvernementales légalement reconnues, seront exonérés de cette taxe. « Une taxe sur tarif de terminaison des réseaux est établie et fixée à 3,6 gourdes la minute », lit-on dans l’article 3.

Le droit d’obtention de passeport est fixé à 1 600 gourdes. Toutes taxes comprises : 150 gourdes pour la CFGDCT, 350 gourdes pour le Fonds d’entretien routier (Fer) et 1 100 gourdes pour le droit de passeport. Ces nouvelles taxes devront permettre, d’après la Première ministre, de répondre aux manquements de l’appui budgétaire qui, selon Michèle Duvivier Pierre-Louis, ne répondra pas aux espérances du gouvernement.

Les priorités ?

Devant la Commission des finances de la Chambre des députés, Michèle Duvivier Pierre-Louis était accompagnée, entre autres, du ministre des Finances, Daniel Dorsainvil, de celui de la Planification, Jean-Max Bellerive, de celui chargé des Relations avec le Parlement, Joseph Jasmin, et du secrétaire général de la Primature, Ronald Bodin. Il était question pour le chef du gouvernement et ses ministres et collaborateur d’apporter des éclaircissements sur les priorités du gouvernement dans la loi de finances 2008-2009.

Agriculture, production nationale, infrastructures routières, énergie, protection de l’environnement, développement du tourisme constituent le premier chapitre des priorités du gouvernement. Santé, justice et sécurité font partie d’un autre chapitre. Le budget 2008-2009 se chiffre autour de cent milliards de gourdes.

Suivant les priorités du gouvernement, plus de 52 % des crédits, soit près de cinquante milliards de gourdes, sont alloués au secteur économique regroupant les ministères : Travaux publics (50,33%), Planification (20,81 %), Agriculture (13,51 %), Économie et Finances (11,65 %), Commerce et Industrie (1,73 %), Environnement (1,45 %), Tourisme (0,52 %). 19,49 %, soit plus de dix-huit milliards de gourdes, sont alloués au secteur social.

Lequel secteur regroupe les ministères : Éducation (47,30 %), Santé publique (46,75%), Affaires sociales (2,72%), Jeunesse et Sports (2,31%), et Condition féminine (0,92 %).Le secteur politique regroupe les ministères Justice et Sécurité publique (62,45 %), Intérieur et Collectivités territoriales (18,19%), Affaires étrangères (8,67 %), Bureau du Premier ministre (5,92%), Présidence (4,15 %), et le ministère des Haïtiens vivant à l’étranger (0,61 %). 15,43 % du budget sont alloués à ce secteur, soit plus de quatorze milliards de gourdes.

Avec 0,89 %, soit plus de huit cent millions de gourdes, le budget du secteur culturel, via le ministère de la Culture, est réparti entre les services internes (30,27 %), les Archives nationales (21,68 %), les activités culturelles (12,94 %), la Télévision nationale d’Haïti (11,87%), la Bibliothèque nationale (4,06 %), la Radio nationale d’Haïti (4,05 %).

Dans une fourchette variant de 3 % à 0 % se retrouvent les crédits alloués aux institutions suivantes : École nationale des arts (Enarts), Institut de sauvegarde du patrimoine national (Ispan), Théâtre national, Musée du Panthéon national (Mupanah), Bureau d’Ethnologie, Direction nationale du livre (DNL), Bureau haïtien du droit d’auteur.
Dans le budget 2008-2009, plus de trente cinq milliards de gourdes doivent provenir des impôts, droits et taxes, plus de quarante milliards de gourdes des produits des dons comme appui budgétaire et financement de programmes, et près de quinze milliards de gourdes doivent provenir des financements internes et externes.

Jacques Desrosiers (Le Matin : mercredi 7 janvier 2009)

mercredi 7 janvier 2009

PORT-DE-PAIX/DROGUE/CORRUPTION

Trois commissions d’enquête, mais toujours pas de résultats !

