Haïti réussit son examen
« Nous vous remercions pour le rapport, pour les réponses à nos questions, pour ce franc-parler et pour cette passion ».
C’est en ces termes que la présidente du Comité pour l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes s’est adressé à la cheffe de la délégation haïtienne, Marie Laurence Jocelyn Lassègue, à l’issue d’une longue journée de discussions ayant suivi la présentation officielle par Haïti de son rapport sur l’application de la CEDEF, le 27 janvier (2009), au Palais des Nations, à Genève (en Suisse).
Naila Gabr a salué « le mouvement politique, social et législatif qu’a engendré la préparation de ce rapport ».
L’experte, de nationalité égyptienne, a émis le vœu que ce mouvement se traduise par « des amendements dans des législations, par de nouvelles législations et aussi par des mesures dans le domaine des services sociaux essentiels pour la femme, comme l’éducation, le travail, la santé et le planning familial ».
Haïti est parvenue à produire pour la première fois - vingt-cinq ans après avoir signé la convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes - un rapport d’application de la CEDEF qui vaut pour le rapport initial de 1982 et les six rapports périodiques subséquents.
La ministre à la condition féminine et aux droits de la femme a dit compter sur l’appui du Comité de suivi de la CEDEF pour que le gouvernement haïtien puisse produire de façon régulière (tous les quatre ans) les rapports. « Il s’agit d’un commencement. Et grâce aux recommandations et à votre appui, nous allons pouvoir continuer à lever les autres obstacles qui sont encore tenaces », a souligné Marie Laurence Jocelyn Lassègue.
Dans ses propos liminaires, la cheffe de la délégation haïtienne a eu à faire le bilan des avancées enregistrées et à dégager des perspectives. Marie Laurence Jocelyn Lassègue a souligné « la nécessité d’une politique d’ensemble, d’une politique nationale d’égalité ».
Le rapport initial d’Haïti a été analysé au peigne fin par une cinquantaine d’experts (de la CEDEF) à la lumière des principaux articles de la convention.
Les questions des experts ont porté entre autres sur les mécanismes prévus pour garantir la soumission de manière régulière des prochains rapports (d’application de la CEDEF), la prise en compte par les textes de loi de la définition de la discrimination proposée dans la convention, les démarches devant concourir à la vulgarisation du document, la nécessité d’une volonté politique claire pour accélérer le vote des projets de lois (relatifs à l’égalité de genre et à la participation politique des femmes) déposés (ou à soumettre) au Parlement, la nécessité de renforcer le rôle du médiateur (Office de la protection du citoyen et de la citoyenne) en matière de protection des femmes.
Les réponses à ces questions et à de nombreuses autres ont été fournies tour à tour par la ministre Marie Laurence Jocelyn Lassègue, dans son rôle de chef d’orchestre, le président du Sénat Kelly Bastien, le secrétaire d’État à la justice chargé de la réforme judiciaire Daniel Jean, la consultante nationale (pour le premier rapport d’application de la CEDEF) Adeline Magloire Chancy, l’experte-conseillère en égalité des sexes (au Ministère à la condition féminine) Myriam Merlet, le directeur général du Ministère de la santé publique et de la population Gabriel Thimothée, la directrice de la DPAG (Direction prise en compte de l’analyse selon le genre du MCFDF) Rose Esther Sincimat et la cheffe du service des droits des femmes et enfants au Ministère des affaires sociales Laure Garçon.
La prestation de la délégation a été fortement appréciée par le comité de suivi de la CEDEF. Haïti est attendue au tournant, sur le terrain de l’implémentation des actions annoncées.
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