De nombreux Haïtiens peinent à se nourrir un an après la crise alimentaire
Gonaïves. Un an après le début de la crise alimentaire marquée par des émeutes de la faim en Haïti, une grande partie de la population éprouve toujours la plus grande difficulté à se procurer des denrées de base dont les prix restent très élevés. « Les aliments restent trop chers surtout pour ceux qui habitent en ville », souligne Marie-Lourdes Isariel, une habitante des Gonaïves, situé au nord d’Haïti, touchée successivement en 2008 par la crise alimentaire ainsi que quatre cyclones et tempête meurtriers.
Cette petite commerçante, âgée de 30 ans, n’a plus d’emploi et amène ses enfants à la cantine d’Action contre la Faim (ACF) du quartier pauvre de Jubilé. « Je n’ai pas les moyens de leur donner à manger, la bouillie qu’ils reçoivent ici est leur seul repas quotidien », murmure-t-elle devant les yeux élargis par la faim de ses trois jeunes enfants. Mme Isariel fait partie des 70 % d’Haïtiens vivant avec moins de deux dollars par jour. Or, le prix d’une marmite de riz pour sa famille représente environ cinq dollars.
« Aux Gonaïves, nous ne sommes plus en phase d’urgence et nous avons mis un terme aux distributions massives de nourriture », explique à l’AFP Jean-Pierre Mambounou, responsable du Programme alimentaire mondial (Pam) dans la région. « Nous privilégions désormais les distributions sélectives à travers notamment les 21 cantines d’Action contre la Faim dans la ville et le paiement de travaux d’intérêt général pour permettre à certaines familles en difficulté d’acheter de la nourriture. »
ACF espère pérenniser ses cantines où 11 500 rations sont distribuées quotidiennement à des enfants de moins de 5 ans, des femmes enceintes et allaitantes, mais l’organisation peine à trouver des financements. « Un an après le début de la crise alimentaire, la population haïtienne reste très vulnérable », constate Caroline Broudic, chargée de la sécurité alimentaire à ACF.
Particulièrement aux Gonaïves où les crises se sont cumulées. Des émeutes de la faim provoquées début avril 2008 par la hausse mondiale des prix des matières premières avaient fait en Haïti six morts, des centaines de blessés et provoqué la chute du gouvernement. Entre septembre et décembre 2008, « le prix du riz a baissé mais pas proportionnellement, ni à la très forte hausse d’avril à septembre, ni au marché international », commente Mme Broudic. La hausse du prix du riz de décembre 2007 à décembre 2008 atteint 51,8 % et celle du maïs moulu, autre aliment de base, 45,3 %, selon les statistiques nationales.
Vu son maigre budget, le gouvernement haïtien n’a pas pu contrôler les prix ou subventionner le riz comme au Liberia, autre pays très touché. Haïti est fortement dépendante des importations – contrôlées par un oligopole de familles haïtiennes – et de l’aide internationale et donc tributaire des fluctuations internationales.
Les besoins alimentaires de la population ne sont couverts qu’à hauteur de 43 % par la production nationale alors que 52 % sont couverts par les importations et 5 % par l’aide alimentaire. « Depuis un an, nous n’arrivons pas à survivre, nous sommes frappés très durement », explique Jeancilia Jean, mère sans domicile de quatre enfants aux Gonaïves. « Il faut que les plus riches à l’extérieur et dans le pays fassent baisser les prix pour nous laisser respirer. »
jeudi 26 mars 2009
ONA / SCANDALE DE CORRUPTION
Sénateurs, députés, ministres et particuliers, tous autant qu’ils sont …présumés complices !
Incarcéré depuis le jeudi 19 mars au Pénitencier national pour blanchiment d’argent détourné à l’Office national d’assurancevieillesse (Ona), Sandro Joseph est loin d’être le seul qui doit être poursuivi dans le cadre de cette affaire. Dans un rapport publié en janvier 2009, l’Unité de lutte contre la corruption (ULCC) demande en effet à poursuivre pour concussion quarante-neuf députés, cinq sénateurs et deux maires.
L’ULCC réclame également que l’ancien ministre des Affaires sociales, Gérald Germain soit traduit par-devant la Haute Cour de justice.L’enquête de l’Unité de lutte contre la corruption qui a duré près de huit mois ( 4 juin 2007 – 21 février 2008) portait sur, premièrement, l’ingérence « du ministre Gérald Germain dans des affaires incompatibles avec sa qualité : il aurait exercé des pressions sur le directeur général de l’Ona pour le porter à des placements de valeurs à la Société haïtienne d’épargne et de crédit (Shec) ». Deuxièmement, le financement par Sandro Joseph de restaurants communautaires et de cantines populaires.
Troisièmement, sur une allocation de trente-neuf millions de gourdes aux activités carnavalesques de février 2007. Et, finalement, sur l’acquisition de quinze carreaux de terre dans la commune de Tabarre pour cinquante-six millions de gourdes. Sur le premier fait, les enquêteurs de l’ULCC ont conclu que « le reproche d’ingérence dans des affaires incompatibles avec sa qualité du ministre Gérald Germain n’est pas fondé ».
Concernant le deuxième fait, l’enquête de l’ULCC révèle qu’au lieu de trente-neuf millions de gourdes, l’ancien directeur de l’Ona a distribué, pour les festivités carnavalesques de 2007, quarantesix millions cent quatre-vingt-seize mille trois cent quatre-vingt-dixsept gourdes à vingt particuliers, quinze entreprises commerciales, cinquante groupes musicaux, quinze organisations, vingt-deux organes de presse, deux ministères, deux maires, quarante-neuf députés et cinq sénateurs. À partir de diverses entrevues, dont une avec le ministre Gérald Germain, il est écrit dans le rapport : « Il s’agit d’un cas de détournement de fonds au détriment de l’Ona et au profit de tiers par le directeur général Sandro Joseph avec l’approbation de son ministre de tutelle Gérald Germain. Ils sont solidairement et conjointement responsables du montant des fonds détournés ».
Quant aux sénateurs, députés et maires, les articles 1er de la Convention interaméricaine contre la corruption et 135 du Code pénal traitent de leurs cas. Selon l’article 1er de la Convention interaméricaine contre la corruption, les termes « fonctionnaire », «officiel gouvernemental » ou «serviteur public » désignent tout fonctionnaire ou employé d’un État ou de ses entités, y compris ceux qui ont été choisis, désignés ou élus pour mener des activités ou exercer des fonctions au nom de l’État au service de l’État, à tous les échelons hiérarchiques ».
Et l’article 135 du Code pénal stipule : « Tous fonctionnaires, tous officiers publics, leurs commis ou préposés, tous percepteurs des droits, taxes, contributions, deniers, revenus publics ou communaux, et leurs commis ou préposés qui se seront rendus coupables de crime de concussion, en ordonnant de percevoir ou en exigeant ou recevant ce qu’ils savaient n’être pas dû, ou excéder ce qui était dû pour droits, taxes, contributions, deniers ou revenus, ou pour salaires ou traitements, seront punis, savoir : les fonctionnaires ou les officiers publics, de la réclusion ; et leurs commis ou préposés, d’un emprisonnement d’un an au moins et de trois ans au plus. Les coupables seront, de plus, condamnés à une amende dont le maximum sera le quart des restitutions et des dommages intérêts, et le minimum le douzième. »
Pour la période allant du 29 novembre au 26 décembre 2006, l’Ona a décaissé, à titre de subvention, quatorze millions cent mille gourdes destinées pour l’implantation de restaurants communautaires et de cantines populaires dans les quartiers défavorisés de Port-auPrince et dans les villes des Gonaïves, Cap-Haïtien et des Cayes. Durant leur enquête, les enquêteurs de l’ULCC ont visité trois des huit restaurants communautaires et huit des trente-deux des cantines populaires qui devaient être installés.
Ils ont constaté que seulement deux fonctionnaient normalement. À ce sujet, il est écrit dans le rapport : « Concernant les quatorze millions cent mille gourdes accordées par le directeur général de l’Ona au ministère des Affaires sociales et du Travail pour la subvention des restaurants et des cantines populaires, il s’agit purement et simplement d’un fait de détournement de fonds au détriment de l’Ona réalisé conjointement par ce dernier et son ministre de tutelle. »
Le gros lot de l’affaire concerne le décaissement par Sandro Joseph, le 27 décembre 2006, et en dépit de la désapprobation de son ministre de tutelle, de soixante-et-un millions cent quarante-quatre mille quatre cent quarante-sept gourdes et cinquante centimes pour l’achat de quinze carreaux de terre à Tabarre, qui ne rentrent pas dans le patrimoine de l’Ona.
Les documents annexés au rapport démontrent que ce terrain fait l’objet d’un litige entre les vendeurs, Cleone Robin et Wilmine Desgramond, représentés par Jonas Nozière et Olibert Pierre, et la firme Transact S.A., représentée par son gestionnaire, Edouard Baussan. Un arrêt de la Cour de cassation a été rendu en faveur de ce dernier le 6 janvier 1996.
Autres anomalies relevées, l’opération d’arpentage a été réalisée huit jours après le versement de l’argent et par un arpenteur de la juridiction de l’Arcahaie, Pierre Marcelin Jean Philippe. L’enquête a également constaté que le procès-verbal d’arpentage utilisé par les vendeurs et le notaire de la commune de l’Arcahaie, Pierre Hermann Rémédor, pour effectuer la transaction « est entaché de faux ».
Au constat de tous ces faits « délictueux », l’ULCC recommande « que le directeur général de l’Ona, Sandro Joseph, l’arpenteur de la commune de l’Arcahaie, Pierre Marcelin Jean Philippe, le notaire de la commune de l’Arcahaie, Pierre Hermann Rémédor, les nommés Jonas Nozière et Olibert Pierre, et leurs mandantes, dames Cléone Robin et Wilmine Desgramond, soient poursuivis pour faux et usage de faux, ce, conformément aux dispositions des articles 108 et 110 du Code pénal ».
En plus des poursuites pénales, le rapport de l’ULCC recommande, entre autres, à la Direction générale des impôts (DGI) de saisir la Cour supérieure des comptes et du Contentieux administratif (CSCCA) du dossier , afin que Sandro Joseph restitue les quarante-six millions cent quatre-vingt-seize mille trois cent quatre-vingt-dix-sept gourdes décaissées pour les festivités carnavalesques de février 2007 et la valeur dépensée sans pièces justificatives pour la subvention des restaurants et cantines populaires.
Par Jacques Desrosiers, Le Matin du 25 mars 2009
Incarcéré depuis le jeudi 19 mars au Pénitencier national pour blanchiment d’argent détourné à l’Office national d’assurancevieillesse (Ona), Sandro Joseph est loin d’être le seul qui doit être poursuivi dans le cadre de cette affaire. Dans un rapport publié en janvier 2009, l’Unité de lutte contre la corruption (ULCC) demande en effet à poursuivre pour concussion quarante-neuf députés, cinq sénateurs et deux maires.
L’ULCC réclame également que l’ancien ministre des Affaires sociales, Gérald Germain soit traduit par-devant la Haute Cour de justice.L’enquête de l’Unité de lutte contre la corruption qui a duré près de huit mois ( 4 juin 2007 – 21 février 2008) portait sur, premièrement, l’ingérence « du ministre Gérald Germain dans des affaires incompatibles avec sa qualité : il aurait exercé des pressions sur le directeur général de l’Ona pour le porter à des placements de valeurs à la Société haïtienne d’épargne et de crédit (Shec) ». Deuxièmement, le financement par Sandro Joseph de restaurants communautaires et de cantines populaires.
Troisièmement, sur une allocation de trente-neuf millions de gourdes aux activités carnavalesques de février 2007. Et, finalement, sur l’acquisition de quinze carreaux de terre dans la commune de Tabarre pour cinquante-six millions de gourdes. Sur le premier fait, les enquêteurs de l’ULCC ont conclu que « le reproche d’ingérence dans des affaires incompatibles avec sa qualité du ministre Gérald Germain n’est pas fondé ».
Concernant le deuxième fait, l’enquête de l’ULCC révèle qu’au lieu de trente-neuf millions de gourdes, l’ancien directeur de l’Ona a distribué, pour les festivités carnavalesques de 2007, quarantesix millions cent quatre-vingt-seize mille trois cent quatre-vingt-dixsept gourdes à vingt particuliers, quinze entreprises commerciales, cinquante groupes musicaux, quinze organisations, vingt-deux organes de presse, deux ministères, deux maires, quarante-neuf députés et cinq sénateurs. À partir de diverses entrevues, dont une avec le ministre Gérald Germain, il est écrit dans le rapport : « Il s’agit d’un cas de détournement de fonds au détriment de l’Ona et au profit de tiers par le directeur général Sandro Joseph avec l’approbation de son ministre de tutelle Gérald Germain. Ils sont solidairement et conjointement responsables du montant des fonds détournés ».
Quant aux sénateurs, députés et maires, les articles 1er de la Convention interaméricaine contre la corruption et 135 du Code pénal traitent de leurs cas. Selon l’article 1er de la Convention interaméricaine contre la corruption, les termes « fonctionnaire », «officiel gouvernemental » ou «serviteur public » désignent tout fonctionnaire ou employé d’un État ou de ses entités, y compris ceux qui ont été choisis, désignés ou élus pour mener des activités ou exercer des fonctions au nom de l’État au service de l’État, à tous les échelons hiérarchiques ».
