Un mort et 809 blessés dans tout le pays
Selon un bilan définitif dressé par les autorités haïtiennes, le 27 février, les trois gras n'ont fait qu'un mort et 809 blessés, la plupart légers dans tout le pays. Toutefois, le nombre de mort et de blessé présenté par ces derniers laisse perplexe plus d'un.
ÀPort-au-Prince, les centres de secours d’urgence mis en place par les organisateurs de cette fête populaire ont traité 769 cas de blessés, dont 508 blessures légères, certaines par arme blanche, indiquent le docteur Claude Suréna, responsable des centres et Garry Desrosiers, porte-parole adjoint de la police.
661 ont été pris en charge au niveau des postes établis, 108 au niveau des structures hospitalières et 48 autres ont été transféré, précise le docteur Suréna. Garry Desrosiers, pour sa part, déclare dénombrer un seul mort dans la capitale haïtienne durant les trois jours gras.
Il s’agit de Sandra Pierre, une fillette de 15 ans qui a eu le crâne brisé à la rue des Casernes au centre de la capitale, sous les roues du char du groupe rap créole Barikad Crew. Plusieurs arrestations ont, par ailleurs, été effectuées dans les divers départements géographiques du pays durant les festivités.
Le porte-parole de la Pnh fait part également deux cas d’enlèvements enregistrés durant le carnaval. Mr Desrosiers n’a pas voulu fournir des détails sur les circonstances dans lesquelles ces personnes ont été kidnappées pour ne pas influencer, dit-il, l’enquête policière.
samedi 28 février 2009
Haïti / POLICE NATIONALE
702 nouveaux policiers gradués
Sept cent deux nouveaux policiers, dont quatre vingt six filles sont sortis, ce 27 février 2009, de l’Académie de la Police nationale d’Haïti (PNH) pour augmenter l’effectif de l’institution policière haïtienne.
La cérémonie de graduation des nouveaux agents qui constituent la 20e promotion de l'institution policière s’est déroulée à l’école de police haïtienne devant un parterre d’officiels du gouvernement haïtien et de diplomates étrangers.
Ces 702 nouveaux membres de la PNH sont appelés à œuvrer avec professionnalisme à l’instauration d’un climat sécuritaire dans tout le pays tout en servant et protégeant la population comme se veut leur devise.
Cette promotion porte l’effectif de la Police nationale à plus de 9600 policiers et policières depuis son existence il y a 14 ans. Selon le directeur de l’Académie, Jean Miguélite Maximé, pendant sept mois, ces agents ont reçu des enseignements en sciences policières et en droit. Pour lui « être policier c’est plus qu’une profession, c’est un sacerdoce ».
« Dans toutes nos actions, nous devons nous comporter comme de bons citoyens si nous voulons être de bons policiers », soutient Jean Miguélite Maximé, exhortant les nouveaux policiers à rejeter l’arbitraire comme moyen de résolution de conflits.
Rappelant à ces policiers leur mission de « protéger et servir » la population, le premier ministre Michèle Duvivier Pierre-Louis et président du Conseil supérieur de la Police nationale (CSPN) a insisté sur l’aspect civique des devoirs des policiers haïtiens tout explicitant à l’attention des membres de la Pnh le sens des mots « Protéger et servir ».
« Protéger c’est-à-dire défendre contre les injustices, connaître la loi pour l’appliquer, protéger les vies, les biens, l’environnement, les femmes, les enfants, avoir de la compassion pour ceux qui souffrent, protéger les corps contre les coups de bâton, contre la torture inutile, protéger veut aussi dire respecter », a expliqué Mme Pierre-Louis.
Servir, poursuit le premier ministre, c’est « être au service des plus vulnérables, être disponible de cœur et d’esprit, être à l’écoute, anticiper les problèmes et réagir vite pour les solutionne ».
Michèle Pierre-Louis réaffirme le soutien du pouvoir exécutif à l’endroit de la police nationale tout en saluant les efforts jusqu’ici consentis par l’institution policière en vue d’améliorer la situation sécuritaire du pays.
« La situation sécuritaire du pays s’est beaucoup améliorée. Mais il reste encore beaucoup à faire pour combattre le crime, le viol, le trafic de drogue, le banditisme … », a reconnu le chef du gouvernement. Michèle Duvivier Pierre-Louis assure que le gouvernement est conscient que « la lutte contre l’insécurité passe également par l’amélioration des conditions de vie de la population ».
Sept cent deux nouveaux policiers, dont quatre vingt six filles sont sortis, ce 27 février 2009, de l’Académie de la Police nationale d’Haïti (PNH) pour augmenter l’effectif de l’institution policière haïtienne.
La cérémonie de graduation des nouveaux agents qui constituent la 20e promotion de l'institution policière s’est déroulée à l’école de police haïtienne devant un parterre d’officiels du gouvernement haïtien et de diplomates étrangers.
Ces 702 nouveaux membres de la PNH sont appelés à œuvrer avec professionnalisme à l’instauration d’un climat sécuritaire dans tout le pays tout en servant et protégeant la population comme se veut leur devise.
Cette promotion porte l’effectif de la Police nationale à plus de 9600 policiers et policières depuis son existence il y a 14 ans. Selon le directeur de l’Académie, Jean Miguélite Maximé, pendant sept mois, ces agents ont reçu des enseignements en sciences policières et en droit. Pour lui « être policier c’est plus qu’une profession, c’est un sacerdoce ».
« Dans toutes nos actions, nous devons nous comporter comme de bons citoyens si nous voulons être de bons policiers », soutient Jean Miguélite Maximé, exhortant les nouveaux policiers à rejeter l’arbitraire comme moyen de résolution de conflits.
Rappelant à ces policiers leur mission de « protéger et servir » la population, le premier ministre Michèle Duvivier Pierre-Louis et président du Conseil supérieur de la Police nationale (CSPN) a insisté sur l’aspect civique des devoirs des policiers haïtiens tout explicitant à l’attention des membres de la Pnh le sens des mots « Protéger et servir ».
« Protéger c’est-à-dire défendre contre les injustices, connaître la loi pour l’appliquer, protéger les vies, les biens, l’environnement, les femmes, les enfants, avoir de la compassion pour ceux qui souffrent, protéger les corps contre les coups de bâton, contre la torture inutile, protéger veut aussi dire respecter », a expliqué Mme Pierre-Louis.
Servir, poursuit le premier ministre, c’est « être au service des plus vulnérables, être disponible de cœur et d’esprit, être à l’écoute, anticiper les problèmes et réagir vite pour les solutionne ».
Michèle Pierre-Louis réaffirme le soutien du pouvoir exécutif à l’endroit de la police nationale tout en saluant les efforts jusqu’ici consentis par l’institution policière en vue d’améliorer la situation sécuritaire du pays.
« La situation sécuritaire du pays s’est beaucoup améliorée. Mais il reste encore beaucoup à faire pour combattre le crime, le viol, le trafic de drogue, le banditisme … », a reconnu le chef du gouvernement. Michèle Duvivier Pierre-Louis assure que le gouvernement est conscient que « la lutte contre l’insécurité passe également par l’amélioration des conditions de vie de la population ».
jeudi 26 février 2009
PORT-AU-PRINCE / CARNAVAL 2009
Les fruits n’ont pas tenu la promesse des fleurs !
Fini le branle-bas en vue de la réalisation cette année d’un carnaval de rêve ! Les résultats sont maigres quant aux performances des acteurs sur les plans organisationnel, musical et artistique. Les organisateurs ne sont pas parvenus à développer le thème de l’évènement (men nan men lavi ka bèl) et à assurer sa promotion.
Les médias mobilisés pour la circonstance, en l’occurrence « la revue Banda et surtout la Radionaval, ont consacré la plupart de leurs espaces et temps d’antennes à rapporter des causeries artificielles et à diffuser des méringues carnavalesques.
Le civisme, le comportement exemplaire des « carnavaliers », la politique d’assainissement de la mairie de Port-au-Prince sur le parcours et le site du carnaval (Champ de Mars) pendant les trois jours gras, l’expression prononcée des aspects artistique et culturel sont parmi les éléments prioritaires qui ont été laissés aux oubliettes.
Des stands inachevés, l’absence de couleurs, les couacs à répétition et les mauvais timings d’intervention sur le parcours révèlent à quel point les organisateurs n’avaient pas la maîtrise de l’évènement dans sa globalité. Un remorqueur de char était en panne, ce qui avait handicapé le cortège le premier jour gras. Pas mal de « carnavaliers » ont relaté leurs frustrations au micro de la presse et condamné la mauvaise gestion des opérations.
Et, pourtant, des réflexions sur la problématique d’un carnaval réussi à Port-au-Prince semblent avoir été produites plus d’un mois d’avance, selon plusieurs membres du comité d’organisation dont on sait qu’ils avaient passé au peigne fin les tâches à accomplir au moment du lancement des festivités le 8 janvier dernier.
