Un pari difficile à gagner par les autorités sanitaires
Par Sylvestre Fils Dorcilus
Les statistiques relatives aux maladies oculaires sont inexistantes en Haïti. Toutefois, une étude réalisée récemment par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime qu’environ 50 % des cas de cécité enregistrés dans les Caraïbes le sont en Haïti.
Les maladies oculaires sont devenues, au cours de ces dernières années, un véritable problème de santé publique. Le nombre de personnes atteintes augmente d’année en année. En Haïti, le taux de prévalence est estimé à 1 % avec un nombre d’environ 90 000 personnes présentant de sérieux problèmes de cécité provoquée par la cataracte (50 à 60 %,), le glaucome (20 à 25 % ) et la rétinopathie (5 %).
Dans la perspective d’éliminer les causes responsables des cas de cécité en Haïti, un Plan stratégique national de prévention de la cécité en Haïti 2008-2012 a été déposé, depuis environ deux ans, au ministère de la Santé publique et de la Population (MSPP), à l’initiative du Comité national de prévention de la cécité (CNPC-Haïti). Cependant, jusqu’à date, les autorités sanitaires n’ont donné aucune suite nécessaire à ce plan.
Le pays ne dispose que de quelques unités de traitement et de prise en charge logées dans certaines grandes villes. La plupart de ces unités offre un service d’ophtalmologie réduit. Mais, expliquent les docteurs François Romain et Brigitte Hudicourt, respectivement président et conseillère du CNPC-Haïti, avec la mise en exécution du Plan stratégique national de prévention de la cécité, le pays pourra bénéficier d’un important programme d’amélioration de la santé oculaire des populations.
Conscients de l’évolution croissante de la cécité dans le pays, les spécialistes ophtalmologiques François Romain et Brigitte Hudicourt signalent que « seule la mise en application du Plan stratégique national comportant tout un schéma d’interventions en terme de prévention pourrait aider efficacement à réduire le nombre de cas dans le pays, tout en tenant compte du coût élevé du traitement. »
Cette initiative des membres du CNPC-Haïti a été prise parallèlement avec la stratégie « Vision 2020 » développée par l’Organisation mondiale de la santé, conjointement avec des ONG internationales dans le but de fournir des soins ophtalmiques à un fort pourcentage de la population mondiale, en particulier dans les Caraïbes, à court terme.
En attendant l’approbation du Plan stratégique par le ministre de la Santé publique pour poser des actions concrètes dans la lutte contre la cécité, les membres du CNPC, assistés de plus d’une cinquantaine de volontaires, entre autres, des ophtalmologues, des étudiants en sciences infirmières et de quelques partenaires dont la Société haïtienne des ophtalmologues (SHO), ont réalisé plusieurs activités, notamment des services de consultations, et ont fait des opérations gratuites à travers plusieurs régions du pays, du 8 au 19 octobre 2008, à l’occasion de la commémoration de la Journée mondiale de la vue, chaque deuxième jeudi d’octobre.
« Au CNPC-Haïti, nous attendons encore l’approbation du Plan par les autorités sanitaires, en l’occurrence le ministre de la Santé, pour que nous puissions le mettre en pratique, car c’est une véritable boussole pour le pays dans la lutte contre la cécité », ont souligné les docteurs Romain et Hudicourt, au cours d’une interview au Matin.
Faire du Plan stratégique une priorité !
Se réjouissant de l’importance des activités entreprises du 8 au 19 octobre dernier et au cours desquelles une campagne d’information sur les problèmes visuels et sur le dépistage des affections de la vue a eu lieu, le Dr Frantz Large, président du SHO et coordonnateur du comité de commémoration de la Journée mondiale de la vue, a appelé les autorités concernées à faire du Plan stratégique une des priorités du ministère.