Par Sylvestre Fils Dorcilus

À deux mois de l’éclatement du scandale de corruption à Port-de-Paix, dans le Nord’Ouest suite à une perquisition conjointe, le 12 novembre dernier, par des membres de l’appareil judiciaire et de l’institution policière menée en la résidence de l’oncle du trafiquant de drogue Alain Désir actuellement en prison aux États-Unis, la lumière n’est toujours pas faite sur le dossier et la situation garde toujours toute son application.

En effet, les portes du tribunal civil de Port-de-Paix sont restées fermées jusqu’à ce lundi 5 janvier, malgré la mise en disponibilité du doyen du tribunal de première instance, Gélin Ronel, en tant qu’administrateur du tribunal, non pas en qualité de juge de siège, par le garde des sceaux de la République, Jean Joseph Exumé, quelques jours après l’éclatement du scandale. Me Gélin Ronel a été frappé par cette mesure pour avoir refusé d’obéir à l’ordre de son supérieur hiérarchique lui recommandant de procéder à l’ouverture du tribunal.

D’autres mesures drastiques dont la mise en disponibilité du substitut du commissaire du gouvernement près le Tribunal civil, Me René Moïse, des juges de paix, des greffiers, la mise en isolement et l’audition par l’Inspection générale de la Police nationale d’Haïti (PNH) de tous policiers ayant participé, aux côtés des magistrats, à la perquisition du 12 novembre et suspectés d’implication dans cette affaire. Trois commissions d’enquête judiciaire, policière et parlementaire ont été créées afin de faire jaillir la lumière dans le cadre de ce dossier.

En attendant les résultats de ces commissions d’enquête, ce fameux dossier continue de constituer un véritable casse-tête pour les autorités judiciaires et policières qui se sont engagées à faire, de la lutte contre la corruption, leur cheval de bataille aux côtés du Pouvoir exécutif.
Une délégation parlementaire composée des membres des Commissions corruption et justice et sécurité de la Chambre basse a effectué une visite de deux jours, du 29 au 30 décembre à Port-de-Paix, dans le cadre d’une enquête, a-t-on appris. Cependant, les parlementaires n’ont pas encore informé publiquement des résultats de leur démarche. Toutefois ils ont avisé que « toute personne, notamment tout parlementaire, impliquée dans cette affaire sera frappée par des mesures que de droit. »

Une première enquête réalisée dans le cadre de cette affaire par International Federation of Christian Chaplains, rejetée le 29 décembre lors d’une conférence de presse, par le ministre de la Justice et de la Sécurité publique, Jean Joseph Exumé, et le directeur général de la PNH, Mario Andrésol, avait révélé qu’effectivement plusieurs magistrats et policiers présents lors de la perquisition, ont pillé le domicile d’Alain Désir.

Seuls les résultats des enquêtes…
Dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur et des Collectivités territoriales, le 14 novembre 2008, le délégué départemental du Nord’Ouest, Henri-Max Télus, a déploré que « malgré les efforts déployés par le gouvernement pour freiner la corruption à travers le pays sous toutes ses formes, ce sont des personnes placées pour mener la lutte qui contribuent à aggraver la situation de par leur comportement, notamment dans le Nord’Ouest ».

Le délégué avait invité le ministre de l’Intérieur à diligenter une commission d’enquête pour fixer la responsabilité de tout un chacun. « Vu la situation dans laquelle les autorités judiciaires et policières se trouvent impliquées, le délégué suggère à votre Excellence de bien vouloir envoyer une commission d’enquête dans la juridiction en vue de fixer les responsabilités de chaque autorité dans ce pillage », avait-t-il écrit.
Un rapport du RNDDH accuse des autorités judiciaires et policières
« La perquisition chez l’oncle d’Alain Désir le 12 novembre dernier n’a été qu’un simple pillage au cours duquel des objets de valeur et une forte somme d’argent, dont le montant exact ne peut toujours pas être estimé, ont été amassés par les autorités judiciaires et policières », note un rapport publié, le 30 décembre écoulé, par le Réseau national de défense des droits humains (RNDDH), Le Réseau invite « le gouvernement à poursuivre les coupables afin qu’ils soient punis conformément à la loi ».