Et l’article 135 du Code pénal stipule : « Tous fonctionnaires, tous officiers publics, leurs commis ou préposés, tous percepteurs des droits, taxes, contributions, deniers, revenus publics ou communaux, et leurs commis ou préposés qui se seront rendus coupables de crime de concussion, en ordonnant de percevoir ou en exigeant ou recevant ce qu’ils savaient n’être pas dû, ou excéder ce qui était dû pour droits, taxes, contributions, deniers ou revenus, ou pour salaires ou traitements, seront punis, savoir : les fonctionnaires ou les officiers publics, de la réclusion ; et leurs commis ou préposés, d’un emprisonnement d’un an au moins et de trois ans au plus. Les coupables seront, de plus, condamnés à une amende dont le maximum sera le quart des restitutions et des dommages intérêts, et le minimum le douzième. »
Pour la période allant du 29 novembre au 26 décembre 2006, l’Ona a décaissé, à titre de subvention, quatorze millions cent mille gourdes destinées pour l’implantation de restaurants communautaires et de cantines populaires dans les quartiers défavorisés de Port-auPrince et dans les villes des Gonaïves, Cap-Haïtien et des Cayes. Durant leur enquête, les enquêteurs de l’ULCC ont visité trois des huit restaurants communautaires et huit des trente-deux des cantines populaires qui devaient être installés.
Ils ont constaté que seulement deux fonctionnaient normalement. À ce sujet, il est écrit dans le rapport : « Concernant les quatorze millions cent mille gourdes accordées par le directeur général de l’Ona au ministère des Affaires sociales et du Travail pour la subvention des restaurants et des cantines populaires, il s’agit purement et simplement d’un fait de détournement de fonds au détriment de l’Ona réalisé conjointement par ce dernier et son ministre de tutelle. »
Le gros lot de l’affaire concerne le décaissement par Sandro Joseph, le 27 décembre 2006, et en dépit de la désapprobation de son ministre de tutelle, de soixante-et-un millions cent quarante-quatre mille quatre cent quarante-sept gourdes et cinquante centimes pour l’achat de quinze carreaux de terre à Tabarre, qui ne rentrent pas dans le patrimoine de l’Ona.
Les documents annexés au rapport démontrent que ce terrain fait l’objet d’un litige entre les vendeurs, Cleone Robin et Wilmine Desgramond, représentés par Jonas Nozière et Olibert Pierre, et la firme Transact S.A., représentée par son gestionnaire, Edouard Baussan. Un arrêt de la Cour de cassation a été rendu en faveur de ce dernier le 6 janvier 1996.
Autres anomalies relevées, l’opération d’arpentage a été réalisée huit jours après le versement de l’argent et par un arpenteur de la juridiction de l’Arcahaie, Pierre Marcelin Jean Philippe. L’enquête a également constaté que le procès-verbal d’arpentage utilisé par les vendeurs et le notaire de la commune de l’Arcahaie, Pierre Hermann Rémédor, pour effectuer la transaction « est entaché de faux ».
Au constat de tous ces faits « délictueux », l’ULCC recommande « que le directeur général de l’Ona, Sandro Joseph, l’arpenteur de la commune de l’Arcahaie, Pierre Marcelin Jean Philippe, le notaire de la commune de l’Arcahaie, Pierre Hermann Rémédor, les nommés Jonas Nozière et Olibert Pierre, et leurs mandantes, dames Cléone Robin et Wilmine Desgramond, soient poursuivis pour faux et usage de faux, ce, conformément aux dispositions des articles 108 et 110 du Code pénal ».
En plus des poursuites pénales, le rapport de l’ULCC recommande, entre autres, à la Direction générale des impôts (DGI) de saisir la Cour supérieure des comptes et du Contentieux administratif (CSCCA) du dossier , afin que Sandro Joseph restitue les quarante-six millions cent quatre-vingt-seize mille trois cent quatre-vingt-dix-sept gourdes décaissées pour les festivités carnavalesques de février 2007 et la valeur dépensée sans pièces justificatives pour la subvention des restaurants et cantines populaires.
Par Jacques Desrosiers, Le Matin du 25 mars 2009
LUTTE CONTRE LA TUBERCULOSE
Stabilité du nombre de nouveaux cas en 2007, selon l’OMS
Le nombre total de nouveaux cas de tuberculose est resté stable en 2007 et le pourcentage des nouveaux malades dans la population mondiale a légèrement baissé, comme il le fait régulièrement depuis 2004, selon le rapport 2009 sur la lutte contre cette maladie rendu public mardi par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Le document révèle par ailleurs qu’un décès par tuberculose sur quatre est lié au VIH, c’est-à-dire deux fois plus que la proportion auparavant reconnue. En 2007, on a enregistré chez les personnes infectées par le VIH un nombre de nouveaux cas de tuberculose estimé à 1,37 million ainsi que 456 000 décès par cette maladie.
Ces chiffres reflètent une amélioration de la qualité des données nationales désormais plus représentatives, qui proviennent aussi d’un nombre plus important de pays que les années précédentes. Selon la directrice générale de l’OMS, Margaret Chan, « il est urgent de repérer, de prévenir et de traiter la tuberculose chez les personnes vivant avec le VIH et de soumettre à un test de dépistage du VIH tous les malades de la tuberculose afin d’assurer la prévention, le traitement et les soins ». Le Dr Chan préconise pour cela que les pays « adoptent des programmes de collaboration plus étroite et disposent de systèmes de santé plus solides permettant de lutter contre les deux maladies ».
Le rapport fait toutefois apparaître une forte progression du dépistage du VIH chez les personnes sous traitement antituberculeux, surtout en Afrique. Alors qu’en 2004, 4 % seulement des malades tuberculeux de cette région du monde avaient été soumis à un test de dépistage du VIH, en 2007 ils étaient 37 %, et même plus de 75 % dans plusieurs pays. En raison du dépistage plus fréquent du VIH, davantage de malades de la tuberculose reçoivent un traitement approprié bien qu’ils ne représentent toujours qu’une petite partie de tous ceux qui en auraient besoin.
En 2007, selon l’OMS, 200 000 malades de la tuberculose VIH-positifs ont reçu un traitement au cotrimoxazole pour éviter les infections opportunistes et 100 000 un traitement antirétroviral. Pour le directeur exécutif de l’Onusida, Michel Sidibe, « le fait d’associer les services contre le VIH et la tuberculose permet de sauver des vies ». La co-infection tuberculose/VIH et les formes pharmacorésistantes de la tuberculose constituent les principaux défis, souligne le rapport 2009.
En 2007, on estimait à 500 000 le nombre de personnes atteintes d’une tuberculose multirésistante (tuberculose MR), mais moins de 1 % d’entre elles recevaient un traitement fondé sur les normes recommandées par l’OMS. Dans la perspective des buts fixés pour 2009 par le Plan mondial « Halte à la tuberculose », note le rapport, le déficit de financement dans les 94 pays regroupant 93 % du nombre total mondial de cas de tuberculose est passé à quelque 1,5 milliard de dollars.
Un financement complet de ce plan permettrait d’atteindre l’objectif d’une diminution de moitié de la prévalence et des décès par tuberculose en 2015 comparativement à 1990. « Nous avons fait des progrès remarquables contre la tuberculose et contre le VIH ces dernières années.
Mais la tuberculose entraîne plus de décès chez les personnes vivant avec le VIH que n’importe quelle autre maladie », constate le Dr Michel Kazatchkine, directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme. « La crise financière ne doit pas faire échouer le Plan mondial Halte à la tuberculose. C’est maintenant qu’il faut accroître le financement pour des interventions efficaces de prévention, de traitement et de soins dans le monde entier. »
Le rapport 2009 était rendu public à l’occasion de la Journée mondiale de la tuberculose et du troisième forum des partenaires Halte à la tuberculose, qui réunit 1 500 participants à Rio de Janeiro, au Brésil.
Le nombre total de nouveaux cas de tuberculose est resté stable en 2007 et le pourcentage des nouveaux malades dans la population mondiale a légèrement baissé, comme il le fait régulièrement depuis 2004, selon le rapport 2009 sur la lutte contre cette maladie rendu public mardi par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Le document révèle par ailleurs qu’un décès par tuberculose sur quatre est lié au VIH, c’est-à-dire deux fois plus que la proportion auparavant reconnue. En 2007, on a enregistré chez les personnes infectées par le VIH un nombre de nouveaux cas de tuberculose estimé à 1,37 million ainsi que 456 000 décès par cette maladie.
Ces chiffres reflètent une amélioration de la qualité des données nationales désormais plus représentatives, qui proviennent aussi d’un nombre plus important de pays que les années précédentes. Selon la directrice générale de l’OMS, Margaret Chan, « il est urgent de repérer, de prévenir et de traiter la tuberculose chez les personnes vivant avec le VIH et de soumettre à un test de dépistage du VIH tous les malades de la tuberculose afin d’assurer la prévention, le traitement et les soins ». Le Dr Chan préconise pour cela que les pays « adoptent des programmes de collaboration plus étroite et disposent de systèmes de santé plus solides permettant de lutter contre les deux maladies ».
Le rapport fait toutefois apparaître une forte progression du dépistage du VIH chez les personnes sous traitement antituberculeux, surtout en Afrique. Alors qu’en 2004, 4 % seulement des malades tuberculeux de cette région du monde avaient été soumis à un test de dépistage du VIH, en 2007 ils étaient 37 %, et même plus de 75 % dans plusieurs pays. En raison du dépistage plus fréquent du VIH, davantage de malades de la tuberculose reçoivent un traitement approprié bien qu’ils ne représentent toujours qu’une petite partie de tous ceux qui en auraient besoin.
En 2007, selon l’OMS, 200 000 malades de la tuberculose VIH-positifs ont reçu un traitement au cotrimoxazole pour éviter les infections opportunistes et 100 000 un traitement antirétroviral. Pour le directeur exécutif de l’Onusida, Michel Sidibe, « le fait d’associer les services contre le VIH et la tuberculose permet de sauver des vies ». La co-infection tuberculose/VIH et les formes pharmacorésistantes de la tuberculose constituent les principaux défis, souligne le rapport 2009.
En 2007, on estimait à 500 000 le nombre de personnes atteintes d’une tuberculose multirésistante (tuberculose MR), mais moins de 1 % d’entre elles recevaient un traitement fondé sur les normes recommandées par l’OMS. Dans la perspective des buts fixés pour 2009 par le Plan mondial « Halte à la tuberculose », note le rapport, le déficit de financement dans les 94 pays regroupant 93 % du nombre total mondial de cas de tuberculose est passé à quelque 1,5 milliard de dollars.
Un financement complet de ce plan permettrait d’atteindre l’objectif d’une diminution de moitié de la prévalence et des décès par tuberculose en 2015 comparativement à 1990. « Nous avons fait des progrès remarquables contre la tuberculose et contre le VIH ces dernières années.
Mais la tuberculose entraîne plus de décès chez les personnes vivant avec le VIH que n’importe quelle autre maladie », constate le Dr Michel Kazatchkine, directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme. « La crise financière ne doit pas faire échouer le Plan mondial Halte à la tuberculose. C’est maintenant qu’il faut accroître le financement pour des interventions efficaces de prévention, de traitement et de soins dans le monde entier. »
Le rapport 2009 était rendu public à l’occasion de la Journée mondiale de la tuberculose et du troisième forum des partenaires Halte à la tuberculose, qui réunit 1 500 participants à Rio de Janeiro, au Brésil.
vendredi 20 mars 2009
SUISSE / HAÏTI - FONDS DUVALIER
Restitution « en danger »
Les ONG suisses déplorent des recours douteux contre la restitution des fonds Duvalier
Communiqué de presse de Action de Carême, Action Place Financière Suisse, Déclaration de Berne, Pain pour le Prochain, Plate-Forme Haïti de Suisse, Transparency International Suisse, en date du 20 mars 2009
Soumis à AlterPresse le 20 mars 2009
Le Tribunal Pénal Fédéral a confirmé mercredi (18 mars) la réception de deux recours contre la décision de l’Office Fédéral de la Justice du 12 février 2009 de restituer les fonds de Jean-Claude Duvalier à Haïti. La coalition des ONG suisses pour la restitution des fonds Duvalier déplore le retard que ces recours occasionneront à la restitution des fonds Duvalier au profit du peuple haïtien. [1]
La coalition des ONG déplore particulièrement le recours présenté par deux particuliers, Gérard Jean-Juste et Etzer Lalanne. La Direction de Droit International Public DDIP et l’Office Fédéral de la Justice OFJ avaient décidé de rendre au peuple haïtien les sommes spoliées sous le régime de Jean-Claude Duvalier. Les recourants déclarent publiquement agir dans l’intérêt collectif, mais défendent en réalité leurs intérêts propres. Ils sont au bénéfice d’un jugement rendu à Miami en 1988 qui accorde des dédommagements de US $ 1 million pour Gérard Jean-Juste, US $ 0.75 million pour Etzer Lalanne et $504 millions pour Haïti.
Les ONG suisses et leur partenaires haïtiens estiment que ce recours favoriserait deux particuliers au détriment de milliers d’autres qui seraient pourtant en droit de requérir des dédommagements, mais qui pour des raisons économiques et sociales sont exclues de cette possibilité. Les ONG jugent que le seul dédommagement équitable est celui résultant de la décision de l’OFJ, c’est-à-dire un retour des fonds au gouvernement d’Haïti au bénéfice de la population entière.
La coalition réprouve également le recours de la fondation Brouilly, domiciliée au Liechtenstein. Ce recours s’attache à récupérer des fonds volés pour garantir le paiement de frais d’avocats au détriment du dédommagement de la population haïtienne, alors que celle-ci a été la première victime du vol des fonds publics sous la présidence de Jean-Claude Duvalier. En effet, la fondation Brouilly gérait les comptes bancaires des Duvaliers à l’UBS. Les avocats de la fondation chercheraient à se dédommager par la voix de ce recours.