Comme le Dr Romain, le président de la Société haïtienne d’ophtalmologie a mis l’accent sur l’importance du Plan qui prévoit d’offrir les soins oculaires dans tous les centres étatique du pays et de renforcer ceux offrant déjà ces soins par la mise en place d’unités qui, sous la responsabilité de techniciens supérieurs en ophtalmologie, permettront d’augmenter et de rendre accessible l’offre de service à toute la population.
Plus de 2000 personnes examinées pour 44 opérations !
Selon les organisateurs, l’initiative d’octobre dernier, au cours de laquelle des bénéficiaires ont reçu des prestations entièrement gratuites, a permis de consulter 2 661 personnes, d’effectuer 53 opérations chirurgicales de distribuer 1 267 paires de lunettes de lectures.
Elle visait à « faire reculer » et même « enrayer » le terrible fléau de la cécité dont plus 70 % des cas peuvent être traités ou évités. Le Comité national de la prévention de la cécité (CNPC) a été fondé à Port-au-Prince, le 12 février 1998, à l’initiative du ministère de la Santé publique et de la Population (MSPP) avec des associations et institutions des secteurs public et privé et des agences et ONG internationales, tels l’Institut Brenda Strafford, la Convention Baptiste du Cap-Haïtien, la Société haïtienne d’aide aux aveugles (SHAA), la Société haïtienne d’ophtalmologie (SHO). Le CNPC est considéré comme un organisme technique, à but non lucratif, constitué de membres bénévoles désignés par les associations ou institutions affiliées, pour les représenter au sein du dit Comité.
Ses attributions sont : analyser et évaluer la problématique de la cécité en Haïti ; faire des propositions en vue de la définition d’une politique nationale en matière de prévention de la cécité ; élaborer un plan national de prévention de la cécité réaliste, en tenant compte des priorités identifiées et s’en assurer du suivi ; recenser le personnel, les installations et les programmes déjà existants en matière de prévention de la cécité ; mettre sur pied des activités de sensibilisation, d’éducation du public en matière de prévention de la cécité, en collaboration avec les unités techniques du MSPP / DPSPE, Nutrition DOSS et toutes les autres Institutions / Associations et personnes intéressées ; constituer une banque de données susceptible de fournir des informations pertinentes dans le domaine de la prévention de la cécité et des soins oculaires en Haïti ; faire le suivi des activités de prise en charge des problèmes oculaires ; maintenir des relations étroites avec les organismes de financement nationaux et internationaux œuvrant dans le domaine des soins oculaires en vue de faire avancer la cause de la prévention de la cécité en Haïti ; soumettre un rapport annuel d’activités au MSPP.
jeudi 8 janvier 2009
MICHÈLE PIERRE-LOUIS/PARLEMENT/BUDGET 2008-2009
Nouveau budget, nouvelles taxes sur le passeport et les télécommunications !
Devant la Commission finances de la Chambre des députés, ce mardi 6 janvier 2009, la Première ministre Michèle Duvivier Pierre-Louis a annoncé de nouvelles taxes pour l’exercice fiscal 2008-2009, notamment sur les télécommunications et les passeports.
Des modifications sont apportées aux articles 1 et 2 de la loi du 23 octobre 2002 relatifs à la taxe de communication. Une taxe est en effet instituée sur tout appel international d’Haïti vers l’extérieur et de l’extérieur vers Haïti. Ainsi, « la taxe sur appel téléphonique international placé en Haïti est fixée à 5 gourdes par appel. La taxe sur appel téléphonique international entrant est fixée à 4 gourdes par minute ».
Les organisations internationales, les ambassadeurs et agents diplomatiques, les consuls, agents consulaires ou assimilés, les sociétés coopératives légalement constituées, les fondations et les organisations non gouvernementales légalement reconnues, seront exonérés de cette taxe. « Une taxe sur tarif de terminaison des réseaux est établie et fixée à 3,6 gourdes la minute », lit-on dans l’article 3.