Selon le rapport du RNDDH, les personnes ayant reçu leur part du butin sont : Dumas Louidor, commis greffier près le parquet du Tribunal de première instance de Port-de-Paix, Me Gérard Athis, avocat, ancien commissaire du gouvernement près le Tribunal civil de Port-de-Paix, Sainvilia Saint Charles et Kerline Jean, nommées récemment secrétaires au parquet près le Tribunal civil de Port-dePaix, Patrick Eugène, substitut du commissaire du gouvernement près le Tribunal civil de Port-dePaix, Jean Volné Bellamin, substitut du commissaire du gouvernement près le Tribunal civil de Port-dePaix, Harry Registre, inspecteur municipal, responsable du service départemental de la Police judiciaire et porte-parole de la Police nationale d’Haïti (PNH) dans le département du Nord’Ouest, et Jordany Lazar, agent 2 de la PNH.

Ont participé à la perquisition lancée sous la direction de Me René Moïse, alors chef par intérim du parquet: Saint-Marc Bouquet, juge titulaire au Tribunal de paix de Port-de-Paix, Jean Mathieu Dorvélus, suppléant juge de paix, Gaby Dorélien et Albert Loriston, greffiers, Mangle Samson, représentant de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah), et un contigent de 18 policiers de l’Unité départementale pour le maintien de l’ordre (Udmo) du Nord’Ouest, et l’investigateur Jean-Mary Louiternier, agent 3.

