jeudi 20 août 2009

HAITI / SALAIRE MINIMUM

HAITI: Export Workers Await Overdue Wage Increase
By Sylvestre Fils Dorcilus and Elizabeth Eames Roebling

PORT-AU-PRINCE, Aug 19 (IPS) - Following the recommendation of President Rene Preval, the lower house of the Haitian Parliament voted Tuesday to raise the minimum wage in the assembly sector from 1.29 dollars (70 gourde) to only 3.20 dollars (125 gourde) per day, rather than the 5.12 dollars (200 gourde) which had been demanded and passed.

This exemption must now be approved by the Haitian Senate. Preval, bowing to pressure from business owners, had refused to sign a bill which called for an across the board increase in the minimum wage to 200 gourde a day.

He returned the bill to Parliament on Jun. 17, recommending instead that the minimum wage for an eight-hour day be fixed at 125 gourde. The "assembly sector" is defined as those industries whose products are dedicated to re-exportation.

The close vote of 38 for to 36 against, held by secret ballot as permitted in the Constitution, opens the way to a resolution of the disturbances that have rocked the Haitian capital since April.

Industry leaders had threatened that if they were forced to pay the minimum wage of 200 gourde a day, as proposed, many of the more than 300,000 workers might lose their jobs.

Reginald Boulos, president of the Chamber of Commerce and Industry, said that management was opposed to the way in which the minimum wage was being fixed for the assembly workers since production is calculated by the piece. He was quoted in the national paper as saying that "with the implementation of this law, the worker will automatically become unproductive."

Another industry leader, Richard Coles, was more direct, saying that if the wage increase were passed, he would close his five factories, putting 3,000 people out of work.

Fernando Capellan, representative of the Dominican company Groupo M, which runs the CODEVI plant in Ounaminthe on the Dominican border, indicated that if forced to pay 200 gourde a day, his company would cut 2,800 jobs.

According to the U.N. Development Programme, the unemployment rate in Haiti now stands at 50 percent. Fifty-six percent of the population lives below the internationally recognised level of extreme poverty of one dollar a day and six out of 10 people live on less than two dollars a day.

Workers at the SONAPI industrial park have been staging wildcat strikes and work stoppages since the beginning of August.

More than half of the 23,000 workers there are women between the ages of 18 and 35. They have held marches along the road from the industrial park, which is near the airport, to the Parliament building, carrying banners and chanting: "Up with the 200 gourde! Down with the 150!" and "The bosses, the president, the leaders, must see our sorry state!"

One of the protesting women, Esperencia, explained a bit about her work life.

"We workers work every day except Sunday, from 6:30 in the morning to 4:00 in the afternoon. Sometimes, it is later than that, if there is an order to finish. And sometimes it is without any rest," she told IPS.

Esperencia was joined by Dieulla, who has worked with her at an assembly factory since 2006.

Both women preferred that only their first names be used.

"We must rise at 5:00 AM to be at work at that time," Dieulla said. "This wage of 70 gourde has been the same since 2003. It is a pittance. With 70 gourde we cannot even meet our own needs, let alone those of our children. The bosses offer no advantages to the workers. Many of the workers are only paid as day workers, from week to week."

On Aug. 10 and 11, the workers were joined by others, notably striking university students, and violence erupted at the SONAPI Park. The crowd burnt tires, threw rocks and burnt and damaged vehicles, including one belonging to an official at the U.S. Embassy.

Both the National Police and the U.N. force in the country, MINUSTAH, were called in to maintain order. More than a dozen protesters were taken in for police questioning.

After Aug. 11, all the businesses at SONAPI closed their doors. The Association des Industries D'Haiti (ADIH) announced that it thought that security, despite the presence of the National Police and MINUSTAH, was inadequate to protect the workers.

According to Haitian law, the minimum wage is to be periodically adjusted for inflation.

Eddy Labossiere, a university professor and president of the Association of Haitian Economists, indicated that the inflation rate in Haiti in some years has been at 20 percent and has even gone as high as 40 percent since the minimum wage was set at 70 gourde.