La coalition regrette enfin que de tels recours mettent en danger la restitution des fonds d’un régime reconnu comme criminel. Une solution à cette querelle juridique en faveur d’Haïti serait d’autant plus importante car la Suisse a l’intention de réviser prochainement la loi sur l’entraide judiciaire pour faciliter la confiscation de fonds détournés par des dirigeants corrompus. La coalition d’ONG soutient cette révision de loi à venir.
Pour plus d’informations : François Mercier, Pain Pour le Prochain 031 380 65 73 ou 078 657 12 03 Jean-Claude Huot, Action de Carême 021 617 88 80 ou 079 229 18 45
[1] NDLR : L’ancien dictateur Jean-Claude Duvalier a également fait recours contre la décision de la Suisse de restituer à Haïti plus de 4 millions d’euros d’avoirs bancaires bloqués dans ce pays depuis plus de 20 ans, apprend-on
Les ONG suisses déplorent des recours douteux contre la restitution des fonds Duvalier
Communiqué de presse de Action de Carême, Action Place Financière Suisse, Déclaration de Berne, Pain pour le Prochain, Plate-Forme Haïti de Suisse, Transparency International Suisse, en date du 20 mars 2009
Soumis à AlterPresse le 20 mars 2009
Le Tribunal Pénal Fédéral a confirmé mercredi (18 mars) la réception de deux recours contre la décision de l’Office Fédéral de la Justice du 12 février 2009 de restituer les fonds de Jean-Claude Duvalier à Haïti. La coalition des ONG suisses pour la restitution des fonds Duvalier déplore le retard que ces recours occasionneront à la restitution des fonds Duvalier au profit du peuple haïtien. [1]
La coalition des ONG déplore particulièrement le recours présenté par deux particuliers, Gérard Jean-Juste et Etzer Lalanne. La Direction de Droit International Public DDIP et l’Office Fédéral de la Justice OFJ avaient décidé de rendre au peuple haïtien les sommes spoliées sous le régime de Jean-Claude Duvalier. Les recourants déclarent publiquement agir dans l’intérêt collectif, mais défendent en réalité leurs intérêts propres. Ils sont au bénéfice d’un jugement rendu à Miami en 1988 qui accorde des dédommagements de US $ 1 million pour Gérard Jean-Juste, US $ 0.75 million pour Etzer Lalanne et $504 millions pour Haïti.
Les ONG suisses et leur partenaires haïtiens estiment que ce recours favoriserait deux particuliers au détriment de milliers d’autres qui seraient pourtant en droit de requérir des dédommagements, mais qui pour des raisons économiques et sociales sont exclues de cette possibilité. Les ONG jugent que le seul dédommagement équitable est celui résultant de la décision de l’OFJ, c’est-à-dire un retour des fonds au gouvernement d’Haïti au bénéfice de la population entière.
La coalition réprouve également le recours de la fondation Brouilly, domiciliée au Liechtenstein. Ce recours s’attache à récupérer des fonds volés pour garantir le paiement de frais d’avocats au détriment du dédommagement de la population haïtienne, alors que celle-ci a été la première victime du vol des fonds publics sous la présidence de Jean-Claude Duvalier. En effet, la fondation Brouilly gérait les comptes bancaires des Duvaliers à l’UBS. Les avocats de la fondation chercheraient à se dédommager par la voix de ce recours.
La coalition regrette enfin que de tels recours mettent en danger la restitution des fonds d’un régime reconnu comme criminel. Une solution à cette querelle juridique en faveur d’Haïti serait d’autant plus importante car la Suisse a l’intention de réviser prochainement la loi sur l’entraide judiciaire pour faciliter la confiscation de fonds détournés par des dirigeants corrompus. La coalition d’ONG soutient cette révision de loi à venir.
Pour plus d’informations : François Mercier, Pain Pour le Prochain 031 380 65 73 ou 078 657 12 03 Jean-Claude Huot, Action de Carême 021 617 88 80 ou 079 229 18 45
[1] NDLR : L’ancien dictateur Jean-Claude Duvalier a également fait recours contre la décision de la Suisse de restituer à Haïti plus de 4 millions d’euros d’avoirs bancaires bloqués dans ce pays depuis plus de 20 ans, apprend-on
SUISSE / HAÏTI / RESTITUTION FONDS
Jean-Claude Duvalier s’oppose juridiquement
L’ancien dictateur Jean-Claude Duvalier a déposé un recours contre la décision de la Suisse de restituer à Haïti plus de 4 millions d’euros d’avoirs bancaires bloqués dans la Confédération depuis plus de 20 ans, a indiqué jeudi son avocat.
Un recours contre cette décision a été déposé auprès du Tribunal pénal fédéral (TPF), a expliqué l’avocat de la famille Duvalier, Guy Reber, cité par l’agence suisse ATS. M. Reber n’a pas donné de précisions sur la suite de la procédure. Le 12 février, l’Office fédéral de la justice (OFJ) avait ordonné la restitution de ces fonds au peuple haïtien, pour financer des projets de développement.
« L’origine légale des fonds, d’un montant de 7 millions de francs suisse (4,6 millions d’euros, 6 millions de dollars), n’a pas pu être prouvée », avait alors expliqué l’OFJ pour justifier sa décision, nouvel épisode d’une procédure judiciaire menée depuis 20 ans par la famille Duvalier.
À la demande des autorités haïtiennes, l’argent de la famille de « Bébé doc » est bloqué sur des comptes bancaires suisses depuis sa chute en 1986. Duvalier et ses partisans sont accusés d’avoir mis la main sur plus de 100 millions de dollars appartenant à l’État haïtien en 15 années de pouvoir.
L’ancien dictateur Jean-Claude Duvalier a déposé un recours contre la décision de la Suisse de restituer à Haïti plus de 4 millions d’euros d’avoirs bancaires bloqués dans la Confédération depuis plus de 20 ans, a indiqué jeudi son avocat.
Un recours contre cette décision a été déposé auprès du Tribunal pénal fédéral (TPF), a expliqué l’avocat de la famille Duvalier, Guy Reber, cité par l’agence suisse ATS. M. Reber n’a pas donné de précisions sur la suite de la procédure. Le 12 février, l’Office fédéral de la justice (OFJ) avait ordonné la restitution de ces fonds au peuple haïtien, pour financer des projets de développement.
« L’origine légale des fonds, d’un montant de 7 millions de francs suisse (4,6 millions d’euros, 6 millions de dollars), n’a pas pu être prouvée », avait alors expliqué l’OFJ pour justifier sa décision, nouvel épisode d’une procédure judiciaire menée depuis 20 ans par la famille Duvalier.
À la demande des autorités haïtiennes, l’argent de la famille de « Bébé doc » est bloqué sur des comptes bancaires suisses depuis sa chute en 1986. Duvalier et ses partisans sont accusés d’avoir mis la main sur plus de 100 millions de dollars appartenant à l’État haïtien en 15 années de pouvoir.
HAITI / SYSTÈME JUDICIAIRE / DÉBAT
Comment parvenir à une véritable réforme de la Justice ?
C’est l’unique interrogation qui a nourri un grand débat sur la Justice et la Sécurité publique, le samedi 14 mars, à l’auditorium de l’Université Quisqueya. « Mande pou ki lé refòm la jistis la ? », lit-on dans une banderole placée pour la circonstance à l’entrée de l’Université Quisqueya.
Initiative de l’Observatoire citoyen de l’action des pouvoirs publics et parapublics (Ocapp), ce débat , qui n’a pas pourtant fait salle comble, a eu comme panélistes : le député Arsène Dieujuste, le sénateur Youry Latortue, le secrétaire d’État à la réforme judiciaire, Me Daniel Jean, le ministre de la Justice et de la Sécurité publique, Me Jean Joseph Exumé, le secrétaire d’État à la Sécurité publique, Luc Eucher Joseph, le directeur général de la Police nationale d’Haïti (PNH), Mario Andrésol, et Me Gérard Gourgue qui prenait la parole à titre de représentant de la société civile.
Bénéficiant de la coopération de l’Agence américaine pour le développement international (USAID), le débat, déroulé dans une ambiance de convivialité, a été retransmis en direct par divers médias de la capitale, dont les Télévision nationale et la Radio nationale.
C’est le premier d’une série de débats, a-t-on indiqué, entrepris dans le cadre d’un programme élaboré par l’Observatoire citoyen de l’action des pouvoirs publics et parapublics, visant à discuter, réfléchir sur des problèmes sociaux et politiques et à faire des recommandations pertinentes. Dans leur série de débats, les responsables de l’Observatoire entendent mettre l’accent notamment sur la lutte contre la violence faite aux femmes, la corruption, mais aussi développer un plaidoyer pour la réforme judiciaire, la décentralisation et la participation politique sans distinction aucune des citoyens.
Le débat du samedi, malheureusement non interactif, a permis aux autorités locales de réfléchir en profondeur sur des problèmes cruciaux liés à la Justice haïtienne. Il s’agissait justement, pour les intervenants, de poser les problèmes fondamentaux du système judiciaire et de plaider pour une véritable réforme de la Justice, objectif prôné depuis plus de 20 ans dans le pays.
Inciter la participation des citoyens
Conduit par un trio de modérateurs composé du professeur Michel Soukar, de Me Dilia Lemaire et du citoyen Romel Pierre, le débat a eu également pour objectif de chercher, dans une vision commune, les moyens d’encourager la participation réelle des citoyens dans les affaires judiciaires, afin de parvenir à une distribution de justice plus plus équitable dans le pays.Le ministre Jean Joseph Exumé a présenté la feuille de route du ministère de la Justice et de la Sécurité publique, laquelle, a-t-il dit, s’inscrit en droite ligne dans le Document de stratégie nationale pour la croissance et la réduction de la pauvreté (DSNCRP). Le ministre a fait état d’une kyrielle de problèmes relevés dans le secteur judiciaire et susceptibles de rendre de plus en plus compliquées les démarches visant à aboutir à la réforme judiciaire.
Un long processus …
Les panélistes ont tous conclu que les problèmes de justice en Haïti sont très nombreux. Cependant, ont-ils soutenu, la cause de la persistance de certains de ces problèmes réside particulièrement dans la non recherche de leur solution.
Au cours des interventions, l’accent a été surtout mis sur des dilemmes relatifs aux enveloppes budgétaires souvent inadéquates pour favoriser le fonctionnement plein et entier de la Justice, les problèmes de l’État civil presque inexistant dans le pays, le dysfonctionnement de la chaîne pénale, mais aussi et particulièrement sur la question de la surpopulation carcérale, résultante du taux élevé de détention préventive prolongée et du dysfonctionnement des tribunaux.
Présentant la situation actuelle de la justice et de la sécurité publique dans le pays, le ministre de la Justice a indiqué que le secteur est également caractérisé par la vétusté et l’inadéquation de la majorité des bâtiments logeant les tribunaux, les parquets, les commissariats de police, les centres pénitenciers, mais aussi le bâtiment logeant l’administration centrale du ministère. Le ministre Joseph a aussi fait part de l’insuffisance de ressources humaines qualifiées, notamment de cadres au niveau de la Police nationale et de la magistrature.
Il y a également, a-t-il souligné, l’inadéquation de la plupart des textes de loi, particulièrement du Code d’instruction criminelle, à un moment où les techniques modernes de communication font reculer les frontières. Tout comme Me Gérard Gourgue, le ministre Jean Joseph Exumé a dit croire que le processus de la réforme judiciaire prendra encore longtemps avant de parvenir aux résultats escomptés. Le ministre Exumé, n’a pas manqué de déplorer le manque de moyens auquel font toujours face les institutions publiques haïtiennes.
Ce qui constitue un handicap majeur au fonctionnement des institutions d’État et réduit ainsi les marges de manœuvre et le champ d’action des responsables. Un constat partagé par les secrétaires d’État, Luc Eucher Joseph et Daniel Jean. De l’avis de Me Gérard Gourgue, le problème n’est pas seulement budgétaire, il demeure aussi dans « un manque de volonté lié à une incurable instabilité politique, naufragée par une régulière situation de corruption à tous les niveaux dans le pays ».
Des multiples solutions à apporter aux problèmes identifiés dans le système judiciaire, des responsables ont convenu qu’il faut renforcer la capacité du ministère de la Justice et de la Sécurité publique afin d’améliorer le niveau de services fournis à la population en matière de justice, de sécurité et de respect des droits fondamentaux de la personne humaine.
Par Alix Laroche, Le Matin lundi 16 mars 2009
C’est l’unique interrogation qui a nourri un grand débat sur la Justice et la Sécurité publique, le samedi 14 mars, à l’auditorium de l’Université Quisqueya. « Mande pou ki lé refòm la jistis la ? », lit-on dans une banderole placée pour la circonstance à l’entrée de l’Université Quisqueya.
Initiative de l’Observatoire citoyen de l’action des pouvoirs publics et parapublics (Ocapp), ce débat , qui n’a pas pourtant fait salle comble, a eu comme panélistes : le député Arsène Dieujuste, le sénateur Youry Latortue, le secrétaire d’État à la réforme judiciaire, Me Daniel Jean, le ministre de la Justice et de la Sécurité publique, Me Jean Joseph Exumé, le secrétaire d’État à la Sécurité publique, Luc Eucher Joseph, le directeur général de la Police nationale d’Haïti (PNH), Mario Andrésol, et Me Gérard Gourgue qui prenait la parole à titre de représentant de la société civile.
Bénéficiant de la coopération de l’Agence américaine pour le développement international (USAID), le débat, déroulé dans une ambiance de convivialité, a été retransmis en direct par divers médias de la capitale, dont les Télévision nationale et la Radio nationale.