mardi 6 janvier 2009

Discours du Premier Ministre, Le 2 Janvier

Pour l'Histoire nous tenons à publier in extenso le discours prononcé le 2 janvier, jour des Aïeux, par le chef du gouvernement Michèle D. Pierre-Louis au Palais national.
Palais National, le 2 janvier 2009
Monsieur le Président de la République
Monsieur le Président de la Cour de Cassation
Monsieur le Président de l'Assemblée Nationale
Mesdames, Messieurs les Ministres et Secrétaires d'Etat
Honorables Parlementaires
Mesdames, Messieurs les grands commis de l'Etat
Mesdames, Messieurs les Directeurs Généraux
Son Excellence le Nonce Apostolique
Mesdames, Messieurs les membres du corps diplomatique
Mesdames, Messieurs les membres des organisations internationales
Distingués invités,
Permettez d'abord que je vous souhaite à toutes et à tous une bonne année 2009. Je crois qu'il nous faudra faire preuve de beaucoup de lucidité et de courage, et une grande part d'humanité, pour faire face aux défis qui s'annoncent.
En ce 2 janvier, jour où traditionnellement nous revisitons l'histoire et commémorons les exploits de nos héros, je ne peux m'empêcher de m'imaginer les difficultés et obstacles de toutes sortes qu'ils ont eus à surmonter pour gagner de haute lutte l'indépendance de notre pays contre l'esclavage, le colonialisme et le racisme.
Non pas que les circonstances soient les mêmes, à chaque époque ses défis, mais l'intelligence et le sens commun qu'il nous faut garder en état d'alerte pour prendre la mesure de la complexité des situations que nous vivons, et arrêter les décisions qui s'imposent, ne changent pas nécessairement à travers le temps.
Dès la fin du 18ème siècle, au moment de l'insurrection générale des esclaves, notre pays qui retrouvera quelques années plus tard, le 1er janvier 1804, grâce à Dessalines, son nom Taino d'Haïti, se situait au coeur de toutes les grandes questions qui se débattaient dans la France révolutionnaire d'alors, au milieu de contradictions et de contestations qui ont souvent mené à la guillotine. La liberté, l'égalité, la fraternité.
La science et la technique. La production de richesses, le grand commerce international et les voies de communication. Le droit et la citoyenneté. Toutes ces questions se sont heurtées au système esclavagiste qui en était la négation, alors même qu'il les nourrissait en même temps. Le triomphe de la révolution haïtienne a été une victoire, un moment d'épiphanie comme il y en a rarement dans l'histoire, où ces mêmes questions allaient se poser avec encore plus d'acuité. Et pendant tout le 19ème siècle Haïti souffrira d'avoir osé. Face à une Europe hostile et à une Amérique esclavagiste dans ses Etats du sud, notre Etat s'est difficilement créé dans la hantise d'une menace externe, et d'interminables luttes de pouvoir qui ont laissé l'immense majorité de la population hors jeu.
Aujourd'hui, 205 ans après, où en sommes nous ?
205 lane apre, ki kote nou ye jodi a ? Tout gwo kesyon ki tep poze depi nan nesans Ayiti yo kontinye poze jis jounen jodi a menm kant gen avanse ki fèt. Kesyon libète, sitwayènte ak jistis. Depi nou soti nan ane diktati yo, pèp Ayisyen an ap reklame dwa li genyen pou li sitwayen nan peyi l, sa vle di pou li patisipe kòm sa dwa nan desizyon ki konsène lavi l, avni l ak avni pitit li. Li antre an mas sou sèn politik la e li di fò li aktè tou jounen jodi an.
Gen avanse ki fèt, men gen bak ki fèt tou. Se yon batay li ye, pou sitwayen an tankou pou gouvènman an, ki gen pou li kreye kondisyon pou sa fèt dan la règdwatet. Sa vle di kreye kad legal la an menm tan l ap fasilite dyalog nan mitan divès sektè nan peyi an ki pa abitye chita ansanm pou diskite sou avni peyi a Kesyon lasyans ak teknik. Nou gen anpil batay pou nou mennen nan domèn sa toujou, pou nou rive metrize pi byen lasyans ak teknoloji ki pou pèmet plis envestisman serye fèt nan peyi a ak mwayen pa nou.
Sa vle di tou, kore inivèsite nou yo ak lekòl pwofesyonèl nou yo, pou se pa etranje sèlman ki metrize domèn sa yo. Leta bezwen lasyan ak teknoloji pou li devlope politik piblik yo. Kesyon pwodiksyon richès, komès entènasyonal ak kominikasyon. Kesyon sa yo, se yon seri gwo kesyon ki mennen yon kriz san presedan nan peyi rich yo. Ki modèl devlopman nou vle ? Ki wòl lajan nan devlopman sa ? KI wòl travay ? Ki kote modèl sa pran ka kretyen vivan, pran ka moun, tout bon vre? Kriz entènasyonal nan gwo peyi yo oblije nou reflechi sou ki sa nou vle bò kote pa nou pou nou rive nan yon sosyete ki pi jis, ki pi solidè, ki pi imen.
Kesyon sa yo pa fasil e se pa yon moun oubyen yon sèl gwoup moun ki gen repons yo. Se divès sektè nan sosyete a, divès enstitisyon piblik tankou prive ki pou chita, met tèt yo, lespri yo ak enèji yo ansanm pou nou rive jwenn repons pou kesyon sa yo. Richès ki te pwodui pandan la koloni tale jwenn peyi esklavajis yo. Men apre lendepandans, nou te toujou pa kontwole gran komès entènasyonal la. Se nan gran peyi yo pri danre tankou sik, kafe, kakawo te kalkile, se pa peyizan kiltivatè a ki te fikse pri yo. Kidonk yon bon pati nan richès ki te pwodui nan peyi a pat sèvi peyi a.
E menm si li te sèvi pouvwa a ak gwoup ki te pwoch pouvwa a, li pa t tounen jwenn sou okenn fòm pwodiktè yo, travayè yo. Kant a kominikasyon, annik gade peyi a jodi a pou wè sèl wout ki te fèt, se sa ki te soti nan plantasyon yo pou rive nan pò yo. E nou erite sitiyasyon sa. Kidonk, aloske jounen jodi a, peyi an ta bezwen 3,000 kilomèt bon wout, li apèn gen 600 ki fèt, dapre sa espesyalis yo di. San wout, pa gen mwayen pou machandiz ak moun sikile pou fè ekonomi peyi a mache. Se poutèt sa, nan diskou li fè ayè premye janvye 2009 nan vil Gonayiv la, Prezidan Preval esplike aklè enpòtans li bay wout, enpòtans travay CNE ap fè nan peyi an.
Gouvènman an pral travay ak Prezidan an pou nou konstwi le plis wout n ap rive fè nan ane an, pou nou deklwazonen peyi an, pou nou louvri l yon fason pou nou dekouvri richès li genyen nan domèn natirèl, kiltirèl ak istorik, men tou pou pwodiksyon peyi an jwenn debouche sòti nan Mòl Sen Nikola rive Ansapit, sòti Savanèt rive Ansdeno.
Monsieur le Président de la République, Mesdames, Messieurs, Au seuil de cette nouvelle année et en ce jour particulier du 2 janvier qui nous porte à toujours faire un détour par l'histoire pour faire acte de mémoire vis-à-vis des héros de l'indépendance, nous renouvelons notre engagement personnel et celui du gouvernement de travailler avec vous, et avec tous les secteurs qui croient dans l'avenir de notre pays, les institutions publiques, le Parlement, les municipalités, les secteurs paysans et populaires, le secteur privé des affaires, les socioprofessionnels, les syndicats, les secteurs religieux, les organisations de jeunes et de femmes, les universités, la communauté internationale, pour que, même dans l'adversité, nous parvenions à atteindre les objectifs que vous avez fixés : d'une part, construire des voies de communications qui décloisonnent le pays, raccourcissent les distances et le temps, et repoussent les frontières qui nous séparent physiquement les uns des autres.
Et d'autre part, construire un dialogue intersectoriel et plurisectoriel, entre l'Etat est les citoyens/citoyennes, et entre les citoyens/citoyennes entre eux, inédit jusqu'ici dans la forme comme dans le fond, qui redéfinisse notre humanité, construise la confiance, renforce notre identité de peuple, et assure ainsi la stabilité et la sécurité. Si nous réussissons, et je le souhaite de tout coeur, nous aurons encore une fois, comme nos aïeux, étonné le monde.
Je vous remercie.