Sur le plan musical, le bilan du carnaval 2009 a été terne. Les principaux groupes musicaux n’ont pas fait preuve de créativité cette année, car aucune méringue n’a réellement fait la différence. En outre, les textes pour la plupart se sont révélés d’une très grande pauvreté.
Aussi, très peu des formations musicales ont-elles réussi à créer une animation soutenue sur le parcours. Enfin, elles ont été dans leur majorité confrontées à des problèmes de sonorisation pendant les trois jours gras.
Polémiques, polémiques…
La non disponibilité à temps des allocations prévues par le gouvernement pour la réalisation du carnaval est la cause véritable des trébuchements, a argué un responsable de la mairie de Port-au-Prince.
Le ministre de la Culture, M. Olsen Jean Julien, qui a qualifié de réussite le carnaval 2009 sur le plan esthétique, a formellement souligné que, selon un protocole d’accord signé entre son ministère et la mairie de Port-au-Prince, le déblocage des fonds pour l’organisation des festivités carnavalesques devait être effectué sur la base de trois versements successifs : 12 millions de gourdes pour les exercices pré carnavalesques, 24 millions qui couvriront les dépenses des trois jours gras, et 4 millions de gourdes pour acquitter tous autres frais relatifs au salaire du personnel mobilisé en la circonstance.
Les décaissements sont bel et bien effectués suivants les modalités établies, a-t-il déclaré. Cependant, une semaine avant la tenue des festivités, un membre du sous-comité artistique du carnaval s’en était lavé les mains et n’avait pas caché l’incapacité de la structure qu’il dirige à garantir le plein succès de l’évènement sur le plan artistique et esthétique.
Il imputait les difficultés au retard accusé par le ministère de la Culture pour débloquer les fonds nécessaires à la réalisation du carnaval. « Voilà que tout devait être prêt maintenant, alors que nous sommes encore dans l’incertitude », avait martelé Prince Guetjens , lors d’une conférence de presse.
Deux instances institutionnelles diffusant des informations contradictoires… Sur le plan organisationnel, n’était-ce pas la chronique d’un échec annoncé ?
Et encore la polémique…
La gestion du carnaval est loin d’être une chose facile, a estimé le ministre de la Culture. Olsen Jean Julien, lors d’une communication à la presse, a expliqué les raisons pour lesquelles de longues étapes restent à franchir pour parvenir à la réalisation d’un carnaval à la perfection.
« Cet événement culturel organisé régulièrement depuis un siècle en Haïti n’est pas suffisamment évalué pour arriver à sa maîtrise totale sur le plan organisationnel », a jugé le ministre Jean Julien qui a informé que des démarches sont en cours afin d’établir une structure permanente dotée de la mission de réaliser une gestion plus efficace du carnaval.Le ministre a annoncé la création d’une institution composée des entités incontournables dans l’organisation du carnaval.
Selon M. Jean Julien, les ministères du Tourisme, de l’Intérieur, la Chambre de commerce et d’industrie d’Haïti, l’Institut de sauvegarde du patrimoine nationale (ISPAN), le Bureau national d’Ethnologie (BNE), l’Université d’État d’Haïti (UEH) peuvent œuvrer d’un commun accord afin de définir de nouvelles orientations pour la planification de cet événement culturel.
Le maire Jean Muscadin Yves Jason a lui aussi annoncé la mise en place d’un bureau permanent devant prendre en charge l’organisation du carnaval. S’agit-il de la même entité ou de deux entités différentes ?
Hudler Joseph (Source : Le Matin du jeudi 26 février 2009)
Fini le branle-bas en vue de la réalisation cette année d’un carnaval de rêve ! Les résultats sont maigres quant aux performances des acteurs sur les plans organisationnel, musical et artistique. Les organisateurs ne sont pas parvenus à développer le thème de l’évènement (men nan men lavi ka bèl) et à assurer sa promotion.
Les médias mobilisés pour la circonstance, en l’occurrence « la revue Banda et surtout la Radionaval, ont consacré la plupart de leurs espaces et temps d’antennes à rapporter des causeries artificielles et à diffuser des méringues carnavalesques.
Le civisme, le comportement exemplaire des « carnavaliers », la politique d’assainissement de la mairie de Port-au-Prince sur le parcours et le site du carnaval (Champ de Mars) pendant les trois jours gras, l’expression prononcée des aspects artistique et culturel sont parmi les éléments prioritaires qui ont été laissés aux oubliettes.
Des stands inachevés, l’absence de couleurs, les couacs à répétition et les mauvais timings d’intervention sur le parcours révèlent à quel point les organisateurs n’avaient pas la maîtrise de l’évènement dans sa globalité. Un remorqueur de char était en panne, ce qui avait handicapé le cortège le premier jour gras. Pas mal de « carnavaliers » ont relaté leurs frustrations au micro de la presse et condamné la mauvaise gestion des opérations.
Et, pourtant, des réflexions sur la problématique d’un carnaval réussi à Port-au-Prince semblent avoir été produites plus d’un mois d’avance, selon plusieurs membres du comité d’organisation dont on sait qu’ils avaient passé au peigne fin les tâches à accomplir au moment du lancement des festivités le 8 janvier dernier.
Sur le plan musical, le bilan du carnaval 2009 a été terne. Les principaux groupes musicaux n’ont pas fait preuve de créativité cette année, car aucune méringue n’a réellement fait la différence. En outre, les textes pour la plupart se sont révélés d’une très grande pauvreté.
Aussi, très peu des formations musicales ont-elles réussi à créer une animation soutenue sur le parcours. Enfin, elles ont été dans leur majorité confrontées à des problèmes de sonorisation pendant les trois jours gras.
Polémiques, polémiques…
La non disponibilité à temps des allocations prévues par le gouvernement pour la réalisation du carnaval est la cause véritable des trébuchements, a argué un responsable de la mairie de Port-au-Prince.
Le ministre de la Culture, M. Olsen Jean Julien, qui a qualifié de réussite le carnaval 2009 sur le plan esthétique, a formellement souligné que, selon un protocole d’accord signé entre son ministère et la mairie de Port-au-Prince, le déblocage des fonds pour l’organisation des festivités carnavalesques devait être effectué sur la base de trois versements successifs : 12 millions de gourdes pour les exercices pré carnavalesques, 24 millions qui couvriront les dépenses des trois jours gras, et 4 millions de gourdes pour acquitter tous autres frais relatifs au salaire du personnel mobilisé en la circonstance.
Les décaissements sont bel et bien effectués suivants les modalités établies, a-t-il déclaré. Cependant, une semaine avant la tenue des festivités, un membre du sous-comité artistique du carnaval s’en était lavé les mains et n’avait pas caché l’incapacité de la structure qu’il dirige à garantir le plein succès de l’évènement sur le plan artistique et esthétique.
Il imputait les difficultés au retard accusé par le ministère de la Culture pour débloquer les fonds nécessaires à la réalisation du carnaval. « Voilà que tout devait être prêt maintenant, alors que nous sommes encore dans l’incertitude », avait martelé Prince Guetjens , lors d’une conférence de presse.
Deux instances institutionnelles diffusant des informations contradictoires… Sur le plan organisationnel, n’était-ce pas la chronique d’un échec annoncé ?
Et encore la polémique…
La gestion du carnaval est loin d’être une chose facile, a estimé le ministre de la Culture. Olsen Jean Julien, lors d’une communication à la presse, a expliqué les raisons pour lesquelles de longues étapes restent à franchir pour parvenir à la réalisation d’un carnaval à la perfection.
« Cet événement culturel organisé régulièrement depuis un siècle en Haïti n’est pas suffisamment évalué pour arriver à sa maîtrise totale sur le plan organisationnel », a jugé le ministre Jean Julien qui a informé que des démarches sont en cours afin d’établir une structure permanente dotée de la mission de réaliser une gestion plus efficace du carnaval.Le ministre a annoncé la création d’une institution composée des entités incontournables dans l’organisation du carnaval.
Selon M. Jean Julien, les ministères du Tourisme, de l’Intérieur, la Chambre de commerce et d’industrie d’Haïti, l’Institut de sauvegarde du patrimoine nationale (ISPAN), le Bureau national d’Ethnologie (BNE), l’Université d’État d’Haïti (UEH) peuvent œuvrer d’un commun accord afin de définir de nouvelles orientations pour la planification de cet événement culturel.
Le maire Jean Muscadin Yves Jason a lui aussi annoncé la mise en place d’un bureau permanent devant prendre en charge l’organisation du carnaval. S’agit-il de la même entité ou de deux entités différentes ?
Hudler Joseph (Source : Le Matin du jeudi 26 février 2009)
SANTÉ/LUTTE CONTRE LES MALADIES DE LA VUE
Par Sylvestre Fils Dorcilus
La cataracte : cette méchante infection oculaire aux dégâts irréversibles !