Le droit d’obtention de passeport est fixé à 1 600 gourdes. Toutes taxes comprises : 150 gourdes pour la CFGDCT, 350 gourdes pour le Fonds d’entretien routier (Fer) et 1 100 gourdes pour le droit de passeport. Ces nouvelles taxes devront permettre, d’après la Première ministre, de répondre aux manquements de l’appui budgétaire qui, selon Michèle Duvivier Pierre-Louis, ne répondra pas aux espérances du gouvernement.
Les priorités ?
Devant la Commission des finances de la Chambre des députés, Michèle Duvivier Pierre-Louis était accompagnée, entre autres, du ministre des Finances, Daniel Dorsainvil, de celui de la Planification, Jean-Max Bellerive, de celui chargé des Relations avec le Parlement, Joseph Jasmin, et du secrétaire général de la Primature, Ronald Bodin. Il était question pour le chef du gouvernement et ses ministres et collaborateur d’apporter des éclaircissements sur les priorités du gouvernement dans la loi de finances 2008-2009.
Agriculture, production nationale, infrastructures routières, énergie, protection de l’environnement, développement du tourisme constituent le premier chapitre des priorités du gouvernement. Santé, justice et sécurité font partie d’un autre chapitre. Le budget 2008-2009 se chiffre autour de cent milliards de gourdes.
Suivant les priorités du gouvernement, plus de 52 % des crédits, soit près de cinquante milliards de gourdes, sont alloués au secteur économique regroupant les ministères : Travaux publics (50,33%), Planification (20,81 %), Agriculture (13,51 %), Économie et Finances (11,65 %), Commerce et Industrie (1,73 %), Environnement (1,45 %), Tourisme (0,52 %). 19,49 %, soit plus de dix-huit milliards de gourdes, sont alloués au secteur social.
Lequel secteur regroupe les ministères : Éducation (47,30 %), Santé publique (46,75%), Affaires sociales (2,72%), Jeunesse et Sports (2,31%), et Condition féminine (0,92 %).Le secteur politique regroupe les ministères Justice et Sécurité publique (62,45 %), Intérieur et Collectivités territoriales (18,19%), Affaires étrangères (8,67 %), Bureau du Premier ministre (5,92%), Présidence (4,15 %), et le ministère des Haïtiens vivant à l’étranger (0,61 %). 15,43 % du budget sont alloués à ce secteur, soit plus de quatorze milliards de gourdes.
Avec 0,89 %, soit plus de huit cent millions de gourdes, le budget du secteur culturel, via le ministère de la Culture, est réparti entre les services internes (30,27 %), les Archives nationales (21,68 %), les activités culturelles (12,94 %), la Télévision nationale d’Haïti (11,87%), la Bibliothèque nationale (4,06 %), la Radio nationale d’Haïti (4,05 %).
Dans une fourchette variant de 3 % à 0 % se retrouvent les crédits alloués aux institutions suivantes : École nationale des arts (Enarts), Institut de sauvegarde du patrimoine national (Ispan), Théâtre national, Musée du Panthéon national (Mupanah), Bureau d’Ethnologie, Direction nationale du livre (DNL), Bureau haïtien du droit d’auteur.
Dans le budget 2008-2009, plus de trente cinq milliards de gourdes doivent provenir des impôts, droits et taxes, plus de quarante milliards de gourdes des produits des dons comme appui budgétaire et financement de programmes, et près de quinze milliards de gourdes doivent provenir des financements internes et externes.
Jacques Desrosiers (Le Matin : mercredi 7 janvier 2009)
Devant la Commission finances de la Chambre des députés, ce mardi 6 janvier 2009, la Première ministre Michèle Duvivier Pierre-Louis a annoncé de nouvelles taxes pour l’exercice fiscal 2008-2009, notamment sur les télécommunications et les passeports.
Des modifications sont apportées aux articles 1 et 2 de la loi du 23 octobre 2002 relatifs à la taxe de communication. Une taxe est en effet instituée sur tout appel international d’Haïti vers l’extérieur et de l’extérieur vers Haïti. Ainsi, « la taxe sur appel téléphonique international placé en Haïti est fixée à 5 gourdes par appel. La taxe sur appel téléphonique international entrant est fixée à 4 gourdes par minute ».