lundi 5 janvier 2009

CAP-HAITIEN / TOURISME

Le site touristique de Labadee revendiqué par des particuliers

« Les terres données en bail à la Solano par l’État haïtien en 1980 aurait été confisquées arbitrairement au temps de la dictature de Duvalier ; elles appartiennent aux familles Doyen Pierre et Saint-Vil qui auraient secrètement conservé leurs titres de propriété jusqu’au soir de leur vie », a-t-on appris. Les héritiers Doyen Pierre et Saint Vil Pierre ont fait appel à un cabinet d’avocats. Une première action en justice a été intentée contre la compagnie de téléphonie mobile Voila.

Un tribunal du Cap-Haïtien a condamné en effet Voilà à verser 500 000 (cinq cent mille) gourdes de dommages et intérêts « pour avoir pénétré illégalement sur l’habitation Duclos pour y installer des équipements ».

Voilà avait sous-loué de la Solano, elle-même fermière de l’État haïtien. Une décision de justice saluée par les héritiers Saint-Vil et Doyen Pierre qui envisagent de s’en prendre à « d’autres occupants illégaux de leurs terrains ». Selon Arnold Thélusma, proche des prétendants héritiers, la Société Labadee Nord (Solano) pourrait être la prochaine compagnie à être sommée dans cette affaire.

Le site touristique de Labadee reçoit les luxueux navires du croisiériste Royal Caribbean International (RCI). Chaque semaine, quatre ou cinq navires de la RCI mouillent dans la baie de Labadee, réputée pour ses plages entourées de montagnes à la végétation luxuriante. Le site de Labadee rapporte annuellement plus de 2 millions de dollars américains à l’État haïtien.

NOUVEL AN

Duvalier et Aristide : des voeux de solidarité complémentaires

Le premier jour de la nouvelle année a été marqué non seulement par le discours traditionnel du président de la République, René Préval, dans une ville des Gonaïves toujours marquée par les cicatrices des inondations de la saison cyclonique, mais aussi par les voeux de deux ex-présidents d’Haïti, Jean-Claude Duvalier et Jean Bertrand Aristide, tous deux vivant en exil.

