Des Haïtiens décident de ne pas voyager dans le pays voisin en signe de protestation
Par Wooldy Edson Louidor
La décapitation du ressortissant haïtien, Carlos Nérilus, le 2 mai dernier dans un quartier populeux de Buenos Aires (à Santo Domingo, la capitale dominicaine) sous les applaudissements d’une foule nombreuse a engendré un sentiment de panique et de révolte chez les Haïtiens qui s’apprêtaient à visiter le pays voisin.
L’anti-haitianisme manifesté avec éloquence en pleine rue dans la Capitale dominicaine à travers la perpétration de cet acte odieux terrorise ces éventuels voyageurs et finit par démotiver bon nombre d’entre eux.
Comment comprendre…
« Comment comprendre que, après cet assassinat perpétré de cette manière contre notre compatriote, j’apporte de l’argent à l’État dominicain en lui payant des taxes pour mon voyage dans un pays où je n’aurai aucune protection ? », a déclaré à l’agence en ligne AlterPresse avec indignation un haut cadre d’une organisation haïtienne qui planifiait un voyage en territoire voisin pour ce week-end.
« Je viens tout juste de prendre la décision de ne pas réaliser un voyage prévu pour le week-end prochain parce que je pense que nous les Haïtiens, nous devons prendre en main notre dignité de peuple », a confié un autre Haïtien interrogé par AlterPresse.
« J’étais sur le point de réserver deux tickets aller-retour en République Dominicaine pour ma compagne et moi, mais après avoir reçu ces informations je promets de ne jamais mettre les pieds là-bas », écrit dans un forum, un cybernaute qui réagit à un article publié sur le site Internet d’un quotidien de la capitale.
« Un ami haïtien qui vit en République Dominicaine m’a invité à maintes reprises à aller le visiter là-bas, mais je viens de lui répondre que je ne suis pas du tout intéressé à aller dans un pays où ma vie est en danger aussitôt qu’on m’identifie comme Haïtien », affirme un autre, invitant ses compatriotes à boycotter les produits dominicains.
« La situation est tendue à Santo Domingo »
Des résidents haïtiens en République Dominicaine indiquent à AlterPresse que « la situation est un peu tendue à Santo Domingo, après la mort par décapitation de l’Haïtien ».
« Dans tous les médias, dans les transports en commun, tout le monde ne parle que de ça », souligne l’un de ces Haïtiens qui ajoute que « l’attitude anti-haïtienne se fait très présente dans beaucoup d’endroits dans le pays voisin. »
À rappeler que le ministre haïtien des affaires étrangères, Alrich Nicolas, a annoncé, il y a quelques mois, un train de mesures en vue de protéger les migrants haitiens en République Dominicaine.
Ces mesures vont de l’ouverture de plus de consulats en République voisine au renforcement des cellules qui y travaillent avec les migrants haïtiens en passant part l’élaboration d’un document de stratégie du gouvernement haïtien sur les affaires dominicaines.
vendredi 8 mai 2009
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