Les organisations internationales, les ambassadeurs et agents diplomatiques, les consuls, agents consulaires ou assimilés, les sociétés coopératives légalement constituées, les fondations et les organisations non gouvernementales légalement reconnues, seront exonérés de cette taxe. « Une taxe sur tarif de terminaison des réseaux est établie et fixée à 3,6 gourdes la minute », lit-on dans l’article 3.
Le droit d’obtention de passeport est fixé à 1 600 gourdes. Toutes taxes comprises : 150 gourdes pour la CFGDCT, 350 gourdes pour le Fonds d’entretien routier (Fer) et 1 100 gourdes pour le droit de passeport. Ces nouvelles taxes devront permettre, d’après la Première ministre, de répondre aux manquements de l’appui budgétaire qui, selon Michèle Duvivier Pierre-Louis, ne répondra pas aux espérances du gouvernement.
Les priorités ?
Devant la Commission des finances de la Chambre des députés, Michèle Duvivier Pierre-Louis était accompagnée, entre autres, du ministre des Finances, Daniel Dorsainvil, de celui de la Planification, Jean-Max Bellerive, de celui chargé des Relations avec le Parlement, Joseph Jasmin, et du secrétaire général de la Primature, Ronald Bodin. Il était question pour le chef du gouvernement et ses ministres et collaborateur d’apporter des éclaircissements sur les priorités du gouvernement dans la loi de finances 2008-2009.
Agriculture, production nationale, infrastructures routières, énergie, protection de l’environnement, développement du tourisme constituent le premier chapitre des priorités du gouvernement. Santé, justice et sécurité font partie d’un autre chapitre. Le budget 2008-2009 se chiffre autour de cent milliards de gourdes.
Suivant les priorités du gouvernement, plus de 52 % des crédits, soit près de cinquante milliards de gourdes, sont alloués au secteur économique regroupant les ministères : Travaux publics (50,33%), Planification (20,81 %), Agriculture (13,51 %), Économie et Finances (11,65 %), Commerce et Industrie (1,73 %), Environnement (1,45 %), Tourisme (0,52 %). 19,49 %, soit plus de dix-huit milliards de gourdes, sont alloués au secteur social.
Lequel secteur regroupe les ministères : Éducation (47,30 %), Santé publique (46,75%), Affaires sociales (2,72%), Jeunesse et Sports (2,31%), et Condition féminine (0,92 %).Le secteur politique regroupe les ministères Justice et Sécurité publique (62,45 %), Intérieur et Collectivités territoriales (18,19%), Affaires étrangères (8,67 %), Bureau du Premier ministre (5,92%), Présidence (4,15 %), et le ministère des Haïtiens vivant à l’étranger (0,61 %). 15,43 % du budget sont alloués à ce secteur, soit plus de quatorze milliards de gourdes.
Avec 0,89 %, soit plus de huit cent millions de gourdes, le budget du secteur culturel, via le ministère de la Culture, est réparti entre les services internes (30,27 %), les Archives nationales (21,68 %), les activités culturelles (12,94 %), la Télévision nationale d’Haïti (11,87%), la Bibliothèque nationale (4,06 %), la Radio nationale d’Haïti (4,05 %).
Dans une fourchette variant de 3 % à 0 % se retrouvent les crédits alloués aux institutions suivantes : École nationale des arts (Enarts), Institut de sauvegarde du patrimoine national (Ispan), Théâtre national, Musée du Panthéon national (Mupanah), Bureau d’Ethnologie, Direction nationale du livre (DNL), Bureau haïtien du droit d’auteur.
Dans le budget 2008-2009, plus de trente cinq milliards de gourdes doivent provenir des impôts, droits et taxes, plus de quarante milliards de gourdes des produits des dons comme appui budgétaire et financement de programmes, et près de quinze milliards de gourdes doivent provenir des financements internes et externes.
Jacques Desrosiers (Le Matin : mercredi 7 janvier 2009)
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