Les maladies des yeux, à travers les différentes régions du pays, prennent de plus en plus d’ampleur. Près de 60 000 personnes sont atteintes de la cataracte qui accuse le plus fort pourcentage de toutes les maladies de la vue, soit 50 % à 65 % et est à la base de la cécité. Pourtant, la plupart de ces affections pourraient être évitées. Cela, en respectant les mesures élémentaires d’hygiène.
Parmi les maladies des yeux les plus fréquentes en Haïti, on recense la cataracte, le glaucome, la rétinopathie diabétique, l’erreur de réfraction, la conjonctivite, l’amétropie ou trouble de la réfraction… Mais, celles qui conduisent à la cécité sont principalement la cataracte et le glaucome. Cependant les données statistiques relatives à ces maladies ne sont pas toujours disponibles.
La cataracte, avec plus de 60 % de cas recensés, soit environ 60 000 personnes atteintes, est d’ailleurs la première cause de cécité en Haïti. Elle est suivie du glaucome qui enregistre un taux estimé entre 20 % à 25 %. La rétinopathie vient en troisième position avec un taux de 5 %. Pour les autres pathologies oculaires, les données statistiques ne sont pas aussi disponibles.
Parlant des maladies des yeux qui évoluent vers la cécité, le Dr Frantz Large soutient qu’il y a des affections oculaires relativement courantes. Mais, à côté, d’autres peuvent être complexes comme la « cataracte capsulaire postérieure ». Elles peuvent même endommager l’œil.
Expliquant le processus par lequel l’œil peut être atteint, il fait savoir qu’en tant qu’organe de la vue, l’œil est constitué de milieux transparents devant conduire la lumière de l’extérieur vers la rétine.
La cataracte, fait remarquer Dr Large, frappe une personne à tout âge, car, dit-il, il y a plusieurs types de cataracte, dont les congénitales dues en partie à certains déficits métaboliques et génétiques. D’où, précise Frantz Large, la nécessité d’insister sur l’importance d’introduire dans le programme de santé primaire la vaccination contre la rubéole et les précautions que les femmes enceintes doivent adopter face aux enfants ayant des boutons au visage.
« La Société haïtienne d’ophtalmologie (Sho) n’est pas préoccupée par les maladies des yeux seulement pour des raisons humaines, mais également économiques », a indiqué le Dr Frantz Large, insistant sur la nécessité d’initier la notion de soins oculaires dans chaque hôpital ou centre de santé des zones « reculées » du pays, où l’on puisse administrer les premiers soins nécessaires et faire des opérations chirurgicales dans le cadre de la prise en charge.
Dix mille cas de cataracte. C’est le nombre de personnes atteintes approximativement de la cataracte chaque année en Haïti.
Sur une population estimée à 9 000 000 d’habitants, seulement 30 % environ ont accès à des soins ophtalmologiques. Ces chiffres, de l’avis du Dr Frantz Large, président de la Société haïtienne d’ophtalmologie, sont loin de traduire la réalité. « Ces chiffres ne signifient pas grand-chose, dans la mesure où ils ne représentent que ceux qui sont pris en charge en partie. »
Sur cette donne se greffe le fait que « les autorités sanitaires n’ont fait de la lutte contre les maladies de la vue leur priorité, les quelques structures sanitaires spécialisées ne répondent pas aux besoins des solliciteurs et qu’il n’y ait aucune prise en charge des personnes touchées », précise l’ophtalmologue, soulignant que la cécité frappe en général des personnes déjà sur le marché du travail, soit 3 % de la population.
Réduire la prévalence à la cécité !
Considérant la maladie visuelle comme une véritable problématique dans le pays, Frantz Large, en vue de réduire le taux de prévalence à la cécité provoquée surtout par la cataracte et le glaucome, a renouvelé la détermination de la société qu’il dirige et du Comité national de la prévention de la cécité (CNPC-Haïti) dont il vient d’être nommé secrétaire exécutif, de travailler aux côtés des autorités pour élaborer des programmes de prévention en faveur de la population.
Il dénonce également certains médecins non ophtalmologues qui s’avisent souvent de faire des examens visuels qui ne répondent pas aux critères adéquats et délivrent des certificats audiovisuels. Des pratiques qui, déplore-t-il, font plus de tort que de bien à la population.
Les maladies qui provoquent la cécité peuvent être évitées dans de nombreux cas. C’est dans ce sens qu’il faut comprendre les propos du Dr Frantz Large qui soutient : « Dans la grande majorité des cas, la cécité est évitable ou curable. Ce qui veut dire qu’il y a quelque chose à faire ».
Ainsi, pense-t-il, la cécité doit figurer parmi les questions de santé prioritaires, dans la mesure où elle est plus ressentie que la plupart des affections mortelles. Pourtant, « elle doit bénéficier du regard neuf des décideurs politiques », conclut le président de la Société haïtienne d’ophtalmologie (Sho).
La cataracte : cette méchante infection oculaire aux dégâts irréversibles !
Les maladies des yeux, à travers les différentes régions du pays, prennent de plus en plus d’ampleur. Près de 60 000 personnes sont atteintes de la cataracte qui accuse le plus fort pourcentage de toutes les maladies de la vue, soit 50 % à 65 % et est à la base de la cécité. Pourtant, la plupart de ces affections pourraient être évitées. Cela, en respectant les mesures élémentaires d’hygiène.
Parmi les maladies des yeux les plus fréquentes en Haïti, on recense la cataracte, le glaucome, la rétinopathie diabétique, l’erreur de réfraction, la conjonctivite, l’amétropie ou trouble de la réfraction… Mais, celles qui conduisent à la cécité sont principalement la cataracte et le glaucome. Cependant les données statistiques relatives à ces maladies ne sont pas toujours disponibles.
La cataracte, avec plus de 60 % de cas recensés, soit environ 60 000 personnes atteintes, est d’ailleurs la première cause de cécité en Haïti. Elle est suivie du glaucome qui enregistre un taux estimé entre 20 % à 25 %. La rétinopathie vient en troisième position avec un taux de 5 %. Pour les autres pathologies oculaires, les données statistiques ne sont pas aussi disponibles.
Parlant des maladies des yeux qui évoluent vers la cécité, le Dr Frantz Large soutient qu’il y a des affections oculaires relativement courantes. Mais, à côté, d’autres peuvent être complexes comme la « cataracte capsulaire postérieure ». Elles peuvent même endommager l’œil.
Expliquant le processus par lequel l’œil peut être atteint, il fait savoir qu’en tant qu’organe de la vue, l’œil est constitué de milieux transparents devant conduire la lumière de l’extérieur vers la rétine.
La cataracte, fait remarquer Dr Large, frappe une personne à tout âge, car, dit-il, il y a plusieurs types de cataracte, dont les congénitales dues en partie à certains déficits métaboliques et génétiques. D’où, précise Frantz Large, la nécessité d’insister sur l’importance d’introduire dans le programme de santé primaire la vaccination contre la rubéole et les précautions que les femmes enceintes doivent adopter face aux enfants ayant des boutons au visage.
« La Société haïtienne d’ophtalmologie (Sho) n’est pas préoccupée par les maladies des yeux seulement pour des raisons humaines, mais également économiques », a indiqué le Dr Frantz Large, insistant sur la nécessité d’initier la notion de soins oculaires dans chaque hôpital ou centre de santé des zones « reculées » du pays, où l’on puisse administrer les premiers soins nécessaires et faire des opérations chirurgicales dans le cadre de la prise en charge.
Dix mille cas de cataracte. C’est le nombre de personnes atteintes approximativement de la cataracte chaque année en Haïti.
Sur une population estimée à 9 000 000 d’habitants, seulement 30 % environ ont accès à des soins ophtalmologiques. Ces chiffres, de l’avis du Dr Frantz Large, président de la Société haïtienne d’ophtalmologie, sont loin de traduire la réalité. « Ces chiffres ne signifient pas grand-chose, dans la mesure où ils ne représentent que ceux qui sont pris en charge en partie. »
Sur cette donne se greffe le fait que « les autorités sanitaires n’ont fait de la lutte contre les maladies de la vue leur priorité, les quelques structures sanitaires spécialisées ne répondent pas aux besoins des solliciteurs et qu’il n’y ait aucune prise en charge des personnes touchées », précise l’ophtalmologue, soulignant que la cécité frappe en général des personnes déjà sur le marché du travail, soit 3 % de la population.
Réduire la prévalence à la cécité !
Considérant la maladie visuelle comme une véritable problématique dans le pays, Frantz Large, en vue de réduire le taux de prévalence à la cécité provoquée surtout par la cataracte et le glaucome, a renouvelé la détermination de la société qu’il dirige et du Comité national de la prévention de la cécité (CNPC-Haïti) dont il vient d’être nommé secrétaire exécutif, de travailler aux côtés des autorités pour élaborer des programmes de prévention en faveur de la population.