Cette année encore, les ex-présidents Jean-Claude Duvalier et Jean Bertrand Aristide ont, à l’occasion du nouvel an, formulé leurs voeux à la nation haïtienne. Jean-Claude Duvalier vit depuis quelque 22 ans en France et Jean Bertrand Aristide, depuis environ 5 ans en Afrique du Sud.

Dans leurs messages de nouvel an, les deux ex-présidents ont tenu à présenter leurs sympathies aux parents et proches des victimes de la saison cyclonique et de l’effondrement du bâtiment qui logeait La Promesse Collège évangélique dans le quartier de Nérette à Pétion- Ville. Environ 90 élèves morts et un grand nombre de blessés ont été enregistrés dans cet effondrement. L’ex-dictateur Jean-Claude Duvalier émis le voeu que 2009 soit, pour le peuple haïtien, « une année de l’unité qui nous permettra de regagner toutes les forces mobilisatrices et le sens profondément moderne du mot patriotisme ».

« Que l’année 2009 soit une année empreinte de solidarité au cours de laquelle les Haïtiennes et Haïtiens puissent manifester des valeurs qui ont toujours fait la force de notre pays », a poursuivi Jean-Claude Duvalier, insistant sur la refondation d’une société haïtienne qui aille « dans le sens de l’inclusion sociale, de la justice, de la solidarité, de la croissance, de l’emploi, de l’intelligence, de l’innovation et de la créativité ».

De la solidarité dans l’unité

Pour sa part, Jean Bertrand Aristide a, lui aussi, salué la mémoire des victimes des dernières intempéries survenues en août et septembre dernier et de celles de la tragédie de Nérette le 7 novembre de la même année. Après avoir adressé ses salutations et ses voeux aux habitants de toutes les sections communales et quartiers populaires du territoire national, l’ex-président Jean Bertrand Aristide a évoqué la situation socioéconomique et politique du pays.
Il a fait un survol historique tout en mettant particulièrement en exergue les stratégies politiques du précurseur de l’Indépendance, en l’occurrence Toussaint Louverture qui, a-t-il dit, reste un guide pour tous les chercheurs en sciences sociales. « Chaque 1er janvier ressemble toujours à une page blanche dans le cahier de l’histoire.

À la page du 1er janvier 1804, nos aïeux avaient écrit un grand testament de dignité afin que tous les Haïtiens puissent vivre en toute liberté, égalité et fraternité. Le testament est usé certes, mais le contenu du document reste inchangé », a martelé Aristide, rappelant que Toussaint Louverture plaida pour « l’inclusion et la justice sociales sur le plan du droit économique et politique de chaque Haïtien sans distinction aucune ».

Jean Bertrand Aristide s’est dit convaincu que son « départ forcé » pour l’exil pèse énormément dans la balance socioéconomique et politique du pays. « Dènye kou deta 29 fevriye 2004 la, kase tout kolòn vètebral peyi a bout pa bout, san poutchis yo pa janm jwenn bout ki gen sèvo a. Mennen koulèv la lekòl se youn, fè’l chita se 2. Pèp la granmoun depi nan zòtèy rive jouk nan tèt li. An bon kreyòl, pòch li vid, men tèt li pa vid. Lè kou deta fann yon peyi 2 bò, fòk minorite a rekole ak majorite a tankou 2 bò yon sèvo », a déclaré Aristide.

Abordant la question de la cherté de la vie qui a occasionné, en avril dernier, des émeutes de la faim en Haïti, Aristide a dit croire que ce problème peut trouver une solution si les responsables d’État y mettent une réelle volonté. Il suffit, a-t-il dit, d’emboîter le pas de façon méticuleuse sur la voie d’une politique soutenue où l’on accordera une grande priorité à la production nationale.