Labossiere acknowledged the charges that raising the minimum wage would raise costs, but said," I think that a 15 percent profit is reasonable and that the adoption of the 200 gourde set out in the new law would only be justice for the workers."

Jean Kesner Delmas, director of the National Society of Industrial Parks, said that he is aware of the poor working conditions in the factories and hopes that that a decision will be reached so that work can resume.

"I am for an effective raise in the minimum wage in the assembly industry. It is inconceivable and impossible that a Haitian worker can live with 70 gourde today given the high cost of living in Haiti," he said.


(END/2009)

HAITI / POLICE

Andrésol obtient un nouveau mandat

Depuis les résultats des élections controversées du 21 juin, le Sénat de la République a finalement trouvé un point de ralliement en la personne de Mario Andrésol. Tous les sénateurs ont voté pour le commandant en chef de la Police nationale qui succède ainsi à lui-même !

Si la séance de mardi soir paraissait bon enfant, c'est parce qu'il s'agissait de la ratification du choix de Mario Andrésol pour un second mandat de trois ans à la Direction générale de la Police nationale. La séance qui a commencé sans la présence du commandant en chef a été temporairement suspendue. Le temps pour Youri Latortue, président de la Commission Justice et sécurité du Grand corps, d'appeler son ex-compagnon des Forces armées d'Haïti démantelées. Appelé en catastrophe pour éclaircir des zones d'ombres qui entourent la ration alimentaire, l'assurance médicale et l'assurance-vie dont bénéficient les policiers, le commandant en chef de l'institution policière a mis seulement 15 minutes pour se présenter.

Le plat de la zizanie

L'air décontracté, Mario Andrésol a répondu seulement aux questions qui relèvent de sa compétence. S'agissant de la ration alimentaire des policiers, très critiquée pour son caractère corruptible, Mario Andrésol a souligné avoir hérité de cette pratique à laquelle il veut mettre fin. « Je n'ai pas inventé ce système. Il a été instauré depuis 2005. Dès le départ, j'étais contre ce programme qui représentait pour moi une aberration », a-t-il concédé. Chose certaine, a informé le directeur général, le programme sera suspendu d'ici le mois d'octobre. La décision aurait été prise suite à des audits externes commandités par le ministère de la Justice et celui de l'Economie et des Finances. « Un audit externe au Sénat de la République serait le bienvenu », souhaite la sénatrice Edmonde Supplice Beauzile.

A l'issue d'une séance très animée et d'une série de questions pertinentes, l'assemblée a ratifié, sans surprise, le choix du chef de l'Etat de reconduire Mario Andrésol à la tête de l'unique force de sécurité nationale. Quinze des seize sénateurs présents - le président du bureau ne jouissant pas du droit de vote - ont donc approuvé à main levée le choix du chef de l'Etat, René Préval. Les débats tournaient, entre autres, autour de l'absence de policiers dans certaines zones du pays, particulièrement dans les points frontaliers.

Andrésol plébiscité

Les sénateurs, après critiques et suggestions, ont salué à l'unanimité les efforts consentis par l'administration Andrésol pour débarrasser l'institution policière de ses éléments mauvais et mettre en déroute les gangs qui occupaient des quartiers entiers de Port-au-Prince et de certaines villes de province, dont les Gonaïves. Au-delà du démantèlement de redoutables gangs, les parlementaires ont recommandé au patron de la PNH d'oeuvrer pour l'amélioration des conditions de vie des policiers et de corriger certaines lacunes de son premier mandat.

« Pour ce deuxième mandat, je n'ai pas droit à l'erreur. Nous continuerons à travailler davantage pour satisfaire la population, mais aussi maintenir le climat de sécurité », promet Mario Andrésol sous le réconfort du vote massif que le Sénat lui a accordé. Le Patron de la PNH entend prendre en considération les recommandations et suggestions des sénateurs. Il a cependant plaidé pour une augmentation du budget de fonctionnement et d'investissement de l'institution policière. D'ici à 2012, Mario Andrésol souhaite faire passer l'effectif des policiers de dix mille à quinze mille agents en fonction. Il promet également d'apporter des améliorations dans divers services comme la police routière, la police frontalière et environnementale.