Il dénonce également certains médecins non ophtalmologues qui s’avisent souvent de faire des examens visuels qui ne répondent pas aux critères adéquats et délivrent des certificats audiovisuels. Des pratiques qui, déplore-t-il, font plus de tort que de bien à la population.
Les maladies qui provoquent la cécité peuvent être évitées dans de nombreux cas. C’est dans ce sens qu’il faut comprendre les propos du Dr Frantz Large qui soutient : « Dans la grande majorité des cas, la cécité est évitable ou curable. Ce qui veut dire qu’il y a quelque chose à faire ».
Ainsi, pense-t-il, la cécité doit figurer parmi les questions de santé prioritaires, dans la mesure où elle est plus ressentie que la plupart des affections mortelles. Pourtant, « elle doit bénéficier du regard neuf des décideurs politiques », conclut le président de la Société haïtienne d’ophtalmologie (Sho).
ENVIRONNEMENT/CHANGEMENT CLIMATIQUE
« Un problème sans solution », déclare le ministre Germain
Par Sylvestre Fils Dorcilus
Devant une assistance composée de plus d’une cinquantaine d’artistes, d’acteurs, de journalistes, de comédiens… dans le jardin du ministère de l’Environnement à Juvénat, au Canapé-Vert, le mercredi 19 février dernier, le ministre Jean-Marie Claude Germain, a déclaré que « le réchauffement climatique se révèle un problème sans solution. En conséquence, il est préférable aux Haïtiens de s’adapter à cette situation ».
À l’instar d’un expert des questions climatiques, Jean-Marie Claude Germain a, pendant une intervention d’une dizaine de minutes, attiré l’attention sur les conséquences de ce nouveau fléau mondial en vue de sensibiliser tout un chacun, notamment les artistes, sur le rôle à jouer dans la lutte pour la protection de l’environnement.
« Le réchauffement climatique est déjà à nos portes », a lancé le ministre, rappelant les tristes images des Gonaïves après le passage successif des tempêtes et ouragans dévastateurs, particulièrement Jeanne en 2004. En plus des conséquences immédiates, M. Germain en a prédit d’autres pour le long terme. « Des conséquences qui vont venir de la fonte des glaciers qui est devenue irréversible et qui donne des signaux sur la montée des mers », a-t-il précisé.
Les conséquences sont visibles !
Les conséquences immédiates du changement climatique sont visibles aujourd’hui en Haïti comme dans d’autres pays du monde, notamment dans la Caraïbe, à travers les manifestations souvent violentes et meurtrières de la nature, notamment les cyclones, les tempêtes tropicales, les ouragans, les inondations… qui, d’année en année, pourront augmenter en intensité et feront beaucoup plus de victimes.
La meilleure solution à ce problème, selon le ministre de l’Environnement Jean-Marie Claude Germain, consiste à s’y adapter. Cependant, il a déploré qu’« Haïti n’ait pas assez de capacité pour pouvoir s’adapter, car plus un pays est pauvre, moins il a la capacité de s’adapter ».
Inquiet face à cette situation, M. Germain a promis de continuer son plaidoyer auprès de toutes les couches de la société civile et politique des différentes zones du pays pour les impliquer dans la lutte pour la préservation de l’environnement. Dans cette perspective, le ministère de l’Environnement a nommé 26 ambassadeurs de bonne volonté et hauts émissaires pour l’environnement et la prévention des risques et désastres.
Ces derniers sont pour la plupart des artistes, acteurs, comédiens, journalistes. Parmi ces ambassadeurs, on retrouve Michel Martelly, Gracia Delva, Fénel Valcourt (Jesifra), Roberson Alphonse (Le Nouvelliste), Compère Filo, Réginald Lubin et Lochard Rémy (Pasteur). Une modeste cérémonie de remise de plaques d’« Honneur et Mérite » a été organisée en la circonstance.
Les artistes s’engagent…
« Le ministre Germain nous a fait prendre conscience qu’il y a lieu de faire quelque chose, sinon, dans quelques années, ce sera le chaos. Pour notre pays, avec la déforestation que nous connaissons dans les zones plus prospères, il faut sensibiliser sur cette question », ont signalé les nouveaux ambassadeurs environnementaux.
Pour Michel Martelly : « Il est temps d’agir. Je suis ravi de l’initiative du ministre de l’Environnement. Il était temps dans le pays qu’on fasse un appel patriotique sur le changement climatique. Cette initiative est une bombe qui est lancée dans l’opinion publique, il faut qu’elle fasse son chemin et, pour cela, il nous faut l’accompagnement de l’État. »
« Il y a lieu de faire quelque chose, sinon ce sera le désastre. J’ai retenu dans l’intervention du ministre Germain l’immense obligation pour tous les secteurs en général et les artistes en particulier de s’impliquer dans cette lutte à travers leurs œuvres », a déclaré l’acteur et réalisateur Réginald Lubin.
Par Sylvestre Fils Dorcilus
Devant une assistance composée de plus d’une cinquantaine d’artistes, d’acteurs, de journalistes, de comédiens… dans le jardin du ministère de l’Environnement à Juvénat, au Canapé-Vert, le mercredi 19 février dernier, le ministre Jean-Marie Claude Germain, a déclaré que « le réchauffement climatique se révèle un problème sans solution. En conséquence, il est préférable aux Haïtiens de s’adapter à cette situation ».
À l’instar d’un expert des questions climatiques, Jean-Marie Claude Germain a, pendant une intervention d’une dizaine de minutes, attiré l’attention sur les conséquences de ce nouveau fléau mondial en vue de sensibiliser tout un chacun, notamment les artistes, sur le rôle à jouer dans la lutte pour la protection de l’environnement.
« Le réchauffement climatique est déjà à nos portes », a lancé le ministre, rappelant les tristes images des Gonaïves après le passage successif des tempêtes et ouragans dévastateurs, particulièrement Jeanne en 2004. En plus des conséquences immédiates, M. Germain en a prédit d’autres pour le long terme. « Des conséquences qui vont venir de la fonte des glaciers qui est devenue irréversible et qui donne des signaux sur la montée des mers », a-t-il précisé.
Les conséquences sont visibles !
Les conséquences immédiates du changement climatique sont visibles aujourd’hui en Haïti comme dans d’autres pays du monde, notamment dans la Caraïbe, à travers les manifestations souvent violentes et meurtrières de la nature, notamment les cyclones, les tempêtes tropicales, les ouragans, les inondations… qui, d’année en année, pourront augmenter en intensité et feront beaucoup plus de victimes.
La meilleure solution à ce problème, selon le ministre de l’Environnement Jean-Marie Claude Germain, consiste à s’y adapter. Cependant, il a déploré qu’« Haïti n’ait pas assez de capacité pour pouvoir s’adapter, car plus un pays est pauvre, moins il a la capacité de s’adapter ».
Inquiet face à cette situation, M. Germain a promis de continuer son plaidoyer auprès de toutes les couches de la société civile et politique des différentes zones du pays pour les impliquer dans la lutte pour la préservation de l’environnement. Dans cette perspective, le ministère de l’Environnement a nommé 26 ambassadeurs de bonne volonté et hauts émissaires pour l’environnement et la prévention des risques et désastres.
Ces derniers sont pour la plupart des artistes, acteurs, comédiens, journalistes. Parmi ces ambassadeurs, on retrouve Michel Martelly, Gracia Delva, Fénel Valcourt (Jesifra), Roberson Alphonse (Le Nouvelliste), Compère Filo, Réginald Lubin et Lochard Rémy (Pasteur). Une modeste cérémonie de remise de plaques d’« Honneur et Mérite » a été organisée en la circonstance.
Les artistes s’engagent…
« Le ministre Germain nous a fait prendre conscience qu’il y a lieu de faire quelque chose, sinon, dans quelques années, ce sera le chaos. Pour notre pays, avec la déforestation que nous connaissons dans les zones plus prospères, il faut sensibiliser sur cette question », ont signalé les nouveaux ambassadeurs environnementaux.
Pour Michel Martelly : « Il est temps d’agir. Je suis ravi de l’initiative du ministre de l’Environnement. Il était temps dans le pays qu’on fasse un appel patriotique sur le changement climatique. Cette initiative est une bombe qui est lancée dans l’opinion publique, il faut qu’elle fasse son chemin et, pour cela, il nous faut l’accompagnement de l’État. »
« Il y a lieu de faire quelque chose, sinon ce sera le désastre. J’ai retenu dans l’intervention du ministre Germain l’immense obligation pour tous les secteurs en général et les artistes en particulier de s’impliquer dans cette lutte à travers leurs œuvres », a déclaré l’acteur et réalisateur Réginald Lubin.
mercredi 25 février 2009
HAITI / RESTITUTION FONDS DUVALIER
« Derrière la montagne il y a d’autres montagnes »
Déclaration conjointe de la Plate-forme haïtienne de Plaidoyer pour un Développement Alternatif (PAPDA), de la Plate-forme des Organisations Haïtiennes de Défense des Droits Humains (POHDH), du Groupe d’Appui aux Réfugiés et Rapatriés (GARR) et du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH)
Document soumis à www.reshinfo.blogspot.com le 18 février 2009
Nous avons appris avec satisfaction que le 12 février dernier le Gouvernement fédéral de la Suisse a décidé de restituer à notre pays un montant de 7.6 millions de francs suisses réclamés par Jean Claude Duvalier et gelés depuis 7 ans.
