Manifestation d’intérêt en faveur d’Haïti
« Je crois que l’avenir sera meilleur », déclare Clinton.
Le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (Onu), Ban Ki-moon et l’ancien président américain William Jefferson Clinton ont laissé Haïti mardi à destination de Washington, en promettant de défendre la cause du pays auprès de la communauté internationale. « Je vais rencontrer le président Barack Obama et la secrétaire d’État américain Hillary Clinton.
Je vais leur dire qu’il a été possible de rétablir la paix en Haïti. Je vais leur dire aussi combien la situation économique est difficile et qu’il est important d’aider le pays à reprendre la voie du développement », a affirmé le numéro un de l’Onu, au cours d’une conférence de presse tenue à la base logistique de la Minustah, peu avant de regagner la République étoilée. « Il y a un certain degré de stabilité et d’ordre public.
Malgré tout, Haïti reste sous la menace des catastrophes naturelles. La communauté internationale doit continuer à appuyer le pays », a renchéri Ban Ki-moon qui effectuait en Haïti son deuxième voyage en moins de deux ans. Pour sa part, l’ex-président américain Bill Clinton, qui s’est montré intéressé par les éventuelles retombées positives de la prochaine conférence des bailleurs d’Haïti, a ajouté : « Je vais veiller à ce que cette réunion soit un grand succès pour Haïti ». Clinton a exprimé tout son optimisme pour l’avenir du pays. «J’ai effectué plusieurs voyages ici, dont le premier remonte à 35 ans."
C’est la première fois que je suis frappé par cette possibilité de sortir le pays de la pauvreté, une position à défendre dans la conférence des bailleurs. Nous mettrons tout en œuvre pour prouver que cette possibilité existe et que l’aide au développement peut rapporter », a-t-il poursuivi.
Cependant, l’ex-locataire de la Maison Blanche croit qu’il est urgent pour le gouvernement haïtien de prendre des mesures énergiques pour réduire les dégâts causés par des catastrophes naturelles, créer des emplois, construire des infrastructures pour développer le secteur du touristique. L’ex-président américain a convié les autorités gouvernementales haïtiennes à lire le rapport Paul Collier qui a motivé son voyage en Haïti et à faire les remarques subséquentes. Le document, rédigé à la demande les Nations unies, fait actuellement l’objet d’un débat au bureau du secrétaire général Ban Ki-moon.
Soulignant les dégâts des dernières catastrophes naturelles et la récession économique qui ont frappé le pays en 2008, l’économiste Paul Collier estime que la situation d’Haïti est loin d’être désespérée si on la compare à celle d’autres États fragiles.
Il propose de mettre en oeuvre une stratégie réaliste pour établir une sécurité économique rapide. La délégation, arrivée lundi en Haïti, comptait, en plus du secrétaire général des Nations unies et William Jefferson Clinton, une quinzaine d’investisseurs étrangers dont le rappeur d’origine haïtienne Wyclef Jean.
« Nous sommes venus en Haïti avec le président Clinton pour faire part de notre solidarité au peuple haïtien et pour mettre les défis auxquels le pays est confronté en tête des priorités de la communauté internationale », a affirmé M. Ban Ki-Moon à son arrivée dans la capitale haïtienne.
Ce message d’espoir a été transmis au peuple haïtien lors d’une conférence de presse conjointe du président haïtien René Préval, du secrétaire général des Nations unies et de l’ancien président américain. Selon le patron de l’Onu, « une vraie fenêtre d’espoir s’ouvre pour le pays ». Cependant, « sortir Haïti de l’impasse dépendra de la volonté de l’ensemble des Haïtiens », a-t-il prévenu. De son côté, René Préval a expliqué à ses hôtes le contexte difficile dans lequel Haïti se débat depuis deux ans.
« Votre visite nous trouve encore sous l’effet de trois ondes de choc qui ont secoué notre pays en 2008 : l’escalade du prix du pétrole, l’augmentation rapide du coût des denrées alimentaires et les quatre cyclones et ouragans que vous connaissez. Une visite qui nous inspire aussi que nous ne sommes pas seuls et que le dur labeur auquel le peuple haïtien doit s’atteler pour la nécessaire reconstruction du pays ne vous laisse pas indifférents » a déclaré le chef de l’État René Préval. «L’année 2008 avait bien commencé. La stabilité politique commençait à se renforcer.
Les principaux résultats au niveau de l’économie rassuraient les investisseurs : inflation maîtrisée, Produit intérieur bruit (PIB), redevenu croissant après de nombreuses années de chute continue, situation de l’emploi améliorée... C’est cette dynamique que les ondes de choc de 2008 ont cassée. Ce qui alourdit davantage le fardeau des Haïtiens au quotidien. C’est ce qui fait aussi que le peuple haïtien ne comprend pas la réduction de plus 40 % que ses partenaires financiers ont imposée à leur aide au pays au titre de l’appui budgétaire. Haïti a plus que jamais besoin de la solidarité de la communauté internationale », a conclu René Préval.
Pour sa part, Bill Clinton, ovationné par des sympathisants lavalas qui ont organisé, lundi, une manifestation pacifique en faveur du retour physique en Haïti de l’ex-président de Jean-Bertrand Aristide, a invité les Haïtiens à se tourner vers l’avenir.Sur des pancartes que brandissaient les manifestants, on pouvait lire : « We want Aristide back home. We love Hillary and Bill Clinton. Let our Aristide back home! «Traduire littéralement : nous voulons le retour d’Aristide au pays.
Nous aimons Hillary et Bill Clinton. Ramenez-nous notre Aristide ». Des indications créoles du genre « Vle pa vle, titid nan wout » se lisaient également sur les pancartes.La manifestation lavalas , sur la route de l’aéroport et devant le siège du Palais présidentiel, n’a pas eu l’effet escompté de l’avis de certains observateurs qui qualifient la déclaration de Clinton de « douche froide » pour les manifestants.
« L’une des choses importantes que je peux vous dire est que votre avenir peut être meilleur que votre passé. Je crois que l’avenir sera meilleur » martelé en effet Clinton. Le principal instigateur du retour à l’ordre constitutionnel en 1994 (une intervention militaire qui avait reconduit Aristide au pouvoir, trois ans après avoir été victime d’un coup d’État militaire) pense que le Canada et les États-Unis ont une dette envers Haïti car leur économie profite en grande partie du travail fourni par des Haïtiens.
Au cours de son séjour qui aura duré moins de 24 heures, la délégation s’est rendue dans une école primaire religieuse à Cité Soleil et dans un centre de talents à Turgeau. Elle a également rencontré des hommes d’affaires haïtiens avant de s’entretenir avec les autorités du pays.
Un grand dispositif de sécurité a été mis en place dans plusieurs artères de la capitale. Des agents de différentes unités de la Police nationale d’Haïti (PNH), dont le Swatt, le Cimo, Bim, et des policiers administratifs barricadaient le Palais national. Les forces de l’ordre avaient également monté la garde dans les parages de l’aéroport international Toussaint Louverture. Des blindés de la mission onusienne ont été également remarqués peu avant l’arrivée de la délégation.
Par Ladenson Fleurival (Source : Le Matin du mercredi 11 mars 2009)
jeudi 12 mars 2009
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