Les accidents de la circulation seraient l'une des principales causes de décès dans le pays. Le président de la Commission Justice et Sécurité du Sénat, Youri Latortue, le sait bien au point de prôner la « mise en place d'une vraie direction nationale de circulation, avec les mêmes services offerts à Port-au-Prince ».

Claude Gilles et Robenson Geffrard (Le Nouvelliste : 19 août 2009)

CHAMBRE DES DEPUTES / SALAIRE MINIMUM

Les objections présidentielles l’emportent …

38 députés votent pour un salaire journalier de 125 gourdes. Au terme de trois séances, les députés ont voté, le mardi 18 août 2009, en faveur des objections du président René Préval relatives à la loi votée au Parlement et portant le salaire minimum journalier à 200 gourdes pour huit heures de travail.

Dans ses objections, le chef de l’État maintient les 200 gourdes dans les établissements commerciaux et industriels, et, ceci, à partir du premier octobre 2009. En ce qui a trait au secteur de la sous-traitance, René Préval propose un salaire de référence de 125 gourdes, mais la journée de travail doit permettre à l’ouvrier de gagner 200 gourdes.

Pour le secteur de la sous-traitance, le président René Préval prévoit déjà un salaire référentiel de 150 gourdes, en 2010, avec la possibilité pour les ouvriers de ce secteur de gagner 250 gourdes. Tandis que, pour 2012, le montant de référence prévu est de 200 gourdes, avec la possibilité pour l’ouvrier de gagner 300 gourdes.

Il a fallu aux députés de la 48e législature la tenue de deux conférences des présidents, trois séances en assemblée et cinq votes avant de décider finalement sur les objections du chef de l’État. La première séance a lieu le 4 août.

Cinquante-cinq députés avaient voté en faveur du rapport de la commission Affaires sociales qui a proposé un salaire de référence de 150 gourdes, pour le secteur de la sous-traitance. Dans une lettre au président du Bureau, un groupe de vingt-six avait dénoncé le caractère « inconstitutionnel » de cette décision de l’assemblée de parlementaires.

Le mercredi 11 août, les parlementaires du « groupe 26 » ont fait échec à la deuxième séance, assez houleuse, consacrée à la reprise de celle du mardi 4 août. Dans une correspondance au Bureau de la Chambre basse, ils avaient eux-mêmes exigé la séance du 11 août qu’ils ont fait échouer en infirmant le quorum.

La séance de ce mardi 18 août 2009 a été moins houleuse que les précédentes. Mais les positions n’ont pas changé pour autant. Toujours deux. La première a plaidé en faveur du vote direct des objections du chef de l’État.

La seconde portait sur la proposition de 150 gourdes faite par la commission Affaires sociales. Les mêmes intervenants, les mêmes refrains, ce qui a rendu les débats somme toute assez lassants. Et le président du Bureau, le député Lévaillant Louis-Jeune (Fusion, Desdunes), de déclarer : « J’ai la sensation du déjà entendu ».

Après quelques minutes de débats, des députés du « groupe 26 » ont proposé au président du Bureau de consulter l’assemblée sur la proposition de soumettre au vote les objections du président René Préval. 29 députés ont voté en faveur de cette proposition du « groupe 26 » contre 28 et 7 ont fait abstention.

Au total, 78 députés ont participé au vote secret des objections du président René Préval. 38 ont voté en faveur de ces objections, 36 contre et quatre ont fait abstention. Les parlementaires du « groupe 26» ont ainsi essuyé un nouvel échec. Échec qu’ils ont accepté parce estimant que la Constitution a été, cette fois-ci, respectée.

Prochaine étape pour les objections présidentielles : le Sénat. Il est en effet indiqué dans l’article 121-1 de la Constitution qu’en cas d’objections, « le président de la République renvoie la loi avec ses objections dans la Chambre où elle a été primitivement votée. Si la loi est amendée par cette Chambre, elle est envoyée à l’autre Chambre avec les objections. »

Jacques Desrosiers (Le Matin : 19 août 2009)