Nous accueillons cette nouvelle avec satisfaction. Il s’agit sans aucun doute d’une grande victoire de tous ceux et de toutes celles qui luttent contre l’impunité et les crimes économiques. C’est incontestablement un pas dans la bonne direction dans notre combat pour la restitution des biens mal acquis. Mais rappelons que les structures financières internationales continuent à alimenter les réseaux de l’économie criminelle et garantissent l’impunité aux criminels notamment à travers le mécanisme honteux des paradis fiscaux.
Les organisations signataires de la présente déclaration ont adopté les résolutions suivantes : Nous saluons la restitution des 7.6 millions de francs suisses à l’État haïtien.
Nous recommandons de maintenir la vigilance sur ce dossier parce que la famille des Duvalier peut faire obstruction à l’exécution de cette décision au cours des 30 prochains jours. Les organisations haïtiennes de même que les nombreux réseaux de solidarité latino-américains et européens doivent maintenir la pression sur les autorités helvétiques.
Nous devons poursuivre la mobilisation pour retrouver tous les fonds détournés des caisses de l’État haïtien par les Duvalier mais aussi au cours des 23 dernières années par des dirigeants sans scrupules. Ces avoirs doivent être intégralement restitués au Peuple haïtien.
Nous devons nous mobiliser aussi contre le paiement de la dette externe et exiger que les fonds budgétisés pour le paiement de cette dette notamment pour l’exercice 2008 – 2009 soient réinvestis dans des priorités sociales (alphabétisation, éducation, santé, justice)
Nous devons nous mobiliser pour exiger le non-paiement de la dette externe mais aussi pour la réalisation d’un audit intégral du processus d’endettement de notre pays au cours des 40 dernières années.
La restitution obtenue aujourd’hui grâce à la mobilisation des campagnes anti-dette doit être l’occasion de continuer un combat plus important et plus structurel pour la restitution des fonds volés à Haïti incluant la rançon de l’indépendance touchée par la France, les avoirs en or de la Banque Nationale volés par les marines américains en décembre 1914 et ouvrir tout un processus de réparation des spoliations et pillages dont a été victime notre pays au cours de 517 ans de colonisation, de néocolonialisme et de domination impérialiste.
Nous recommandons que ces fonds soient intégralement remis à l’État haïtien. Nous rejetons la proposition contenue dans la déclaration publiée par le Bureau fédéral de Justice de la Confédération helvétique le 12 février affirmant que des « ONG qui détiennent une certaine expérience » dans le domaine humanitaire et dans celui des interventions sociales pourraient être considérées comme bénéficiaires de ces fonds.
Nous nous prononçons contre cette option. Les fonds doivent être acheminés intégralement au Trésor Public. Maintenant les organisations sociales haïtiennes devront exercer une fonction de vigilance de même que le Parlement de notre pays. Nous devons mettre en garde les dirigeants de notre pays. Ces fonds ne doivent en aucun cas être gaspillés.
Ces valeurs restituées en dépit de leur caractère limité devraient avoir une fonction pédagogique et inciter davantage le Peuple haïtien à poursuivre inlassablement son combat pour la justice et les réparations. En ce sens nous suggérons que les 7.6 millions de francs suisses soient consacrés à financer le processus de relance de la réforme agraire seul capable d’assurer une relance de la production et construire la route vers la souveraineté alimentaire. Le dossier de la réforme agraire ne semble pas figurer à l’agenda des autorités actuelles mais il constitue, à notre avis, un pas indispensable dans le cadre de la mise en place de tout projet de reconstruction économique guidé par des principes de justice.
Une lutte internationale.
Nous tenons à remercier solennellement tous ceux et toutes celles qui ont contribué à ce résultat. La liste est longue, citons rapidement Jubilée Sud Amérique qui dès le mois de juin 2007 obtenait des centaines de signatures provenant de tous les pays de l’Amérique Latine protestant contre la décision des autorités helvétiques de restituer ces fonds à Jean Claude Duvalier. Le prix Nobel de la Paix argentin, Adolfo Perez Esquivel, s’est présenté à l’Ambassade de Suisse à Buenos Aires pour demander l’arrêt de la procédure de paiement des fonds à Jean Claude Duvalier.
Saluons également la mobilisation exemplaire des réseaux d’organisations européennes solidaires d’Haïti (Collectif Haïti de France, le CCFD, le CADTM France, le CADTM Belgique, le CADTM Suisse, Haïti Support Group de Londres, Jubilee debt campaign de la Grande Bretagne, Haiti Advocacy Platform Ireland-UK, Christian Aid, la CoEH [1], etc..) dont l’intérêt permanent pour ce dossier a empêché qu’il ne sombre dans l’oubli.
Saluons aussi la mobilisation exemplaire, la ténacité et la qualité du travail de lobbying et de documentation effectué par les camarades du CADTM Belgique et une large coalition d’organisations et de réseaux Suisses. Citons notamment Action de Carême, Action Place Financière Suisse, Déclaration de Berne, Pain pour le Prochain, Plate-Forme Haïti de Suisse (PFHS), Transparency International Suisse, TRIAL.
Il nous faut signaler aussi l’effet déterminant des procédures judiciaires lancées avec courage et détermination contre les Duvalier par des haïtiens résidant en France (Gérald Bloncourt entre autres) et aux États-Unis. Ces procédures ont permis d’étayer les accusations de crimes contre l’humanité et de violations systématiques des droits humains perpétrées massivement par la dictature des Duvalier contre le Peuple haïtien.
Derrière la montagne il y a d’autres montagnes
Cependant cette victoire concernant seulement 7. 6 millions de francs suisses laisse un gout amer à la bouche quand nous analysons les longues années perdues pour obtenir cette restitution maigre et partielle. Rappelons que ce montant a été gelé par les autorités suisses depuis l’année 2002 et aurait été remboursé à Jean Claude Duvalier en juin 2007 n’était-ce la vigoureuse intervention des campagnes anti-dette.
En février 1986 lors de son renversement on estimait que les Duvalier avaient détourné des caisses de l’État 800 à 900 millions de dollars US. Cette somme était déjà nettement supérieure ou comparable à la dette publique externe totale réclamée à Haïti qui atteignait 800 millions de dollars US à cette époque. L’Office des Nations unies contre la drogue et le crime évalue les fonds détournés par les Duvalier dans une fourchette comprise entre 500 millions $ et 2 milliards $ [2].
Il faut que le Peuple haïtien sache que les sommes qui seront restituées à l’État haïtien représentent une infime partie tout à fait dérisoire comparée à la taille des fonds détournés.
L’empire des Duvalier. Sans vouloir fournir tous les éléments rappelons que de nombreux comptes bancaires appartenant aux Duvaliers et/ou à ses proches avaient été identifiés en Suisse, au Luxembourg, au Royaume-Uni (notamment à l’île de Jersey) et aux Etats-Unis.
Les Duvalier possédaient aussi de nombreuses et luxueuses résidences notamment en France, le château de Théméricourt (Val d’Oise), un appartement au 56 avenue Foch à Paris, deux appartements à Neuilly, un 240m² dans le 16ème à Paris, à New York, un appartement situé dans le Trump Tower, sur la 5e Avenue à Manhattan, un luxueux yacht, le Niki, à Miami. … etc. Un « executive order » du Gouvernement américain a permis de saisir le yacht, l’appartement de New York et 200.000,00 $ US placés sur un compte en banque à la Irving Trust [3].
Les Duvalier ont bénéficié de la protection continue des autorités françaises et de nombreux autres Gouvernements et toutes les procédures judiciaires n’ont jamais abouti alors que pour son séjour en territoire français, Jean Claude Duvalier ne détient même pas du titre formel d’exilé.
Les Duvaliers ont bénéficié aussi de la complicité des auteurs du coup d’État du 30 septembre 1991 qui avaient suspendu toutes les poursuites légales entamées en 1986/87. D’autre part 116 millions de dollars US placés à la Banque Centrale en Haïti ont pu être récupérés en 1986/87 [4]. Cette institution décrit dans un rapport rigoureux avec un luxe de détails les procédés utilisés par la famille des Duvalier pour saigner à blanc le Trésor Public notamment à travers les « œuvres de bienfaisance » de Michèle Bennett.