C’est le premier d’une série de débats, a-t-on indiqué, entrepris dans le cadre d’un programme élaboré par l’Observatoire citoyen de l’action des pouvoirs publics et parapublics, visant à discuter, réfléchir sur des problèmes sociaux et politiques et à faire des recommandations pertinentes. Dans leur série de débats, les responsables de l’Observatoire entendent mettre l’accent notamment sur la lutte contre la violence faite aux femmes, la corruption, mais aussi développer un plaidoyer pour la réforme judiciaire, la décentralisation et la participation politique sans distinction aucune des citoyens.
Le débat du samedi, malheureusement non interactif, a permis aux autorités locales de réfléchir en profondeur sur des problèmes cruciaux liés à la Justice haïtienne. Il s’agissait justement, pour les intervenants, de poser les problèmes fondamentaux du système judiciaire et de plaider pour une véritable réforme de la Justice, objectif prôné depuis plus de 20 ans dans le pays.
Inciter la participation des citoyens
Conduit par un trio de modérateurs composé du professeur Michel Soukar, de Me Dilia Lemaire et du citoyen Romel Pierre, le débat a eu également pour objectif de chercher, dans une vision commune, les moyens d’encourager la participation réelle des citoyens dans les affaires judiciaires, afin de parvenir à une distribution de justice plus plus équitable dans le pays.Le ministre Jean Joseph Exumé a présenté la feuille de route du ministère de la Justice et de la Sécurité publique, laquelle, a-t-il dit, s’inscrit en droite ligne dans le Document de stratégie nationale pour la croissance et la réduction de la pauvreté (DSNCRP). Le ministre a fait état d’une kyrielle de problèmes relevés dans le secteur judiciaire et susceptibles de rendre de plus en plus compliquées les démarches visant à aboutir à la réforme judiciaire.
Un long processus …
Les panélistes ont tous conclu que les problèmes de justice en Haïti sont très nombreux. Cependant, ont-ils soutenu, la cause de la persistance de certains de ces problèmes réside particulièrement dans la non recherche de leur solution.
Au cours des interventions, l’accent a été surtout mis sur des dilemmes relatifs aux enveloppes budgétaires souvent inadéquates pour favoriser le fonctionnement plein et entier de la Justice, les problèmes de l’État civil presque inexistant dans le pays, le dysfonctionnement de la chaîne pénale, mais aussi et particulièrement sur la question de la surpopulation carcérale, résultante du taux élevé de détention préventive prolongée et du dysfonctionnement des tribunaux.
Présentant la situation actuelle de la justice et de la sécurité publique dans le pays, le ministre de la Justice a indiqué que le secteur est également caractérisé par la vétusté et l’inadéquation de la majorité des bâtiments logeant les tribunaux, les parquets, les commissariats de police, les centres pénitenciers, mais aussi le bâtiment logeant l’administration centrale du ministère. Le ministre Joseph a aussi fait part de l’insuffisance de ressources humaines qualifiées, notamment de cadres au niveau de la Police nationale et de la magistrature.
Il y a également, a-t-il souligné, l’inadéquation de la plupart des textes de loi, particulièrement du Code d’instruction criminelle, à un moment où les techniques modernes de communication font reculer les frontières. Tout comme Me Gérard Gourgue, le ministre Jean Joseph Exumé a dit croire que le processus de la réforme judiciaire prendra encore longtemps avant de parvenir aux résultats escomptés. Le ministre Exumé, n’a pas manqué de déplorer le manque de moyens auquel font toujours face les institutions publiques haïtiennes.
Ce qui constitue un handicap majeur au fonctionnement des institutions d’État et réduit ainsi les marges de manœuvre et le champ d’action des responsables. Un constat partagé par les secrétaires d’État, Luc Eucher Joseph et Daniel Jean. De l’avis de Me Gérard Gourgue, le problème n’est pas seulement budgétaire, il demeure aussi dans « un manque de volonté lié à une incurable instabilité politique, naufragée par une régulière situation de corruption à tous les niveaux dans le pays ».
Des multiples solutions à apporter aux problèmes identifiés dans le système judiciaire, des responsables ont convenu qu’il faut renforcer la capacité du ministère de la Justice et de la Sécurité publique afin d’améliorer le niveau de services fournis à la population en matière de justice, de sécurité et de respect des droits fondamentaux de la personne humaine.
Par Alix Laroche, Le Matin lundi 16 mars 2009
ÉCOLE DE LA MAGISTRATURE / RÉOUVERTURE
Une arme essentielle au service de la réforme judiciaire et de l’État de droit !
Six ans après sa fermeture pour cause de turbulences politiques, l’École de la magistrature (Ema), située sur la route de Frères, a rouvert ses portes, ce jeudi 12 mars, en présence d’autorités locales et étrangères.
C’est avec fierté que les autorités haïtiennes ont, lors de la cérémonie officielle présidée par le chef du gouvernement, Michèle Duvivier PierreLouis, entonné le premier couplet de la Dessalinienne, en présence d’un nombre important de représentants de la communauté internationale, notamment du chef civil de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah), Hédi Annabi.
Outre la Première ministre Michèle Duvivier Pierre-Louis et le ministre de la Justice, Me Jean-Joseph Exumé, des membres du corps diplomatique, le vice-président de la Cour de cassation, Me Georges Moïse, des représentants de la communauté internationale, de la société civile, des invités d’honneur et des parlementaires ont été remarqués, sur la cour de l’Ema.
Assis à la première rangée, côté gauche de l’assistance selon le protocole de circonstance, l’exprésident de la République, Me Boniface Alexandre, a également assisté à la cérémonie.La réouverture de l’École de la magistrature a été rendue possible grâce à l’appui financier et technique de la communauté internationale, particulièrement de l’Union européenne (UE), l’Agence américaine pour le développement international (USAID), l’Agence canadienne de développement international (Acdi), la Minustah, l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).
L’État haïtien, via le ministère de la Justice et de la Sécurité publique, y a apporté également sa quote-part. L’asphaltage de la cour de l’établissement, a-t-on informé, a été entièrement réalisé par des ingénieurs chiliens et brésiliens de la mission onusienne en Haïti. Selon les intervenants qui ont tour à tour pris la parole, la réouverture de l’École de la magistrature (Ema) doit permettre à l’institution de poursuivre sa mission fondamentale de former davantage de cadres pour l’efficacité du système judiciaire national.
Aussi, les discours officiels ont-ils particulièrement porté sur l’importance du rôle de l’École de la magistrature dans la réforme de la justice et dans le renforcement de l’État de droit dans le pays.Selon le directeur général de l’Ema, Me Lionel Beaubrun Constant, cette réouverture traduit la volonté politique du gouvernement Préval/ Pierre-Louis de professionnaliser le corps judiciaire du pays. Mais aussi, a-t-il avancé, la volonté d’institutionnaliser dans les faits l’indépendance du pouvoir judiciaire et de redorer le blason d’un système trop souvent décrié.
« La réouverture officielle de l’École de la magistrature est un événement majeur dans la vie du système judiciaire haïtien, particulièrement de chaque magistrat », a-t-il déclaré, avant d’informer de toute une série de programmes de formation qui sera bientôt initiée à l’École. M. Beaubrun , qui a fait remarquer que sa tâche ne sera pas facile, a réclamé des autorités concernées l’encadrement et le support nécessaires pour le plein fonctionnement de l’École de la magistrature,. Dans son allocution de circonstance, le ministre de la Justice et de la Sécurité publique, Me Jean Joseph Exumé, qui a eu le privilège d’inaugurer cette école en 1995 en tant que ministre de la Justice d’alors, a exhorté le directeur général de l’Ema à adopter toutes les mesures nécessaires afin que l’école puisse s’acquitter effectivement de sa mission.
Pour sa part, la Première ministre Michèle Duvivier Pierre-Louis, qui a réitéré l’engagement de son gouvernement dans la réforme judiciaire, a axé ses propos sur la nécessité pour les autorités judiciaires de permettre une meilleure distribution de la justice dans la société. « Comme je l’ai dit dans ma Déclaration de politique générale, la sécurité est le résultat.
Ce résultat ne peut être obtenu que quand toutes les institutions concernées jouent bien leur rôle », a rappelé Mme Pierre-Louis, avant d’insister sur l’obligation pour l’État de changer l’image négative projetée depuis déjà trop longtemps par la justice haïtienne.
Créée en 1995, d’après les exigences de la Constitution de 1987, l’École de la magistrature (Ema) a pour mission d’assurer la formation initiale et continue des magistrats, des auxiliaires de la justice et de l’ensemble des professionnels qui concourent au fonctionnement public de la justice.
Par Alix Laroche, Le Matin vendredi 13 mars 2009
Six ans après sa fermeture pour cause de turbulences politiques, l’École de la magistrature (Ema), située sur la route de Frères, a rouvert ses portes, ce jeudi 12 mars, en présence d’autorités locales et étrangères.
C’est avec fierté que les autorités haïtiennes ont, lors de la cérémonie officielle présidée par le chef du gouvernement, Michèle Duvivier PierreLouis, entonné le premier couplet de la Dessalinienne, en présence d’un nombre important de représentants de la communauté internationale, notamment du chef civil de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah), Hédi Annabi.
Outre la Première ministre Michèle Duvivier Pierre-Louis et le ministre de la Justice, Me Jean-Joseph Exumé, des membres du corps diplomatique, le vice-président de la Cour de cassation, Me Georges Moïse, des représentants de la communauté internationale, de la société civile, des invités d’honneur et des parlementaires ont été remarqués, sur la cour de l’Ema.
Assis à la première rangée, côté gauche de l’assistance selon le protocole de circonstance, l’exprésident de la République, Me Boniface Alexandre, a également assisté à la cérémonie.La réouverture de l’École de la magistrature a été rendue possible grâce à l’appui financier et technique de la communauté internationale, particulièrement de l’Union européenne (UE), l’Agence américaine pour le développement international (USAID), l’Agence canadienne de développement international (Acdi), la Minustah, l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).
L’État haïtien, via le ministère de la Justice et de la Sécurité publique, y a apporté également sa quote-part. L’asphaltage de la cour de l’établissement, a-t-on informé, a été entièrement réalisé par des ingénieurs chiliens et brésiliens de la mission onusienne en Haïti. Selon les intervenants qui ont tour à tour pris la parole, la réouverture de l’École de la magistrature (Ema) doit permettre à l’institution de poursuivre sa mission fondamentale de former davantage de cadres pour l’efficacité du système judiciaire national.
Aussi, les discours officiels ont-ils particulièrement porté sur l’importance du rôle de l’École de la magistrature dans la réforme de la justice et dans le renforcement de l’État de droit dans le pays.Selon le directeur général de l’Ema, Me Lionel Beaubrun Constant, cette réouverture traduit la volonté politique du gouvernement Préval/ Pierre-Louis de professionnaliser le corps judiciaire du pays. Mais aussi, a-t-il avancé, la volonté d’institutionnaliser dans les faits l’indépendance du pouvoir judiciaire et de redorer le blason d’un système trop souvent décrié.
« La réouverture officielle de l’École de la magistrature est un événement majeur dans la vie du système judiciaire haïtien, particulièrement de chaque magistrat », a-t-il déclaré, avant d’informer de toute une série de programmes de formation qui sera bientôt initiée à l’École. M. Beaubrun , qui a fait remarquer que sa tâche ne sera pas facile, a réclamé des autorités concernées l’encadrement et le support nécessaires pour le plein fonctionnement de l’École de la magistrature,. Dans son allocution de circonstance, le ministre de la Justice et de la Sécurité publique, Me Jean Joseph Exumé, qui a eu le privilège d’inaugurer cette école en 1995 en tant que ministre de la Justice d’alors, a exhorté le directeur général de l’Ema à adopter toutes les mesures nécessaires afin que l’école puisse s’acquitter effectivement de sa mission.
Pour sa part, la Première ministre Michèle Duvivier Pierre-Louis, qui a réitéré l’engagement de son gouvernement dans la réforme judiciaire, a axé ses propos sur la nécessité pour les autorités judiciaires de permettre une meilleure distribution de la justice dans la société. « Comme je l’ai dit dans ma Déclaration de politique générale, la sécurité est le résultat.
Ce résultat ne peut être obtenu que quand toutes les institutions concernées jouent bien leur rôle », a rappelé Mme Pierre-Louis, avant d’insister sur l’obligation pour l’État de changer l’image négative projetée depuis déjà trop longtemps par la justice haïtienne.
Créée en 1995, d’après les exigences de la Constitution de 1987, l’École de la magistrature (Ema) a pour mission d’assurer la formation initiale et continue des magistrats, des auxiliaires de la justice et de l’ensemble des professionnels qui concourent au fonctionnement public de la justice.
Par Alix Laroche, Le Matin vendredi 13 mars 2009
HAITI / EDUCATION
L’Enga ou le symbole d’un État galvaudant ses ressources
Alors que le niveau des lacs monte un peu partout, que les pluies de mars prennent tout le monde au dépourvu et mettent aux abois des familles dans différentes zones du pays, l’École nationale de géologie appliquée (Enga) est plongée dans l’oubli et livrée à elle-même.
Fondée en 1978 par décret présidentiel, cette école est la seule du pays qui forme des professionnels en géomécanique, en océanographie, minéralogie et en géologie. Des ressources humaines, des compétences techniques vitales pour le pays, vu l’énormité des problèmes environnentaux qui se posent à Haïti actuellement, selon Emmanuel Molière, directeur de l’École nationale de Géologie appliquée (Enga).
«Ces disciplines regroupées sous le terme générique de Sciences de la terre ont des réponses aux problèmes de l’environnement local et même des pistes d’exploration par rapport aux projets que se donne le gouvernement. La question de l’aménagement du territoire est un exemple. Nous avons également une discipline comme l’Écologie marine qui est importante pour Haïti comme pays insulaire », explique Emmanuel Molière.
