lundi 17 août 2009

COUP d’ÉTAT AU HONDURAS

Nuances entre les positions de l’Amérique du Nord et de l’Union des Nations Sud-américaines


Par Wooldy Edson Louidor

Les trois pays de l’Amérique du nord et les 12 pays de l’Union des Nations Sud-américaines (Unasur) expriment des positions différentes à propos du coup d’État militaire du 28 juin dernier au Honduras.

Alors que les dirigeants de l’Unasur, réunis en Sommet ordinaire à Quito, exigent fermement le retour du président hondurien destitué Manuel Zelaya, les leaders des 3 pays de l’Amérique du Nord expriment simplement, dans une déclaration conjointe, leur appui à l’Organisation des Etats Américains (Oea) et à la Charte Démocratique.

L’Unasur exige des mesures drastiques contre les putschistes et le retour immédiat de Zelaya.

Les leaders des pays membres de l’organisation régionale Unasur ont tous condamné énergiquement, dans la Déclaration de Quito, le coup d’État militaire contre le président hondurien Manuel Zelaya.

Tout en exigeant le retour immédiat et inconditionnel du président déchu dans ses fonctions, ils ont convié une nouvelle fois la communauté internationale à adopter des mesures de plus en plus drastiques contre le gouvernement de facto hondurien dirigé par Roberto Micheleti.

Ils ont réaffirmé leur refus de d’accepter toute élection présidentielle qui serait organisée par « le gouvernement de facto » en novembre prochain.
À l’ouverture du sommet, les dirigeants de l’Unasur ont reçu Zelaya à titre de président constitutionnel du Honduras, avec tous les honneurs dus à un chef d’État.

Au cours du Sommet, la cheffe d’Etat chilienne Michelle Bachelet a remis la présidence provisoire de l’Unasur à son homologue équatorien Rafael Correa.
Ont pris part à ce Sommet tous les mandataires de la région, à l’exception des présidents colombien Alvaro Uribe, uruguayen Tabaré Vásquez et péruvien Alan García.

Les leaders des 3 pays de l’Amérique du Nord muets sur le sort de Zelaya
De son côté, la « Déclaration de Guadalajara », paraphée par les présidents américain Barack Obama, mexicain Felipe Calderón et le premier ministre canadien Stephen Harper, reste muette sur le sort de Zelaya. Elle ne fait même pas allusion au président déchu, ni aux putschistes.

Elle s’est limitée à affirmer l’appui des trois pays de l’Amérique du Nord « au leadership de l’Oea » et à la « Charte Démocratique » pour « trouver une solution pacifique à la crise politique » (de Honduras).

Intervenant lors d’une conférence de presse dans le cadre de ce sommet, le président américain a répondu à ceux qui critiquent la position de son administration face au coup d’État au Honduras.

Il a fait savoir qu’il a dénoncé à maintes reprises le coup d’État et collaboré avec tous les organismes internationaux en vue d’exiger le retour de Zelaya au pouvoir.

À ceux qui accusent les Etats-Unis d’Amérique de ne pas intervenir suffisamment au Honduras, le chef d’État américain a répliqué que les mêmes voix s’élèvent pour dire que « les yanquis interviennent toujours et qu’ils doivent sortir de l’Amérique latine ».

« Nous ne pouvons pas faire les deux choses à la fois », a soutenu le chef de l’actuelle administration américaine.

La position du leader de la maison blanche a été amplement partagée par son homologue mexicain Calderón, aussi bien que par le premier ministre canadien Harper.

Parallèlement au Sommet des chefs d’État, des militants d’organisations de la société civile mexicaine ont manifesté dans les rues de Guadalajara pour demander la renégociation de l’Accord de Libre Échange Nord-Américain (Alena) qui, ont-ils dénoncé, affecte sérieusement le secteur agricole de leur pays, notamment la production du maïs et du pois.

L’Alena est un traité régional entre les Etats-Unis d’Amérique, le Canada et le Mexique qui vise à créer une zone de libre-échange entre ces trois pays de l’Amérique du Nord.