Un audit sérieux, approfondi et transparent est nécessaire
Nous devons donc continuer les recherches et retrouver ces richesses volées au Peuple haïtien. Nous devons souligner qu’il est déplorable de constater que l’architecture financière actuelle et les pays qui se désignent pompeusement comme « amis d’Haïti » soient éminemment complices des criminels. Notamment à travers le mécanisme des paradis fiscaux qui doivent être impérativement abolis comme le demandent de nombreuses voix dans le cadre des réformes à entreprendre face à la crise financière et économique mondiale actuelle.
Depuis 1986 pourrons nous jamais calculer la quantité d’enfants morts de malnutrition, la quantité de femmes qui ont perdu la vie pendant l’accouchement, combien d’enfants ont été privés de la possibilité de se scolariser à cause de l’indisponibilité de ces fonds pendant 23 ans ? Comment seront réparés ces crimes abominables et comment payer cette énorme dette sociale accumulée envers les couches pauvres de notre pays ?
Nous devons continuer à rechercher ces fonds afin de les mettre au service des actions de développement en Haïti. Cette recherche est d’autant plus importante que nous savons qu’au cours des 23 dernières années la corruption a continué à gangrener l’Administration publique haïtienne et les détournements de fonds se sont poursuivis.
C’est pour cela que les organisations signataires de cette déclaration mènent depuis quelques années une campagne en faveur d’un audit rigoureux de l’ensemble du processus d’endettement de notre pays au cours des 40 dernières années qui a été largement entaché d’illégalité et de procédures frauduleuses. Seul un audit sérieux, approfondi et transparent, accompagné d’une forte mobilisation citoyenne permettra de faire le jour sur le dossier de la dette publique externe réclamée à notre pays.
Un audit réalisé récemment en Équateur a permis de démontrer que plus de 60% de la dette externe publique réclamée à ce pays était d’origine frauduleuse et se situait en claire violation des normes internationales et de la Constitution du pays. Le Gouvernement de Rafael Correa est en train de mettre en place un processus de répudiation et de non paiement de cette dette illégale et illégitime.
Le dossier du remboursement entamé par la Suisse le 12 février doit soulever notre indignation collective quand nous savons qu’une grande partie de la dette réclamée à Haïti (environ 32 %) a été contractée avant 1986. Ce qui signifie que la population la plus appauvrie de l’hémisphère est en train de rembourser des sommes détournées au profit de fortunes personnelles.
Les belles paroles sur un allègement de la dette.
Alors que les IFIS[5] orchestrent une tapageuse propagande autour de l’allègement de la dette externe d’Haïti la réalité est toute autre. On parle beaucoup de réduction et d’allègement de la dette d’Haïti depuis que notre pays a été intégré au club des PPTE [6] en mars 2006. En réalité la dette externe publique de notre pays continue à augmenter et rapidement. Alors qu’en 2005 le stock de notre dette publique externe atteignait 1.3 milliards de dollars US celui-ci est passé à 1.85 milliards à la fin de l’exercice 2008 expérimentant une augmentation de l’ordre de 20% entre 2007 et 2008 [7].
Curieux allègement !! Pis encore alors que dans le cadre de l’ échéancier du Programme PPTE (Point de décision atteint en septembre 2007) le point d’achèvement devant donner lieu à une réduction significative du montant de la dette était programmé pour le dernier trimestre de l’année 2008. Quelle n’a pas été notre surprise d’apprendre de la bouche du Président de la Banque Mondiale, Monsieur Robert Zoellick, en visite en Haïti en novembre 2008 en pleine catastrophe post-cyclonique, que le point d’achèvement avait été reporté pour juin 2009.
Alors que beaucoup de documents savants sont en train d’être produits sur la dette de notre pays, celle-ci continue à augmenter et la population, qui fait face actuellement à une grave crise d’insécurité alimentaire affectant plus de 3 millions de personnes, se voit contraint de verser plus de 1 millions de dollars US chaque semaine au titre du service de la dette. Ce scandale ne doit plus durer.
Camille Chalmers, Directeur Exécutif de la PAPDA
Antonal Mortimé, Secrétaire Exécutif de la POHDH
Colette Lespinasse, Directrice du GARR Pierre Espérance, Directeur du RNDDH
[1] Coordination Europe Haïti. La COEH est une coordination qui rassemble un groupe important d’ONGs européennes travaillant en Haïti
[2] Voir le document publié à Vienne en septembre 2004 par la UNODC intitulé « The anti-corruption toolkit »
[3] On peut consulter avec intérêt l’excellent rapport publié en mars 2007 par la Direction des Études et du Plaidoyer du CCFD, intitulé : « Biens mal acquis… profitent trop souvent La fortune des dictateurs et les complaisances occidentales »
[4] On peut consulter avec intérêt le rapport présenté par le Gouverneur de la Banque Centrale, Monsieur O. Millet le 15 Janvier 1987 expliquant en détail les mécanismes de détournements utilisés avec la photocopie des pièces originelles (chèques et ordres de virement) conservés dans les archives de la BRH. Les montants des transferts effectués vers des Banques Suisses sont clairement retracés.
[5] Institutions Financières Internationales (IFIS)
[6] Pays pauvres très endettés (PPTE) traduction correspondant au HIPC (Highly Indebted Poor countries)
[7] Voir notamment l’article de l’économiste Kesner Pharel, intitulé : « Faibles performances de l’économie haïtienne en 2008 » publié par le Journal Le Matin du 5 janvier 3009 dans lequel celui-ci affirmait : « L’encours de la dette a accusé une progression de près de 20% durant le dernier exercice, passant de 1 milliard et 564 millions de dollars américains en octobre 2007 à 1 milliard et 852 millions de dollars »
Déclaration conjointe de la Plate-forme haïtienne de Plaidoyer pour un Développement Alternatif (PAPDA), de la Plate-forme des Organisations Haïtiennes de Défense des Droits Humains (POHDH), du Groupe d’Appui aux Réfugiés et Rapatriés (GARR) et du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH)
Document soumis à www.reshinfo.blogspot.com le 18 février 2009
Nous avons appris avec satisfaction que le 12 février dernier le Gouvernement fédéral de la Suisse a décidé de restituer à notre pays un montant de 7.6 millions de francs suisses réclamés par Jean Claude Duvalier et gelés depuis 7 ans.
Nous accueillons cette nouvelle avec satisfaction. Il s’agit sans aucun doute d’une grande victoire de tous ceux et de toutes celles qui luttent contre l’impunité et les crimes économiques. C’est incontestablement un pas dans la bonne direction dans notre combat pour la restitution des biens mal acquis. Mais rappelons que les structures financières internationales continuent à alimenter les réseaux de l’économie criminelle et garantissent l’impunité aux criminels notamment à travers le mécanisme honteux des paradis fiscaux.
Les organisations signataires de la présente déclaration ont adopté les résolutions suivantes : Nous saluons la restitution des 7.6 millions de francs suisses à l’État haïtien.
Nous recommandons de maintenir la vigilance sur ce dossier parce que la famille des Duvalier peut faire obstruction à l’exécution de cette décision au cours des 30 prochains jours. Les organisations haïtiennes de même que les nombreux réseaux de solidarité latino-américains et européens doivent maintenir la pression sur les autorités helvétiques.
Nous devons poursuivre la mobilisation pour retrouver tous les fonds détournés des caisses de l’État haïtien par les Duvalier mais aussi au cours des 23 dernières années par des dirigeants sans scrupules. Ces avoirs doivent être intégralement restitués au Peuple haïtien.
Nous devons nous mobiliser aussi contre le paiement de la dette externe et exiger que les fonds budgétisés pour le paiement de cette dette notamment pour l’exercice 2008 – 2009 soient réinvestis dans des priorités sociales (alphabétisation, éducation, santé, justice)
Nous devons nous mobiliser pour exiger le non-paiement de la dette externe mais aussi pour la réalisation d’un audit intégral du processus d’endettement de notre pays au cours des 40 dernières années.
La restitution obtenue aujourd’hui grâce à la mobilisation des campagnes anti-dette doit être l’occasion de continuer un combat plus important et plus structurel pour la restitution des fonds volés à Haïti incluant la rançon de l’indépendance touchée par la France, les avoirs en or de la Banque Nationale volés par les marines américains en décembre 1914 et ouvrir tout un processus de réparation des spoliations et pillages dont a été victime notre pays au cours de 517 ans de colonisation, de néocolonialisme et de domination impérialiste.
Nous recommandons que ces fonds soient intégralement remis à l’État haïtien. Nous rejetons la proposition contenue dans la déclaration publiée par le Bureau fédéral de Justice de la Confédération helvétique le 12 février affirmant que des « ONG qui détiennent une certaine expérience » dans le domaine humanitaire et dans celui des interventions sociales pourraient être considérées comme bénéficiaires de ces fonds.
Nous nous prononçons contre cette option. Les fonds doivent être acheminés intégralement au Trésor Public. Maintenant les organisations sociales haïtiennes devront exercer une fonction de vigilance de même que le Parlement de notre pays. Nous devons mettre en garde les dirigeants de notre pays. Ces fonds ne doivent en aucun cas être gaspillés.