«Quand l’école a été créée en 1978, elle avait pour mission essentielle de former des techniciens pour l’exploration et l’exploitation des mines, notamment celles du département du Nord, poursuit Emmanuel Molière. Mais à partir des années 1990, l’école a élargi son champ de compétences. Nous offrons quatre filières. Sur les problèmes environnementaux, nous nous attelons à donner des explications scientifiques, mais aussi à proposer des pistes de solutions. Par exemple, dans un document soumis au ministre de l’Environnement, nous avons analysé la montée des lacs, un phénomène inquiétant ».
Malgré son importance pour le pays, l’École nationale de géologie (Enga) est abandonnée à elle-même. Les murs de l’établissement construit sur un sol argileux et mouvant sont fissurés et même des pans de la toiture se sont écroulés. Ce qui fait craindre un imminent effondrement.Les responsables de Enga avaient entrepris, dans les années 90, de construire un établissement qui tienne compte de la spécificité du sol.
Mais le projet s’est arrêté à michemin. Aujourd’hui, des flaques d’eau et des herbes folles ont commencé à coloniser cette construction inachevée qui devait accueillir une salle de conférence, un laboratoire, des salles de classe et des bureaux administratifs.Le laboratoire a tout l’air d’un musée saccagé par une armée ennemie. La plupart des solutions chimiques sont avariées, les matériels prévus pour les travaux de granulométrie, le four…sont aujourd’hui hors d’usage.
«Moi, j’arrive toujours ici le cœur battant car, un jour ou l’autre, l’établissement tombera. Le laboratoire ne fonctionne pas. Ce sont les travaux pratiques dans leur ensemble qu’il est difficile de réaliser ici. Notre bus est en panne. Quand on nous donne 50 000 gourdes pour louer un bus à 30 000 gourdes, le peu qui reste ne peut pas nourrir les étudiants et étudiantes. L’année dernière, nous avons organisé quatre sorties. Mais, c’est largement insuffisant. Quand nous avions les moyens, nous organisions une sortie chaque samedi, ce qui fait environ 52 séances de travaux pratiques sans oublier les camps de terrain où nous passions, sept, huit jours à explorer un espace physique déterminé. Mais nous n’avons plus les moyens de poursuivre sur le terrain la formation de nos étudiants », se désole le directeur de l’établissement.
Aucune enveloppe n’est prévue pour l’Enga dans le Budget national. Relevant du ministère de l’Éducation nationale, l’école bénéficie d’une maigre subvention de l’Institut national de la formation professionnelle (INFP), laquelle ne couvre que le salaire des professeurs et du personnel administratif.
« Nous ne pouvons pas avoir de projets de recherche. Actuellement, nous offrons un diplôme de géologue technicien supérieur. Nous ne pouvons pas offrir ce qu’on appelle un LMD, c’est-à-dire la licence, la maîtrise et le doctorat. Cependant, nous avons un staff professoral compétent dont le niveau de diplôme minimal est la maîtrise », soutient Emmanuel Molière.
« En 1999, nous avons soumis un document de réorganisation de l’école aux autorités. Il est sans cesse remanié et réadapté en fonction du contexte social ; le dernier date de février 2008 et a été adressé aux autorités compétentes. Dans ce document, il est question de transformer l’Enga en une institution autonome, disposant donc de son budget validé par le Parlement. Et aussi nous voulons changer le cycle d’études pour qu’il atteigne la maîtrise, voire le doctorat.
Car, souvent nous recevons des offres de bourses d’études émanant de différents pays. Mais nos étudiants ne peuvent pas postuler, non pas parce qu’ils n’ont pas le niveau, mais tout simplement parce que le niveau de diplôme décerné ne les habilite pas à le faire. Ce sont des jeunes pleins de talents que nous sacrifions et aussi des solutions aux problèmes que nous tuons dans l’œuf », soutient Emmanuel Molière.
Par Natacha Clergé, Le Matin vendredi 20 mars 2009
Alors que le niveau des lacs monte un peu partout, que les pluies de mars prennent tout le monde au dépourvu et mettent aux abois des familles dans différentes zones du pays, l’École nationale de géologie appliquée (Enga) est plongée dans l’oubli et livrée à elle-même.
Fondée en 1978 par décret présidentiel, cette école est la seule du pays qui forme des professionnels en géomécanique, en océanographie, minéralogie et en géologie. Des ressources humaines, des compétences techniques vitales pour le pays, vu l’énormité des problèmes environnentaux qui se posent à Haïti actuellement, selon Emmanuel Molière, directeur de l’École nationale de Géologie appliquée (Enga).
«Ces disciplines regroupées sous le terme générique de Sciences de la terre ont des réponses aux problèmes de l’environnement local et même des pistes d’exploration par rapport aux projets que se donne le gouvernement. La question de l’aménagement du territoire est un exemple. Nous avons également une discipline comme l’Écologie marine qui est importante pour Haïti comme pays insulaire », explique Emmanuel Molière.
«Quand l’école a été créée en 1978, elle avait pour mission essentielle de former des techniciens pour l’exploration et l’exploitation des mines, notamment celles du département du Nord, poursuit Emmanuel Molière. Mais à partir des années 1990, l’école a élargi son champ de compétences. Nous offrons quatre filières. Sur les problèmes environnementaux, nous nous attelons à donner des explications scientifiques, mais aussi à proposer des pistes de solutions. Par exemple, dans un document soumis au ministre de l’Environnement, nous avons analysé la montée des lacs, un phénomène inquiétant ».
Malgré son importance pour le pays, l’École nationale de géologie (Enga) est abandonnée à elle-même. Les murs de l’établissement construit sur un sol argileux et mouvant sont fissurés et même des pans de la toiture se sont écroulés. Ce qui fait craindre un imminent effondrement.Les responsables de Enga avaient entrepris, dans les années 90, de construire un établissement qui tienne compte de la spécificité du sol.
Mais le projet s’est arrêté à michemin. Aujourd’hui, des flaques d’eau et des herbes folles ont commencé à coloniser cette construction inachevée qui devait accueillir une salle de conférence, un laboratoire, des salles de classe et des bureaux administratifs.Le laboratoire a tout l’air d’un musée saccagé par une armée ennemie. La plupart des solutions chimiques sont avariées, les matériels prévus pour les travaux de granulométrie, le four…sont aujourd’hui hors d’usage.
«Moi, j’arrive toujours ici le cœur battant car, un jour ou l’autre, l’établissement tombera. Le laboratoire ne fonctionne pas. Ce sont les travaux pratiques dans leur ensemble qu’il est difficile de réaliser ici. Notre bus est en panne. Quand on nous donne 50 000 gourdes pour louer un bus à 30 000 gourdes, le peu qui reste ne peut pas nourrir les étudiants et étudiantes. L’année dernière, nous avons organisé quatre sorties. Mais, c’est largement insuffisant. Quand nous avions les moyens, nous organisions une sortie chaque samedi, ce qui fait environ 52 séances de travaux pratiques sans oublier les camps de terrain où nous passions, sept, huit jours à explorer un espace physique déterminé. Mais nous n’avons plus les moyens de poursuivre sur le terrain la formation de nos étudiants », se désole le directeur de l’établissement.
Aucune enveloppe n’est prévue pour l’Enga dans le Budget national. Relevant du ministère de l’Éducation nationale, l’école bénéficie d’une maigre subvention de l’Institut national de la formation professionnelle (INFP), laquelle ne couvre que le salaire des professeurs et du personnel administratif.
« Nous ne pouvons pas avoir de projets de recherche. Actuellement, nous offrons un diplôme de géologue technicien supérieur. Nous ne pouvons pas offrir ce qu’on appelle un LMD, c’est-à-dire la licence, la maîtrise et le doctorat. Cependant, nous avons un staff professoral compétent dont le niveau de diplôme minimal est la maîtrise », soutient Emmanuel Molière.
« En 1999, nous avons soumis un document de réorganisation de l’école aux autorités. Il est sans cesse remanié et réadapté en fonction du contexte social ; le dernier date de février 2008 et a été adressé aux autorités compétentes. Dans ce document, il est question de transformer l’Enga en une institution autonome, disposant donc de son budget validé par le Parlement. Et aussi nous voulons changer le cycle d’études pour qu’il atteigne la maîtrise, voire le doctorat.
Car, souvent nous recevons des offres de bourses d’études émanant de différents pays. Mais nos étudiants ne peuvent pas postuler, non pas parce qu’ils n’ont pas le niveau, mais tout simplement parce que le niveau de diplôme décerné ne les habilite pas à le faire. Ce sont des jeunes pleins de talents que nous sacrifions et aussi des solutions aux problèmes que nous tuons dans l’œuf », soutient Emmanuel Molière.
Par Natacha Clergé, Le Matin vendredi 20 mars 2009
HAITI / TOURISME
le ministère du Tourisme présente son 2ème bulletin de statistiques du tourisme
Selon Guito Edouard – consultant en statistique au ministère du Tourisme – les recettes et les arrivées de touristes en Haïti sont en augmentation. D'où, la nécessité pour le gouvernement d'investir encore plus dans ce secteur.
Il fait cette déclaration lors de la présentation, ce 13 mars, du deuxième bulletin de statistiques touristiques du ministère du Tourisme. Contrairement à la première publication, l'enquête réalisée dans le cadre de cette deuxième publication, d'octobre 2008 à janvier 2009, a été plus large et a tenu compte de plusieurs facteurs déterminants pour une meilleure appréciation des données relatives au tourisme.
Déjà le document de stratégie nationale pour la croissance et la réduction de la pauvreté (DSNCRP) a fait du tourisme l'un des axes prioritaires du gouvernement. La preuve est établie que le tourisme est l'un des principaux générateurs de revenus dans la région de la Caraïbe. En 2008, la région a accueilli 19.5 millions de touristes pour des recettes s'élevant à plus de 22 milliards de dollars américains.
En Haïti, la clientèle touristique se divise en deux grandes catégories, 1) les touristes de séjour qui passent plus de 24 heures dans le pays et, 2) les excursionnistes ou croisiéristes qui passent moins de 24 heures dans le pays. De 2002 à 2007, les touristes de séjour sont passé de 108 mille à plus de 386 mille et les croisiéristes de 342 mille à plus de 482 mille.
Les recettes, non exhaustives, générées dans le pays pour les deux catégories ont avoisiné les 14.5 millions dollars américains en 2007. Des chiffres en nette augmentation par rapport à l'année 2006, ces recettes avaient atteint 3.5 millions dollars américains. Pour le premier semestre de 2008, le gouvernement a gagné plus de 4 million dollars américains, tandis que les recettes pour cette catégorie ont atteint 11.5 millions dollars américains en 2007.
L'État haïtien perçoit 30 dollrs américains sur chaque touriste de séjour contre seulement 6 dollars américains sur les croisiéristes. Ces données ne tiennent pas compte des rentrées dans les postes de frontière Ouanaminthe/Dajabòn et Jimani/Malpasse. Le ministère du Tourisme ne contrôle pas ces deux postes, selon Guito Edouard.
Les investissements dans ce secteur sont de l'ordre de plus de 319 millions dollars américains de la part du secteur privé, tandis que l'État haïtien, supporté par le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), concentre son investissement sur quatre zones cible indiquées dans le Plan directeur du tourisme. Conformément à ce plan, les zones retenues à savoir l'Ouest, le Nord, le Sud et le Sud-Est, bénéficient respectivement de 13 milliards de gourdes, de 12 milliards de gourdes, de 3 milliards de gourdes et de 4 milliards de gourdes en fonction d'un certain nombre de document de projets.
En guise de recommandations, le statisticien Guito Edouard a partagé certaines suggestions de touristes recueillies à partir d'une petite enquête menée sur le degré de satisfaction des touristes. Les suggestions sont faites en anglais, français et en espagnol et la plupart des touristes estiment que la propreté est indispensable pour le développement du tourisme dans le pays.
Selon Guito Edouard – consultant en statistique au ministère du Tourisme – les recettes et les arrivées de touristes en Haïti sont en augmentation. D'où, la nécessité pour le gouvernement d'investir encore plus dans ce secteur.
Il fait cette déclaration lors de la présentation, ce 13 mars, du deuxième bulletin de statistiques touristiques du ministère du Tourisme. Contrairement à la première publication, l'enquête réalisée dans le cadre de cette deuxième publication, d'octobre 2008 à janvier 2009, a été plus large et a tenu compte de plusieurs facteurs déterminants pour une meilleure appréciation des données relatives au tourisme.
Déjà le document de stratégie nationale pour la croissance et la réduction de la pauvreté (DSNCRP) a fait du tourisme l'un des axes prioritaires du gouvernement. La preuve est établie que le tourisme est l'un des principaux générateurs de revenus dans la région de la Caraïbe. En 2008, la région a accueilli 19.5 millions de touristes pour des recettes s'élevant à plus de 22 milliards de dollars américains.
En Haïti, la clientèle touristique se divise en deux grandes catégories, 1) les touristes de séjour qui passent plus de 24 heures dans le pays et, 2) les excursionnistes ou croisiéristes qui passent moins de 24 heures dans le pays. De 2002 à 2007, les touristes de séjour sont passé de 108 mille à plus de 386 mille et les croisiéristes de 342 mille à plus de 482 mille.
Les recettes, non exhaustives, générées dans le pays pour les deux catégories ont avoisiné les 14.5 millions dollars américains en 2007. Des chiffres en nette augmentation par rapport à l'année 2006, ces recettes avaient atteint 3.5 millions dollars américains. Pour le premier semestre de 2008, le gouvernement a gagné plus de 4 million dollars américains, tandis que les recettes pour cette catégorie ont atteint 11.5 millions dollars américains en 2007.