Alix Laroche ( Source : Le Matin 5-6 janvier 2009)

GONAÏVES / COMMÉMORATION DE L’INDÉPENDANCE

2009 : une année difficile, prédit René Préval

Le 1er janvier 2009, aux Gonaïves, à l’occasion de la célébration du 205e anniversaire de l’Indépendance nationale, le président René Préval a prédit une année 2009 difficile pour Haïti.
Comme pour les messages du 1er janvier 2007 et du 1er janvier 2008, le président a insisté sur le thème de la paix, mais dans une approche différente. En 2007, le chef de l’État avait souhaité un véritable engagement en faveur de la démocratie et de la paix pour combattre l’arbitraire, la criminalité, le banditisme, la déprédation, le vol.

En 2008, cette paix était encore prônée par le président dans les mêmes objectifs. En 2009, le président René Préval invite à construire la paix pour favoriser la stabilité devant aboutir à la relance de l’économie et au départ des troupes étrangères. Face à une année qui s’annonce difficile par rapport à la crise économique mondiale, le chef de l’État s’est gardé, dans son message du début d’année, de s’étendre en promesses.

Le 1er janvier 2007, le président René Préval avait promis l’élaboration d’un plan de développement de 25 ans. Un plan, encore en attente, qui devait résulter d’un dialogue entre toutes les forces nationales politiques, économiques et sociales.
En 2008, marquée particulièrement par les « émeutes de la faim », les promesses présidentielles avaient plutôt porté sur la création d’emplois pour combattre la cherté de la vie, le développement de l’agro-industrie, bref, le renforce- ment de la production nationale, et la lutte contre la corruption. Le président avait également annoncé la construction, dans les 140 communes de la République, de complexes culturels et sportifs équipés de matériels technologi-ques modernes.

Pour cette année 2009, le président René Préval promet la construction de routes pour favoriser la relance des activités touristiques, agricoles et commerciales. « 2009 sera l’année des grands chantiers à travers le pays ». L’accent a été mis sur l’action du Centre national des équipements (CNE), déjà en oeuvre sur les routes de Miragoâne (Nippes) et de Malpasse (Ouest).

Le président René Préval annonce pour ce mois des travaux routiers pour relier Cazal (Ouest) à La Chapelle (Artibonite), Titanyen (Ouest) à Saut d’Eau (Centre). Des travaux sur la route Cayes-Jérémie doivent débuter au cours de l’année. 99 millions de dollars auraient été investis pour rééquiper le CNE. Le chef de l’État souhaite que les moyens soient accordés au CNE dans le Budget 2008-2009, à l’étude au Parlement.

À chaque année son bilan…

À chacune de ces années, son bilan. Des bilans qui accusent des retards dans la concrétisation de bon nombre de promesses. Le 1er janvier 2008, le président René Préval s’était félicité de l’amélio-ration de la situation sécuritaire en 2007 et des mesures pour augmenter les recettes de l’État. En même temps, il avait annoncé pour bientôt le dépôt au Parlement d’un projet de loi sur l’évasion fiscale. Il avait fait également l’éloge de la détermination de l’équipe gouvernementale, conduite alors par le Premier ministre Jacques Édouard Alexis, dans le combat contre la corruption.

« 2008 restera une année inoubliable pour les Haïtiens et le monde entier », a déclaré, le 1er janvier dernier, le président qui a rappelé les émeutes de la faim ayant conduit, en avril, au vote de censure du Sénat contre le gouvernement du Premier ministre Jacques Édouard Alexis. René Préval a également souligné les effets dévastateurs de la tempête tropicale Fay et des ouragans Gustav, Hanna et Ike qui ont coûté la vie à 793 personnes et affecté plus de 850 000 autres. La construction de routes et la paix constitueront en 2009 les priorités du président René Préval. Rendez- vous est fixé au 1er janvier 2010 pour le bilan de 2009. Ce bilan, peut-être, tranchera-t-il sur les autres en répondant aux promesses de ce 1er janvier.

Jacques Desrosiers (Source : Le Matin 5-6 janvier 2009)

Remarque : Sur la Photo le chef de l’État René Préval et la première ministre Michèle Duvivier Pierre-Louis