Ces valeurs restituées en dépit de leur caractère limité devraient avoir une fonction pédagogique et inciter davantage le Peuple haïtien à poursuivre inlassablement son combat pour la justice et les réparations. En ce sens nous suggérons que les 7.6 millions de francs suisses soient consacrés à financer le processus de relance de la réforme agraire seul capable d’assurer une relance de la production et construire la route vers la souveraineté alimentaire. Le dossier de la réforme agraire ne semble pas figurer à l’agenda des autorités actuelles mais il constitue, à notre avis, un pas indispensable dans le cadre de la mise en place de tout projet de reconstruction économique guidé par des principes de justice.
Une lutte internationale.
Nous tenons à remercier solennellement tous ceux et toutes celles qui ont contribué à ce résultat. La liste est longue, citons rapidement Jubilée Sud Amérique qui dès le mois de juin 2007 obtenait des centaines de signatures provenant de tous les pays de l’Amérique Latine protestant contre la décision des autorités helvétiques de restituer ces fonds à Jean Claude Duvalier. Le prix Nobel de la Paix argentin, Adolfo Perez Esquivel, s’est présenté à l’Ambassade de Suisse à Buenos Aires pour demander l’arrêt de la procédure de paiement des fonds à Jean Claude Duvalier.
Saluons également la mobilisation exemplaire des réseaux d’organisations européennes solidaires d’Haïti (Collectif Haïti de France, le CCFD, le CADTM France, le CADTM Belgique, le CADTM Suisse, Haïti Support Group de Londres, Jubilee debt campaign de la Grande Bretagne, Haiti Advocacy Platform Ireland-UK, Christian Aid, la CoEH [1], etc..) dont l’intérêt permanent pour ce dossier a empêché qu’il ne sombre dans l’oubli.
Saluons aussi la mobilisation exemplaire, la ténacité et la qualité du travail de lobbying et de documentation effectué par les camarades du CADTM Belgique et une large coalition d’organisations et de réseaux Suisses. Citons notamment Action de Carême, Action Place Financière Suisse, Déclaration de Berne, Pain pour le Prochain, Plate-Forme Haïti de Suisse (PFHS), Transparency International Suisse, TRIAL.
Il nous faut signaler aussi l’effet déterminant des procédures judiciaires lancées avec courage et détermination contre les Duvalier par des haïtiens résidant en France (Gérald Bloncourt entre autres) et aux États-Unis. Ces procédures ont permis d’étayer les accusations de crimes contre l’humanité et de violations systématiques des droits humains perpétrées massivement par la dictature des Duvalier contre le Peuple haïtien.
Derrière la montagne il y a d’autres montagnes
Cependant cette victoire concernant seulement 7. 6 millions de francs suisses laisse un gout amer à la bouche quand nous analysons les longues années perdues pour obtenir cette restitution maigre et partielle. Rappelons que ce montant a été gelé par les autorités suisses depuis l’année 2002 et aurait été remboursé à Jean Claude Duvalier en juin 2007 n’était-ce la vigoureuse intervention des campagnes anti-dette.
En février 1986 lors de son renversement on estimait que les Duvalier avaient détourné des caisses de l’État 800 à 900 millions de dollars US. Cette somme était déjà nettement supérieure ou comparable à la dette publique externe totale réclamée à Haïti qui atteignait 800 millions de dollars US à cette époque. L’Office des Nations unies contre la drogue et le crime évalue les fonds détournés par les Duvalier dans une fourchette comprise entre 500 millions $ et 2 milliards $ [2].
Il faut que le Peuple haïtien sache que les sommes qui seront restituées à l’État haïtien représentent une infime partie tout à fait dérisoire comparée à la taille des fonds détournés.
L’empire des Duvalier. Sans vouloir fournir tous les éléments rappelons que de nombreux comptes bancaires appartenant aux Duvaliers et/ou à ses proches avaient été identifiés en Suisse, au Luxembourg, au Royaume-Uni (notamment à l’île de Jersey) et aux Etats-Unis.
Les Duvalier possédaient aussi de nombreuses et luxueuses résidences notamment en France, le château de Théméricourt (Val d’Oise), un appartement au 56 avenue Foch à Paris, deux appartements à Neuilly, un 240m² dans le 16ème à Paris, à New York, un appartement situé dans le Trump Tower, sur la 5e Avenue à Manhattan, un luxueux yacht, le Niki, à Miami. … etc. Un « executive order » du Gouvernement américain a permis de saisir le yacht, l’appartement de New York et 200.000,00 $ US placés sur un compte en banque à la Irving Trust [3].
Les Duvalier ont bénéficié de la protection continue des autorités françaises et de nombreux autres Gouvernements et toutes les procédures judiciaires n’ont jamais abouti alors que pour son séjour en territoire français, Jean Claude Duvalier ne détient même pas du titre formel d’exilé.
Les Duvaliers ont bénéficié aussi de la complicité des auteurs du coup d’État du 30 septembre 1991 qui avaient suspendu toutes les poursuites légales entamées en 1986/87. D’autre part 116 millions de dollars US placés à la Banque Centrale en Haïti ont pu être récupérés en 1986/87 [4]. Cette institution décrit dans un rapport rigoureux avec un luxe de détails les procédés utilisés par la famille des Duvalier pour saigner à blanc le Trésor Public notamment à travers les « œuvres de bienfaisance » de Michèle Bennett.
Un audit sérieux, approfondi et transparent est nécessaire
Nous devons donc continuer les recherches et retrouver ces richesses volées au Peuple haïtien. Nous devons souligner qu’il est déplorable de constater que l’architecture financière actuelle et les pays qui se désignent pompeusement comme « amis d’Haïti » soient éminemment complices des criminels. Notamment à travers le mécanisme des paradis fiscaux qui doivent être impérativement abolis comme le demandent de nombreuses voix dans le cadre des réformes à entreprendre face à la crise financière et économique mondiale actuelle.
Depuis 1986 pourrons nous jamais calculer la quantité d’enfants morts de malnutrition, la quantité de femmes qui ont perdu la vie pendant l’accouchement, combien d’enfants ont été privés de la possibilité de se scolariser à cause de l’indisponibilité de ces fonds pendant 23 ans ? Comment seront réparés ces crimes abominables et comment payer cette énorme dette sociale accumulée envers les couches pauvres de notre pays ?
Nous devons continuer à rechercher ces fonds afin de les mettre au service des actions de développement en Haïti. Cette recherche est d’autant plus importante que nous savons qu’au cours des 23 dernières années la corruption a continué à gangrener l’Administration publique haïtienne et les détournements de fonds se sont poursuivis.
C’est pour cela que les organisations signataires de cette déclaration mènent depuis quelques années une campagne en faveur d’un audit rigoureux de l’ensemble du processus d’endettement de notre pays au cours des 40 dernières années qui a été largement entaché d’illégalité et de procédures frauduleuses. Seul un audit sérieux, approfondi et transparent, accompagné d’une forte mobilisation citoyenne permettra de faire le jour sur le dossier de la dette publique externe réclamée à notre pays.
Un audit réalisé récemment en Équateur a permis de démontrer que plus de 60% de la dette externe publique réclamée à ce pays était d’origine frauduleuse et se situait en claire violation des normes internationales et de la Constitution du pays. Le Gouvernement de Rafael Correa est en train de mettre en place un processus de répudiation et de non paiement de cette dette illégale et illégitime.
Le dossier du remboursement entamé par la Suisse le 12 février doit soulever notre indignation collective quand nous savons qu’une grande partie de la dette réclamée à Haïti (environ 32 %) a été contractée avant 1986. Ce qui signifie que la population la plus appauvrie de l’hémisphère est en train de rembourser des sommes détournées au profit de fortunes personnelles.
Les belles paroles sur un allègement de la dette.
Alors que les IFIS[5] orchestrent une tapageuse propagande autour de l’allègement de la dette externe d’Haïti la réalité est toute autre. On parle beaucoup de réduction et d’allègement de la dette d’Haïti depuis que notre pays a été intégré au club des PPTE [6] en mars 2006. En réalité la dette externe publique de notre pays continue à augmenter et rapidement. Alors qu’en 2005 le stock de notre dette publique externe atteignait 1.3 milliards de dollars US celui-ci est passé à 1.85 milliards à la fin de l’exercice 2008 expérimentant une augmentation de l’ordre de 20% entre 2007 et 2008 [7].
Curieux allègement !! Pis encore alors que dans le cadre de l’ échéancier du Programme PPTE (Point de décision atteint en septembre 2007) le point d’achèvement devant donner lieu à une réduction significative du montant de la dette était programmé pour le dernier trimestre de l’année 2008. Quelle n’a pas été notre surprise d’apprendre de la bouche du Président de la Banque Mondiale, Monsieur Robert Zoellick, en visite en Haïti en novembre 2008 en pleine catastrophe post-cyclonique, que le point d’achèvement avait été reporté pour juin 2009.