L'État haïtien perçoit 30 dollrs américains sur chaque touriste de séjour contre seulement 6 dollars américains sur les croisiéristes. Ces données ne tiennent pas compte des rentrées dans les postes de frontière Ouanaminthe/Dajabòn et Jimani/Malpasse. Le ministère du Tourisme ne contrôle pas ces deux postes, selon Guito Edouard.
Les investissements dans ce secteur sont de l'ordre de plus de 319 millions dollars américains de la part du secteur privé, tandis que l'État haïtien, supporté par le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), concentre son investissement sur quatre zones cible indiquées dans le Plan directeur du tourisme. Conformément à ce plan, les zones retenues à savoir l'Ouest, le Nord, le Sud et le Sud-Est, bénéficient respectivement de 13 milliards de gourdes, de 12 milliards de gourdes, de 3 milliards de gourdes et de 4 milliards de gourdes en fonction d'un certain nombre de document de projets.
En guise de recommandations, le statisticien Guito Edouard a partagé certaines suggestions de touristes recueillies à partir d'une petite enquête menée sur le degré de satisfaction des touristes. Les suggestions sont faites en anglais, français et en espagnol et la plupart des touristes estiment que la propreté est indispensable pour le développement du tourisme dans le pays.
ONA / MALVERSATIONS
Sandro Joseph écroué au pénitencier
Comme un ange déchu, Sandro Joseph, l'ex-patron de l'ONA, a été "expédié" au pénitencier national par le juge d'instruction Yves Altidor, pour « blanchiment d'argent provenant de détournement de fonds de l'ONA». Retour sur cette saga à rebondissements.
Sur les marches de l'annexe du cabinet d'instruction, rue Lamarre, jeudi 19 mars 2009, des agents de l'administration pénitentiaire nationale sont aux aguets. Une poignée de minutes après 3 heures, ils s'activent. Direction : une fourgonnette bleue garée juste en face. L'adrénaline monte.
Ces agents, avec un certain succès, contiennent des journalistes qui tentent désespérément d'arracher un commentaire, un mot, une réaction de l'ex-patron de l'ONA, Sandro Joseph. L'air hagard, comme si le ciel lui était tombé sur la tête, l'ex-journaliste, menottes au poignet, ne pipe mot. Des cris de femmes retentissent. Des hommes rouspestent. Quelques diatribes fusent contre l'ex-ministre des Affaires sociales Gérald Germain et l'ancien commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, Claudy Gassant.
L'émotion est à son comble. Alors que Sandro Joseph est littéralement poussé vers le fond du véhicule, une soeur du prévenu s'évanouit. La fourgonnette conduisant Sandro Joseph à la prison civile de Port-au-Prince, loin du confort de sa maison, démarre en trombe. Le visage fermé, l'un des avocats de Sandro Joseph, Me Annibal Coffy, annonce les couleurs.
« Je vais réagir, produire un argumentaire pour combattre le mandat de dépôt afin que d'ici quarante huit heures, mon client recouvre sa liberté, soutient le juriste. Sandro Joseph n'a jamais quitté Port-au-Prince. Et de fait, on l'a arrêté chez lui, voilà pourquoi je ne comprends pas pourquoi le juge l'a mis en dépôt parce qu'il n'avait pas répondu à la dernière invitation. Ses avocats sont connus», soutient-il reconnaissant toutefois les prérogatives du juge instructeur de placer quelqu'un en détention provisoire.
« Sandro Joseph a été arrêté parce qu'on a trouvé des indices concordants dans le dossier. C'est tout simplement ça », révèle, calme et impassible, le juge d'instruction Yves Altidor. Je ne peux pas révéler les indices pour le moment car il y a d'autres personnes qui devront être convoquées », poursuit-il, confiant que Sandro Joseph est épinglé pour « blanchiment d'argent provenant de détournement de fonds de l'ONA ».
Pas un mot de plus. Rien sur la première convocation du 30 octobre 2008 de M. Joseph, incriminé, par l'ULLC, pour violation de la loi du 21 février 2001 sur le blanchiment d'argent en rapport avec l'acquisition, pour sa concubine, Judith Drouillard Benoît, d'une Suziki Grand Vitara bleu Kashmir 2007, AA- 03568 au prix de 27 384,08 dollars us. Une première convocation au terme de laquelle Sandro Joseph avait confié que Yves Altidor est un juge correct. « On est en présence d'un juge qui respecte les garanties judiciaires », avait renchéri Aviol Fleurant, l'un de ses avocats.
Des supporteurs de Sandro Joseph avaient également indiqué que « si ce dernier s'était comporté comme un directeur de l'ONA ordinaire, il ne se serait jamais trouvé là. Il a affaire avec des bras puissants du patronat, ce secteur privé qui ne donne pas de crédit aux paysans, aux gens de conditions modestes. Sandro, clamaient-ils, avait effectivement exprimé le désir que l'ONA favorise l'inclusion sociale en cherchant à intégrer le maximum de travailleurs du secteur formel et informel dans le système de sécurité sociale ».
Entre-temps, Sandro Joseph et ses démêlées avec la justice propulsent l'ONA et ses failles, ses faiblesses administratives sous les feus de la rampe. Depuis fin 2008, M Jean Alix Boyer, le nouveau directeur général de l'ONA avait promis de se mettre en quatre pour que cette administration renoue avec des pratiques saines de gestion pour que 10% des recettes couvrent les frais de fonctionnement. Ce qui, à terme, devra permettre de sortir de l'engrenage des dépenses incontrôlées.
Selon M. Boyer, transfuge du ministère des Affaires Sociales, le Conseil d'administration des organes de sécurité sociale (CAOSS),une soupape de sécurité, est l'un des leviers de la nouvelle orientation dans la gestion de l'ONA. Cette entité a pour mission de définir les grandes orientations de l'ONA, de l' OFATMA. Le conseil est un instrument de bonne gestion, avait-il expliqué, professoralement.
« Si je n'étais pas sûr que cette structure allait être opérationnelle, je n'aurais pas accepté le poste », avait confié Jean Alix Boyer avec une pointe de détermination. Conscient que l'ONA, dans l'opinion, est perçu comme une vache à lait, alors que des « experts indépendants » estiment le déficit cumulé de cette institution à quelque 2, 5 milliards de gourdes depuis sa création en 1967.
Selon M Boyer, un arrêté présidentiel nommant les membres du CAOSS sera bientôt signé par le président de la République. MM. Daniel Altimé, Louis Pierre-Joseph, Gally Amazan, René Prévil Joseph, Jean Claude Lebrun, Gérard Etienne, Maurice Lafortune, entre autres, représentants du patronat, des syndicats, des assurés devront intégrer cette entité, avait-il ajouté. Où est le (CAOSS) ? Est-ce qu'on a déjà entamé l'audit de l'ère Sandro ? Entre-temps, seule certitude, c'est que l'ex-journaliste, bon vivant selon ses proches, passera sa première nuit au pénitencier pour « blanchiment d'argent provenant de détournement de fonds de l'ONA ».
Combien d'argent ? Qui sont ses complices ? Comment a-t-il pu détourner des fonds de l'ONA alors que, selon des sources dignes de foi, la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif, à travers ses représentants travaillant à l'ONA, effectuent des contrôles a priori sur les dépenses effectuées par chèque bancaire ? Qu'en est-t-il des modalités sur lesquelles d'importants prêts ont été octroyés à des parlementaires ? Question. Question ...
Par Roberson Alphonse (Le Nouvelliste 19 mars 2009)
jeudi 12 mars 2009
LÉGISLATIVES AVRIL 2009
« Le processus est en bonne voie », soutient le porte-parole du CEP
Le porte-parole du Conseil électoral provisoire (CEP), Frantz Bernardin a indiqué, lors d'une conférence de presse le mercredi 11 mars, que tout était en branle pour la tenue des élections sénatoriales partielles du 19 avril prochain et que toutes les mesures sont prises à tous les niveaux pour la bonne tenue de ces joutes.
Il en a également profité pour faire part d’une note de presse fixant la position de l’institution électorale sur l’action en justice intentée par Fanmi lavalas suite au rejet des candidatures présentées par cette organisation politique. « Ce mercredi, l’installation des Bureaux électoraux communaux a commencé à travers tout le pays et prendra fin le vendredi 13 mars.
Nous avons pour tout le territoire 426 membres qui seront répartis en groupes de trois dans les différents sièges », a informé Frantz Bernardin, qui a souligné que sont aussi en cours les diverses autres activités liées aux élections comme les maquettes des bulletins, le dossier des appels d’offre pour l’impression locale des bulletins.
« Nous effectuons des transferts de données avec l’Office national d’identification pour permettre une mise à jour plus rapide du système de distribution des Cartes d’identification nationale », a poursuivi Bernadin, assurant que les certificats des candidats sont déjà prêts et que ces derniers n’ont qu’à venir les réclamer. Le porte-parole a également exhorté les candidats à venir, dans le plus bref délai, faire les vérifications d’usage avant l’impression définitive des bulletins.
Sur le plan de la sécurité, il a dit que l’institution a des rencontres régulières avec les différentes forces de police présentes dans le pays. Les listes électorales seront bientôt prêtes ainsi que le matériel (urnes, isoloirs, etc.) pour la tenue des élections. Un plan de distribution des matériels sensibles est à l’étude. Le porte-parole du CEP a aussi annoncé que la campagne électorale débutera officiellement le 16 mars.
« Nous avons commencé avec la campagne de sensibilisation pour inciter la population à remplir son devoir civique », a-t-il fait savoir, assurant que « nous mettons tout en œuvre pour respecter la date butoir que nous nous sommes fixée ».
En ce qui a trait à la décision du juge des référés enjoignant le CEP de réintégrer la Fanmi lavalas dans le processus électoral, Frantz Bernardin a précisé que l’institution électorale n’est en conflit avec aucun parti politique, mais qu’en « matière électorale le CEP est le seul organisme compétent pour prendre des décisions, selon l’article 197 de la Constitution et que les tribunaux ordinaires ne sont pas compétents pour trancher dans le cadre des conflits soulevés à l’occasion des opérations électorales ».
La note de presse, émise à ce sujet, déplore par ailleurs que « le juge des référés n’ait pas donné aux avocats du CEP l’opportunité de s’exprimer ».
Le porte-parole du Conseil électoral provisoire (CEP), Frantz Bernardin a indiqué, lors d'une conférence de presse le mercredi 11 mars, que tout était en branle pour la tenue des élections sénatoriales partielles du 19 avril prochain et que toutes les mesures sont prises à tous les niveaux pour la bonne tenue de ces joutes.
Il en a également profité pour faire part d’une note de presse fixant la position de l’institution électorale sur l’action en justice intentée par Fanmi lavalas suite au rejet des candidatures présentées par cette organisation politique. « Ce mercredi, l’installation des Bureaux électoraux communaux a commencé à travers tout le pays et prendra fin le vendredi 13 mars.
Nous avons pour tout le territoire 426 membres qui seront répartis en groupes de trois dans les différents sièges », a informé Frantz Bernardin, qui a souligné que sont aussi en cours les diverses autres activités liées aux élections comme les maquettes des bulletins, le dossier des appels d’offre pour l’impression locale des bulletins.
« Nous effectuons des transferts de données avec l’Office national d’identification pour permettre une mise à jour plus rapide du système de distribution des Cartes d’identification nationale », a poursuivi Bernadin, assurant que les certificats des candidats sont déjà prêts et que ces derniers n’ont qu’à venir les réclamer. Le porte-parole a également exhorté les candidats à venir, dans le plus bref délai, faire les vérifications d’usage avant l’impression définitive des bulletins.
Sur le plan de la sécurité, il a dit que l’institution a des rencontres régulières avec les différentes forces de police présentes dans le pays. Les listes électorales seront bientôt prêtes ainsi que le matériel (urnes, isoloirs, etc.) pour la tenue des élections. Un plan de distribution des matériels sensibles est à l’étude. Le porte-parole du CEP a aussi annoncé que la campagne électorale débutera officiellement le 16 mars.
« Nous avons commencé avec la campagne de sensibilisation pour inciter la population à remplir son devoir civique », a-t-il fait savoir, assurant que « nous mettons tout en œuvre pour respecter la date butoir que nous nous sommes fixée ».
En ce qui a trait à la décision du juge des référés enjoignant le CEP de réintégrer la Fanmi lavalas dans le processus électoral, Frantz Bernardin a précisé que l’institution électorale n’est en conflit avec aucun parti politique, mais qu’en « matière électorale le CEP est le seul organisme compétent pour prendre des décisions, selon l’article 197 de la Constitution et que les tribunaux ordinaires ne sont pas compétents pour trancher dans le cadre des conflits soulevés à l’occasion des opérations électorales ».
La note de presse, émise à ce sujet, déplore par ailleurs que « le juge des référés n’ait pas donné aux avocats du CEP l’opportunité de s’exprimer ».
VISITE CLINTON ET BAN KI-MOON
Manifestation d’intérêt en faveur d’Haïti
« Je crois que l’avenir sera meilleur », déclare Clinton.
Le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (Onu), Ban Ki-moon et l’ancien président américain William Jefferson Clinton ont laissé Haïti mardi à destination de Washington, en promettant de défendre la cause du pays auprès de la communauté internationale. « Je vais rencontrer le président Barack Obama et la secrétaire d’État américain Hillary Clinton.
Je vais leur dire qu’il a été possible de rétablir la paix en Haïti. Je vais leur dire aussi combien la situation économique est difficile et qu’il est important d’aider le pays à reprendre la voie du développement », a affirmé le numéro un de l’Onu, au cours d’une conférence de presse tenue à la base logistique de la Minustah, peu avant de regagner la République étoilée. « Il y a un certain degré de stabilité et d’ordre public.