Il est entré en vigueur le 1er janvier 1994, le jour même du soulèvement armé de la guérilla zapatiste EZLN (Armée Zapatista de Libération nationale) dans le Sud mexicain.

HAITI / CUBA / SANTE

Une coopération de plus en plus fructueuse
55 nouveaux médecins pour renforcer le système sanitaire national

Par Sylvestre Fils Dorcilus

Ils sont au nombre de 55 jeunes médecins haïtiens (garçons et filles) formés à Cuba, entre 2002 et 2009, à recevoir, le vendredi 14 août, leur diplôme, lors d’une modeste cérémonie de collation organisée à l’Auditorium de la Bible, à la rue Capois (Champ de Mars).

Déroulée en présence de quelques personnalités du système sanitaire de Cuba et d’Haïti, de professeurs, de cadres de l’ « Instituto superior de ciencias médicas de Santiago de Cuba », où ont été formés les nouveaux médecins, des membres des gouvernements haïtien et cubain, de quelques proches parents des récipiendaires, la cérémonie a été l’occasion pour les représentants des deux pays de renouveler leur volonté de poursuivre leur coopération dans le domaine de la santé.

« Avec la sortie de cette 5e promotion de 55 médecins, depuis le lancement de la coopération haïtiano-cubaine en 1999 dans le domaine de la santé, Cuba a formé pour nous environ 455 médecins », s’est réjoui le ministre de la Santé, Alex Larsen, également parrain de la promotion. Il a souhaité que « cette coopération se renforce au fil des ans ».

Ces nouveaux médecins, selon le ministre Larsen, vont effectuer un service social d’un an avant d’être intégrés dans le système sanitaire national. « Après le service social, ils intègreront tous le système afin d’augmenter le nombre insuffisant de médecins dont nous souffrons actuellement, soit 2,9 médecins pour environ dix mille habitants du pays.

Ils pourront contribuer aussi à améliorer le milieu sanitaire », a estimé le ministre.
Alex Larsen a souligné par ailleurs que, « compte tenu du contrat qu’ils ont signé avec l’État haïtien, chacun de ces nouveaux médecins sera déployé dans sa ville natale. Peu importe les conditions infrastructurelles ».

« Quelqu’un qui ne respecte pas le contrat, a-t-il avisé plus loin, ne sera pas en mesure de pratiquer. Il ne pourra pas non plus avoir sa licence ».

Exprimant leurs préoccupations face à la détérioration du système national de santé, plusieurs récipiendaires se sont dits prêts à se mettre au service de la population, peu importe la zone, afin de contribuer à changer la situation.

« Je suis prête à mettre ma connaissance au service de mon pays. Certes, les conditions de travail en Haïti, en particulier dans les zones reculées, ne sont pas tout à fait agréables, mais il faut quand même des cadres pour pouvoir changer l’ordre des choses », a soutenu, optimiste, Emanise Muscadin, major de la promotion baptisée « Promotion Adrien Sansaricq ».

« Nous avions connu des moments difficiles au cours de nos études à Cuba. Aujourd’hui, nous ne sommes plus des étudiants, mais des professionnels. C’est pourquoi je vous invite tous à faire preuve de professionnalisme, car les difficultés sont encore là », a déclaré Emanise Muscadin à l’adresse de ses camarades.

Dans son intervention de circonstance, Antonio López Guthérez, recteur de l’ « Instituto superior de ciencias médicas de Santiago de Cuba », a souhaité que « la coopération haïtiano-cubaine, dans le domaine de la santé en particulier, puisse évoluer davantage ».

Antonio López Guthérez a réitéré la volonté du gouvernement cubain d’accompagner le peuple haïtien. « L’Instituto superior de ciencias médicas de Santiago de Cuba, par ma voix, s’engage à renouveler sa volonté de continuer à former des jeunes médecins haïtiens afin qu’ils puisent servir leur pays. Et, nous encourageons vivement le gouvernement haïtien à aider les jeunes diplômés en leur donnant un accompagnement après leur cycle d’études », a-t-il déclaré.