Malgré tout, Haïti reste sous la menace des catastrophes naturelles. La communauté internationale doit continuer à appuyer le pays », a renchéri Ban Ki-moon qui effectuait en Haïti son deuxième voyage en moins de deux ans. Pour sa part, l’ex-président américain Bill Clinton, qui s’est montré intéressé par les éventuelles retombées positives de la prochaine conférence des bailleurs d’Haïti, a ajouté : « Je vais veiller à ce que cette réunion soit un grand succès pour Haïti ». Clinton a exprimé tout son optimisme pour l’avenir du pays. «J’ai effectué plusieurs voyages ici, dont le premier remonte à 35 ans."
C’est la première fois que je suis frappé par cette possibilité de sortir le pays de la pauvreté, une position à défendre dans la conférence des bailleurs. Nous mettrons tout en œuvre pour prouver que cette possibilité existe et que l’aide au développement peut rapporter », a-t-il poursuivi.
Cependant, l’ex-locataire de la Maison Blanche croit qu’il est urgent pour le gouvernement haïtien de prendre des mesures énergiques pour réduire les dégâts causés par des catastrophes naturelles, créer des emplois, construire des infrastructures pour développer le secteur du touristique. L’ex-président américain a convié les autorités gouvernementales haïtiennes à lire le rapport Paul Collier qui a motivé son voyage en Haïti et à faire les remarques subséquentes. Le document, rédigé à la demande les Nations unies, fait actuellement l’objet d’un débat au bureau du secrétaire général Ban Ki-moon.
Soulignant les dégâts des dernières catastrophes naturelles et la récession économique qui ont frappé le pays en 2008, l’économiste Paul Collier estime que la situation d’Haïti est loin d’être désespérée si on la compare à celle d’autres États fragiles.
Il propose de mettre en oeuvre une stratégie réaliste pour établir une sécurité économique rapide. La délégation, arrivée lundi en Haïti, comptait, en plus du secrétaire général des Nations unies et William Jefferson Clinton, une quinzaine d’investisseurs étrangers dont le rappeur d’origine haïtienne Wyclef Jean.
« Nous sommes venus en Haïti avec le président Clinton pour faire part de notre solidarité au peuple haïtien et pour mettre les défis auxquels le pays est confronté en tête des priorités de la communauté internationale », a affirmé M. Ban Ki-Moon à son arrivée dans la capitale haïtienne.
Ce message d’espoir a été transmis au peuple haïtien lors d’une conférence de presse conjointe du président haïtien René Préval, du secrétaire général des Nations unies et de l’ancien président américain. Selon le patron de l’Onu, « une vraie fenêtre d’espoir s’ouvre pour le pays ». Cependant, « sortir Haïti de l’impasse dépendra de la volonté de l’ensemble des Haïtiens », a-t-il prévenu. De son côté, René Préval a expliqué à ses hôtes le contexte difficile dans lequel Haïti se débat depuis deux ans.
« Votre visite nous trouve encore sous l’effet de trois ondes de choc qui ont secoué notre pays en 2008 : l’escalade du prix du pétrole, l’augmentation rapide du coût des denrées alimentaires et les quatre cyclones et ouragans que vous connaissez. Une visite qui nous inspire aussi que nous ne sommes pas seuls et que le dur labeur auquel le peuple haïtien doit s’atteler pour la nécessaire reconstruction du pays ne vous laisse pas indifférents » a déclaré le chef de l’État René Préval. «L’année 2008 avait bien commencé. La stabilité politique commençait à se renforcer.
Les principaux résultats au niveau de l’économie rassuraient les investisseurs : inflation maîtrisée, Produit intérieur bruit (PIB), redevenu croissant après de nombreuses années de chute continue, situation de l’emploi améliorée... C’est cette dynamique que les ondes de choc de 2008 ont cassée. Ce qui alourdit davantage le fardeau des Haïtiens au quotidien. C’est ce qui fait aussi que le peuple haïtien ne comprend pas la réduction de plus 40 % que ses partenaires financiers ont imposée à leur aide au pays au titre de l’appui budgétaire. Haïti a plus que jamais besoin de la solidarité de la communauté internationale », a conclu René Préval.
Pour sa part, Bill Clinton, ovationné par des sympathisants lavalas qui ont organisé, lundi, une manifestation pacifique en faveur du retour physique en Haïti de l’ex-président de Jean-Bertrand Aristide, a invité les Haïtiens à se tourner vers l’avenir.Sur des pancartes que brandissaient les manifestants, on pouvait lire : « We want Aristide back home. We love Hillary and Bill Clinton. Let our Aristide back home! «Traduire littéralement : nous voulons le retour d’Aristide au pays.
Nous aimons Hillary et Bill Clinton. Ramenez-nous notre Aristide ». Des indications créoles du genre « Vle pa vle, titid nan wout » se lisaient également sur les pancartes.La manifestation lavalas , sur la route de l’aéroport et devant le siège du Palais présidentiel, n’a pas eu l’effet escompté de l’avis de certains observateurs qui qualifient la déclaration de Clinton de « douche froide » pour les manifestants.
« L’une des choses importantes que je peux vous dire est que votre avenir peut être meilleur que votre passé. Je crois que l’avenir sera meilleur » martelé en effet Clinton. Le principal instigateur du retour à l’ordre constitutionnel en 1994 (une intervention militaire qui avait reconduit Aristide au pouvoir, trois ans après avoir été victime d’un coup d’État militaire) pense que le Canada et les États-Unis ont une dette envers Haïti car leur économie profite en grande partie du travail fourni par des Haïtiens.
Au cours de son séjour qui aura duré moins de 24 heures, la délégation s’est rendue dans une école primaire religieuse à Cité Soleil et dans un centre de talents à Turgeau. Elle a également rencontré des hommes d’affaires haïtiens avant de s’entretenir avec les autorités du pays.
Un grand dispositif de sécurité a été mis en place dans plusieurs artères de la capitale. Des agents de différentes unités de la Police nationale d’Haïti (PNH), dont le Swatt, le Cimo, Bim, et des policiers administratifs barricadaient le Palais national. Les forces de l’ordre avaient également monté la garde dans les parages de l’aéroport international Toussaint Louverture. Des blindés de la mission onusienne ont été également remarqués peu avant l’arrivée de la délégation.
Par Ladenson Fleurival (Source : Le Matin du mercredi 11 mars 2009)
« Je crois que l’avenir sera meilleur », déclare Clinton.
Le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (Onu), Ban Ki-moon et l’ancien président américain William Jefferson Clinton ont laissé Haïti mardi à destination de Washington, en promettant de défendre la cause du pays auprès de la communauté internationale. « Je vais rencontrer le président Barack Obama et la secrétaire d’État américain Hillary Clinton.
Je vais leur dire qu’il a été possible de rétablir la paix en Haïti. Je vais leur dire aussi combien la situation économique est difficile et qu’il est important d’aider le pays à reprendre la voie du développement », a affirmé le numéro un de l’Onu, au cours d’une conférence de presse tenue à la base logistique de la Minustah, peu avant de regagner la République étoilée. « Il y a un certain degré de stabilité et d’ordre public.
Malgré tout, Haïti reste sous la menace des catastrophes naturelles. La communauté internationale doit continuer à appuyer le pays », a renchéri Ban Ki-moon qui effectuait en Haïti son deuxième voyage en moins de deux ans. Pour sa part, l’ex-président américain Bill Clinton, qui s’est montré intéressé par les éventuelles retombées positives de la prochaine conférence des bailleurs d’Haïti, a ajouté : « Je vais veiller à ce que cette réunion soit un grand succès pour Haïti ». Clinton a exprimé tout son optimisme pour l’avenir du pays. «J’ai effectué plusieurs voyages ici, dont le premier remonte à 35 ans."
C’est la première fois que je suis frappé par cette possibilité de sortir le pays de la pauvreté, une position à défendre dans la conférence des bailleurs. Nous mettrons tout en œuvre pour prouver que cette possibilité existe et que l’aide au développement peut rapporter », a-t-il poursuivi.
Cependant, l’ex-locataire de la Maison Blanche croit qu’il est urgent pour le gouvernement haïtien de prendre des mesures énergiques pour réduire les dégâts causés par des catastrophes naturelles, créer des emplois, construire des infrastructures pour développer le secteur du touristique. L’ex-président américain a convié les autorités gouvernementales haïtiennes à lire le rapport Paul Collier qui a motivé son voyage en Haïti et à faire les remarques subséquentes. Le document, rédigé à la demande les Nations unies, fait actuellement l’objet d’un débat au bureau du secrétaire général Ban Ki-moon.
Soulignant les dégâts des dernières catastrophes naturelles et la récession économique qui ont frappé le pays en 2008, l’économiste Paul Collier estime que la situation d’Haïti est loin d’être désespérée si on la compare à celle d’autres États fragiles.
Il propose de mettre en oeuvre une stratégie réaliste pour établir une sécurité économique rapide. La délégation, arrivée lundi en Haïti, comptait, en plus du secrétaire général des Nations unies et William Jefferson Clinton, une quinzaine d’investisseurs étrangers dont le rappeur d’origine haïtienne Wyclef Jean.
« Nous sommes venus en Haïti avec le président Clinton pour faire part de notre solidarité au peuple haïtien et pour mettre les défis auxquels le pays est confronté en tête des priorités de la communauté internationale », a affirmé M. Ban Ki-Moon à son arrivée dans la capitale haïtienne.
Ce message d’espoir a été transmis au peuple haïtien lors d’une conférence de presse conjointe du président haïtien René Préval, du secrétaire général des Nations unies et de l’ancien président américain. Selon le patron de l’Onu, « une vraie fenêtre d’espoir s’ouvre pour le pays ». Cependant, « sortir Haïti de l’impasse dépendra de la volonté de l’ensemble des Haïtiens », a-t-il prévenu. De son côté, René Préval a expliqué à ses hôtes le contexte difficile dans lequel Haïti se débat depuis deux ans.
« Votre visite nous trouve encore sous l’effet de trois ondes de choc qui ont secoué notre pays en 2008 : l’escalade du prix du pétrole, l’augmentation rapide du coût des denrées alimentaires et les quatre cyclones et ouragans que vous connaissez. Une visite qui nous inspire aussi que nous ne sommes pas seuls et que le dur labeur auquel le peuple haïtien doit s’atteler pour la nécessaire reconstruction du pays ne vous laisse pas indifférents » a déclaré le chef de l’État René Préval. «L’année 2008 avait bien commencé. La stabilité politique commençait à se renforcer.
Les principaux résultats au niveau de l’économie rassuraient les investisseurs : inflation maîtrisée, Produit intérieur bruit (PIB), redevenu croissant après de nombreuses années de chute continue, situation de l’emploi améliorée... C’est cette dynamique que les ondes de choc de 2008 ont cassée. Ce qui alourdit davantage le fardeau des Haïtiens au quotidien. C’est ce qui fait aussi que le peuple haïtien ne comprend pas la réduction de plus 40 % que ses partenaires financiers ont imposée à leur aide au pays au titre de l’appui budgétaire. Haïti a plus que jamais besoin de la solidarité de la communauté internationale », a conclu René Préval.
Pour sa part, Bill Clinton, ovationné par des sympathisants lavalas qui ont organisé, lundi, une manifestation pacifique en faveur du retour physique en Haïti de l’ex-président de Jean-Bertrand Aristide, a invité les Haïtiens à se tourner vers l’avenir.Sur des pancartes que brandissaient les manifestants, on pouvait lire : « We want Aristide back home. We love Hillary and Bill Clinton. Let our Aristide back home! «Traduire littéralement : nous voulons le retour d’Aristide au pays.
Nous aimons Hillary et Bill Clinton. Ramenez-nous notre Aristide ». Des indications créoles du genre « Vle pa vle, titid nan wout » se lisaient également sur les pancartes.La manifestation lavalas , sur la route de l’aéroport et devant le siège du Palais présidentiel, n’a pas eu l’effet escompté de l’avis de certains observateurs qui qualifient la déclaration de Clinton de « douche froide » pour les manifestants.
« L’une des choses importantes que je peux vous dire est que votre avenir peut être meilleur que votre passé. Je crois que l’avenir sera meilleur » martelé en effet Clinton. Le principal instigateur du retour à l’ordre constitutionnel en 1994 (une intervention militaire qui avait reconduit Aristide au pouvoir, trois ans après avoir été victime d’un coup d’État militaire) pense que le Canada et les États-Unis ont une dette envers Haïti car leur économie profite en grande partie du travail fourni par des Haïtiens.
Au cours de son séjour qui aura duré moins de 24 heures, la délégation s’est rendue dans une école primaire religieuse à Cité Soleil et dans un centre de talents à Turgeau. Elle a également rencontré des hommes d’affaires haïtiens avant de s’entretenir avec les autorités du pays.
Un grand dispositif de sécurité a été mis en place dans plusieurs artères de la capitale. Des agents de différentes unités de la Police nationale d’Haïti (PNH), dont le Swatt, le Cimo, Bim, et des policiers administratifs barricadaient le Palais national. Les forces de l’ordre avaient également monté la garde dans les parages de l’aéroport international Toussaint Louverture. Des blindés de la mission onusienne ont été également remarqués peu avant l’arrivée de la délégation.
Par Ladenson Fleurival (Source : Le Matin du mercredi 11 mars 2009)
PÉTION-VILLE / ÉCOLE / EFFONDREMENT
Par Sylvestre Fils Dorcilus
Nérette : côté gouvernement, déjà l’oubli …
La mémoire de l’effondrement, le 7 novembre 2008, de « La promesse collège évangélique » à Nérette, Pétion-Ville, reste encore vivace. Chez les nombreuses familles endeuillées. Chez les amis des victimes. Chez les rescapés. Mais, côté gouvernement, d’autres priorités semblent avoir pris le pas sur cette tragédie qui a fait une centaine de morts et presqu’autant de blessés… Et, naturellement, les engagements, pris sur le théâtre de l’effondrement et dans le cadre de cérémonies hommage aux secouristes, tardent à se concrétiser.
Samedi 7 mars 2009. Quatre mois que l’établissement « La promesse collège évangélique », s’est effondré aux heures de classe, à Nérette, Pétion-Ville. Une centaine d’écoliers disparaît dans la tragédie. Plusieurs dizaines de blessés, dont certains resteront handicapés pour le reste de leur vie, sont recensés.
Autorités gouvernementales et municipales, accourues sur les lieux, se confondent, devant les caméras des télévisions, en promesses d’assistance aux parents des victimes, aux écoliers survivants et professeurs. Quant aux mesures à prendre pour qu’une telle catastrophe ne se répète plus, c’était la surenchère.
Mais aujourd’hui encore, parents et écoliers de Nérette attendent et, dans la région métropolitaine, les vielles bâtisses, transformées en établissements du savoir, continuent d’être des menaces. Sur les débris de « La promesse collège évangélique » en passe de devenir un lieu de pèlerinage, mercredi matin, riverains, parents, survivants, professeurs et curieux sont venus à nouveau se recueillir.
La consternation se lit sur les visages. Certains, les larmes aux yeux, s’adressant aux membres de la presse, ont exprimé leur indignation face à ce qu’ils appellent « l’irresponsabilité des dirigeants ». Sur une chaise roulante elle a été amputée de la jambe gauche -, Rébecca Norice, 17 ans, en pleurs, dit souhaiter regagner le chemin de l’école l’année prochaine.
« Heureusement elle a eu la vie sauve quoiqu’elle souffre terriblement. Elle doit être opérée sous peu de la jambe droite », apprend sa mère, visiblement déchirée par le chagrin.« En me trouvant ici ce matin, je me sens en train de revivre un autre vendredi 7 novembre. Je ne pourrai jamais oublier mes trois enfants disparus. Ô mon Dieu! », sanglote une mère dans la quarantaine, venue assister à une conférence de presse organisée par l’Asosyasyon viktim yo nan dram Nèrèt (Assovinèrèt).
Constituée de professeurs et de parents, l’association voulait rappeler aux autorités leurs promesses et engagements. Pas moins de trois commissions, dont une dite interministérielle, ont été formées peu de temps après la tragédie dans l’objectif d’assister les victimes et rescapés.
Une enveloppe de 16 millions de gourdes, tirée des fonds du programme d’urgence conçu au constat des dommages de la saison cyclonique, a été décaissée par le ministère de l’Intérieur et des Collectivités territoriales et remise à l’Administration municipale de Pétion-Ville pour aider les parents à organiser des funérailles dignes des disparus et couvrir les premiers frais d’hospitalisation et autres soins pour les blessés. Mais depuis ?« Les autorités, malgré leurs promesses publiques, n’ont accordé aucune attention aux parents des victimes et enseignants rescapés et écoliers survivants de la tragédie.
Pas même un appui psychologique ne leur a été apporté, alors qu’une commission a été également créée à cette fin », ont déploré les membres d’Assovinèrèt, soulignant par ailleurs que la majorité des enseignants rescapés, qui n’avaient pour seul et unique emploi que leur chair à « La promesse », sont aujourd’hui au chômage dans un pays où il n’y a pas d’assistance-chômage.
Justice et réparations…
Informés de la libération, depuis fin décembre, dans des conditions peu claires, du directeur de l’établissement scolaire effondré, en l’occurrence le révérend pasteur Fortin Augustin, les parents des victimes ont crié au scandale.
Becker Jean-Baptiste est indigné. Près de quatre mois après avoir enterré trois de ses sept enfants victimes de l’effondrement, il vit, à l’instar de tant d’autres parents, difficilement ces pertes.
« Nous demandons justice et réparations pour nos enfants victimes. Ce n’est pas normal de procéder à la libération de Fortin Augustin sans procès », tempête-t-il.Selon certaines sources, Fortin Augustin aurait déjà touché d’une compagnie d’assurance. Laquelle ? Les sources n’ont pu préciser. Toutefois, elles signalent que la mairesse de Pétion-Ville, Claire Lydie Parent, n’avait pas été en mesure de prouver à la justice qu’elle avait interdit la construction de l’établissement effondré.
Établissements scolaires, états lamentables
Malgré des mesures drastiques annoncées après l’effondrement de « La promesse collège évangélique » et la création d’un comité ad hoc pour une évaluation sommaire des bâtiments scolaires, l’aspect physique de plusieurs écoles de la région métropolitaine laisse craindre un effondrement « plus tragique » que celui de « La promesse ».
Deux ou trois établissements ont été certes visités et leurs propriétaires sommés de les sécuriser. C’était dans la semaine d’après la tragédie. Mais, depuis, personne n’entend plus parler de ces mesures. Le temps qui fait toujours son œuvre, là aussi, l’a fait. Néanmoins, la mémoire de Nérette restera toujours vivace. Pour certains.
Nérette : côté gouvernement, déjà l’oubli …
La mémoire de l’effondrement, le 7 novembre 2008, de « La promesse collège évangélique » à Nérette, Pétion-Ville, reste encore vivace. Chez les nombreuses familles endeuillées. Chez les amis des victimes. Chez les rescapés. Mais, côté gouvernement, d’autres priorités semblent avoir pris le pas sur cette tragédie qui a fait une centaine de morts et presqu’autant de blessés… Et, naturellement, les engagements, pris sur le théâtre de l’effondrement et dans le cadre de cérémonies hommage aux secouristes, tardent à se concrétiser.
Samedi 7 mars 2009. Quatre mois que l’établissement « La promesse collège évangélique », s’est effondré aux heures de classe, à Nérette, Pétion-Ville. Une centaine d’écoliers disparaît dans la tragédie. Plusieurs dizaines de blessés, dont certains resteront handicapés pour le reste de leur vie, sont recensés.
Autorités gouvernementales et municipales, accourues sur les lieux, se confondent, devant les caméras des télévisions, en promesses d’assistance aux parents des victimes, aux écoliers survivants et professeurs. Quant aux mesures à prendre pour qu’une telle catastrophe ne se répète plus, c’était la surenchère.
Mais aujourd’hui encore, parents et écoliers de Nérette attendent et, dans la région métropolitaine, les vielles bâtisses, transformées en établissements du savoir, continuent d’être des menaces. Sur les débris de « La promesse collège évangélique » en passe de devenir un lieu de pèlerinage, mercredi matin, riverains, parents, survivants, professeurs et curieux sont venus à nouveau se recueillir.
La consternation se lit sur les visages. Certains, les larmes aux yeux, s’adressant aux membres de la presse, ont exprimé leur indignation face à ce qu’ils appellent « l’irresponsabilité des dirigeants ». Sur une chaise roulante elle a été amputée de la jambe gauche -, Rébecca Norice, 17 ans, en pleurs, dit souhaiter regagner le chemin de l’école l’année prochaine.
« Heureusement elle a eu la vie sauve quoiqu’elle souffre terriblement. Elle doit être opérée sous peu de la jambe droite », apprend sa mère, visiblement déchirée par le chagrin.« En me trouvant ici ce matin, je me sens en train de revivre un autre vendredi 7 novembre. Je ne pourrai jamais oublier mes trois enfants disparus. Ô mon Dieu! », sanglote une mère dans la quarantaine, venue assister à une conférence de presse organisée par l’Asosyasyon viktim yo nan dram Nèrèt (Assovinèrèt).
Constituée de professeurs et de parents, l’association voulait rappeler aux autorités leurs promesses et engagements. Pas moins de trois commissions, dont une dite interministérielle, ont été formées peu de temps après la tragédie dans l’objectif d’assister les victimes et rescapés.
Une enveloppe de 16 millions de gourdes, tirée des fonds du programme d’urgence conçu au constat des dommages de la saison cyclonique, a été décaissée par le ministère de l’Intérieur et des Collectivités territoriales et remise à l’Administration municipale de Pétion-Ville pour aider les parents à organiser des funérailles dignes des disparus et couvrir les premiers frais d’hospitalisation et autres soins pour les blessés. Mais depuis ?« Les autorités, malgré leurs promesses publiques, n’ont accordé aucune attention aux parents des victimes et enseignants rescapés et écoliers survivants de la tragédie.
Pas même un appui psychologique ne leur a été apporté, alors qu’une commission a été également créée à cette fin », ont déploré les membres d’Assovinèrèt, soulignant par ailleurs que la majorité des enseignants rescapés, qui n’avaient pour seul et unique emploi que leur chair à « La promesse », sont aujourd’hui au chômage dans un pays où il n’y a pas d’assistance-chômage.
Justice et réparations…
Informés de la libération, depuis fin décembre, dans des conditions peu claires, du directeur de l’établissement scolaire effondré, en l’occurrence le révérend pasteur Fortin Augustin, les parents des victimes ont crié au scandale.
Becker Jean-Baptiste est indigné. Près de quatre mois après avoir enterré trois de ses sept enfants victimes de l’effondrement, il vit, à l’instar de tant d’autres parents, difficilement ces pertes.
« Nous demandons justice et réparations pour nos enfants victimes. Ce n’est pas normal de procéder à la libération de Fortin Augustin sans procès », tempête-t-il.Selon certaines sources, Fortin Augustin aurait déjà touché d’une compagnie d’assurance. Laquelle ? Les sources n’ont pu préciser. Toutefois, elles signalent que la mairesse de Pétion-Ville, Claire Lydie Parent, n’avait pas été en mesure de prouver à la justice qu’elle avait interdit la construction de l’établissement effondré.
Établissements scolaires, états lamentables
Malgré des mesures drastiques annoncées après l’effondrement de « La promesse collège évangélique » et la création d’un comité ad hoc pour une évaluation sommaire des bâtiments scolaires, l’aspect physique de plusieurs écoles de la région métropolitaine laisse craindre un effondrement « plus tragique » que celui de « La promesse ».
Deux ou trois établissements ont été certes visités et leurs propriétaires sommés de les sécuriser. C’était dans la semaine d’après la tragédie. Mais, depuis, personne n’entend plus parler de ces mesures. Le temps qui fait toujours son œuvre, là aussi, l’a fait. Néanmoins, la mémoire de Nérette restera toujours vivace. Pour certains.
mardi 3 mars 2009
HAITI / BAHAMAS / TÉLÉCOMMUNICATIONS
Haïti désormais à l’heure de l’Internet à haut débit
La Téléco et la Bahamas Télécommunication Company lancent le câble de fibre optique entre Haïti et les Bahamas, lors d'une exposition conjointe, le vendredi 27 février à Port-au-Prince, des différents aspects du projet maintenant opérationnel d’installation d’un câble sous-marin de fibre optique entre les deux pays.
Baptisé « Bahamas Haïti International » (BHI), ce projet permet la création en Haïti, désormais, d’un lien de transmission internationale par internet à haut débit.Cette avancée technologique entraînera une diminution significative des coûts des télécommuni-c ations en raison du fait que l’on va beaucoup moins recourir aux transmissions via satellite, a expliqué le directeur général de la Téléco, M. Michel Présumé.
Il prévoit ainsi la diminution considérable des coûts d’opération des fournisseurs de service internet et de téléphonie, notamment ceux utilisant les services par ondes hertziennes de compagnies dominicaines dotées du câble de fibre optique.
Les entreprises impliquées dans la gestion et la transmission de données seront plus à même d’atteindre avec efficacité leurs objectifs, a ajouté le responsable de la compagnie nationale de télécommunications. Le projet de câble de fibre optique entre Haïti et les Bahamas lancé en 2005 est évalué à 6 millions de dollars.
Il est exclusivement financé par la Téléco et BTC. Présidée par le directeur général de la Téléco et son homologue de la BTC, Marlon S. Johnson, la cérémonie de lancement du câble de fibre optique s’est déroulée en présence du vice-président du Conseil d’administration de la Téléco , l’économiste Philippe Lahens, et des représentants de nombreuses firmes du secteur des télécommunications, de plusieurs universités et d’institutions bancaires.
La Téléco et la Bahamas Télécommunication Company lancent le câble de fibre optique entre Haïti et les Bahamas, lors d'une exposition conjointe, le vendredi 27 février à Port-au-Prince, des différents aspects du projet maintenant opérationnel d’installation d’un câble sous-marin de fibre optique entre les deux pays.
Baptisé « Bahamas Haïti International » (BHI), ce projet permet la création en Haïti, désormais, d’un lien de transmission internationale par internet à haut débit.Cette avancée technologique entraînera une diminution significative des coûts des télécommuni-c ations en raison du fait que l’on va beaucoup moins recourir aux transmissions via satellite, a expliqué le directeur général de la Téléco, M. Michel Présumé.
Il prévoit ainsi la diminution considérable des coûts d’opération des fournisseurs de service internet et de téléphonie, notamment ceux utilisant les services par ondes hertziennes de compagnies dominicaines dotées du câble de fibre optique.
Les entreprises impliquées dans la gestion et la transmission de données seront plus à même d’atteindre avec efficacité leurs objectifs, a ajouté le responsable de la compagnie nationale de télécommunications. Le projet de câble de fibre optique entre Haïti et les Bahamas lancé en 2005 est évalué à 6 millions de dollars.
Il est exclusivement financé par la Téléco et BTC. Présidée par le directeur général de la Téléco et son homologue de la BTC, Marlon S. Johnson, la cérémonie de lancement du câble de fibre optique s’est déroulée en présence du vice-président du Conseil d’administration de la Téléco , l’économiste Philippe Lahens, et des représentants de nombreuses firmes du secteur des télécommunications, de plusieurs universités et d’institutions bancaires.
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