Alors que beaucoup de documents savants sont en train d’être produits sur la dette de notre pays, celle-ci continue à augmenter et la population, qui fait face actuellement à une grave crise d’insécurité alimentaire affectant plus de 3 millions de personnes, se voit contraint de verser plus de 1 millions de dollars US chaque semaine au titre du service de la dette. Ce scandale ne doit plus durer.
Camille Chalmers, Directeur Exécutif de la PAPDA
Antonal Mortimé, Secrétaire Exécutif de la POHDH
Colette Lespinasse, Directrice du GARR Pierre Espérance, Directeur du RNDDH
[1] Coordination Europe Haïti. La COEH est une coordination qui rassemble un groupe important d’ONGs européennes travaillant en Haïti
[2] Voir le document publié à Vienne en septembre 2004 par la UNODC intitulé « The anti-corruption toolkit »
[3] On peut consulter avec intérêt l’excellent rapport publié en mars 2007 par la Direction des Études et du Plaidoyer du CCFD, intitulé : « Biens mal acquis… profitent trop souvent La fortune des dictateurs et les complaisances occidentales »
[4] On peut consulter avec intérêt le rapport présenté par le Gouverneur de la Banque Centrale, Monsieur O. Millet le 15 Janvier 1987 expliquant en détail les mécanismes de détournements utilisés avec la photocopie des pièces originelles (chèques et ordres de virement) conservés dans les archives de la BRH. Les montants des transferts effectués vers des Banques Suisses sont clairement retracés.
[5] Institutions Financières Internationales (IFIS)
[6] Pays pauvres très endettés (PPTE) traduction correspondant au HIPC (Highly Indebted Poor countries)
[7] Voir notamment l’article de l’économiste Kesner Pharel, intitulé : « Faibles performances de l’économie haïtienne en 2008 » publié par le Journal Le Matin du 5 janvier 3009 dans lequel celui-ci affirmait : « L’encours de la dette a accusé une progression de près de 20% durant le dernier exercice, passant de 1 milliard et 564 millions de dollars américains en octobre 2007 à 1 milliard et 852 millions de dollars »
HAITI / PRESSE
Décès du jeune journaliste Bien-Cher Louis-Pierre
Le journaliste culturel Bien-Cher Louis-Pierre s’est éteint, ce 20 février 2009, en sa résidence à Port-au-Prince. Malade depuis un certains temps, le confrère, agé de 27 ans, avait cessé toute activité.
Poète, étudiant finissant en Sociologie (Faculté des sciences humaines), Bien-Cher Louis-Pierre était jusqu’à sa mort chroniqueur culturel à la radio Magic 9 et à Ticket Magazine. Après avoir travaillé à la section culturelle de radio Vision 2000 où il animait l’émission hebdomadaire Pluricultures, Bien-Cher Louis-Pierre a rejoint l’équipe de Magic 9 où il a contribué à mettre en place la section culturelle.
« C’était un collaborateur de grande qualité. Je salue sa mémoire. C’est une grande perte, pour la radio, pour Ticket Magazine et pour la culture haïtienne », affirme Frantz Duval, directeur général de radio Magic 9. Sur Magic 9, Bien-Cher animait « Galerie d’art » [une chronique culturelle diffusée tous les matins], « Page à Page » chaque mardi matin et « Métissage » une émission hebdomadaire diffusée tous les samedis après-midi.
Aux côtés d’autres créateurs, tels l’écrivain Lyonel Trouillot, Bien-Cher Louis-Pierre était également animateur à Vendredis Littéraires, un espace d’échanges culturels qui se déroule chaque vendredi soir à l’Université Caraïbes, à Delmas (secteur nord).
Né dans la commune de Port-de-Paix, le 21 juin 1981, Bien-Cher Louis-Pierre est l’auteur de « Reflets de mon âme », un recueil de poèmes qu’il a publié à compte d’auteur en 2002.
Dans la poésie de Bien-Cher Louis-Pierre, la mort a une place centrale. Il a même écrit en 2004 « Jou m mouri tou simityè ap pran lari ». Ce texte fait partie d’un recueil de poèmes en Créole qu’il s’apprêtait à publier dans le cadre de la prochaine édition de Livres en Folie 2009
Le journaliste culturel Bien-Cher Louis-Pierre s’est éteint, ce 20 février 2009, en sa résidence à Port-au-Prince. Malade depuis un certains temps, le confrère, agé de 27 ans, avait cessé toute activité.
Poète, étudiant finissant en Sociologie (Faculté des sciences humaines), Bien-Cher Louis-Pierre était jusqu’à sa mort chroniqueur culturel à la radio Magic 9 et à Ticket Magazine. Après avoir travaillé à la section culturelle de radio Vision 2000 où il animait l’émission hebdomadaire Pluricultures, Bien-Cher Louis-Pierre a rejoint l’équipe de Magic 9 où il a contribué à mettre en place la section culturelle.
« C’était un collaborateur de grande qualité. Je salue sa mémoire. C’est une grande perte, pour la radio, pour Ticket Magazine et pour la culture haïtienne », affirme Frantz Duval, directeur général de radio Magic 9. Sur Magic 9, Bien-Cher animait « Galerie d’art » [une chronique culturelle diffusée tous les matins], « Page à Page » chaque mardi matin et « Métissage » une émission hebdomadaire diffusée tous les samedis après-midi.
Aux côtés d’autres créateurs, tels l’écrivain Lyonel Trouillot, Bien-Cher Louis-Pierre était également animateur à Vendredis Littéraires, un espace d’échanges culturels qui se déroule chaque vendredi soir à l’Université Caraïbes, à Delmas (secteur nord).
Né dans la commune de Port-de-Paix, le 21 juin 1981, Bien-Cher Louis-Pierre est l’auteur de « Reflets de mon âme », un recueil de poèmes qu’il a publié à compte d’auteur en 2002.
Dans la poésie de Bien-Cher Louis-Pierre, la mort a une place centrale. Il a même écrit en 2004 « Jou m mouri tou simityè ap pran lari ». Ce texte fait partie d’un recueil de poèmes en Créole qu’il s’apprêtait à publier dans le cadre de la prochaine édition de Livres en Folie 2009
CONSTITUTION / JUSTICE / INSTALLATION DE COMMISSIONS
« Organiser le débat en vue des projets d’amendements à élaborer »
Le président de la République, René Garcia Préval, a installé, jeudi, deux commissions présidentielles dénommées respectivement Groupe de travail sur la Constitution de 1987 (GTC) et Groupe de travail sur la réforme judiciaire (GTRJ), avec pour mission de produire des recommandations au chef de l’État.
Dans ses propos de circonstance, le chef de l’État a mis l’accent sur la nécessité de réformer le système judiciaire haïtien. René Préval a rappelé que la justice a été la plus grande faiblesse de son premier quinquennat entre 1996 et 2001. «Aujourd’hui encore, le constat est pareil », s’est désolé le président, citant, entre autres, la corruption, le manque de formation des magistrats, le maigre salaire des juges, l’absence d’équipements dans les tribunaux, etc., comme des fléaux qui rongent la justice haïtienne.
D’un autre côté, pour dissiper les appréhensions auxquelles peut donner lieu le GTC, le président Préval a assuré que, dans la conjoncture actuelle, « personne ni aucun groupe ne peuvent prétendre à écrire une constitution en fonction de ses intérêts ». « Les réflexions autour de la loi mère ont débuté avant mon investiture en 2006 », a rappelé par ailleurs le chef de l’État, estimant que « des irrégularités entachent la charte de 1987 ».
Un discours qu’il a tenu le 17 octobre 2007, lors du 201e anniversaire de la mort de l’empereur Jean-Jacques Dessalines.« La constitution est la loi mère. Ses problèmes ressurgissent sur le fonctionnement du pays », a soutenu le chef de l’État qui a annoncé la création prochaine d’autres commissions sur l’environnement, l’économie, la production nationale.
La commission sur la Constitution pour une large consultation
Sachant les nombreuses difficultés auxquelles tout projet d’amendement de la Constitution doit faire face, le coordonnateur du GTC, l’historien Claude Moïse, accorde priorité à la voie du dialogue et définit la mission de son équipe.
«La mission du GTC n’est pas de produire une constitution, mais d’organiser ce nécessaire débat en vue des projets d’amendements à élaborer », a-t-il précisé. « Nous voulons que le débat soit allégé de toute suspicion, qu’il fasse émerger dans des conditions de rigueur et de sérénité ce que les citoyens jugent conforme au destin de progrès de la nation.
Pour cela, il nous faut adopter un langage, une méthode de travail, une pédagogie, entretenir un état d’esprit, bref créer des conditions qui permettent à tous et à toutes de s’exprimer comme citoyens et citoyennes à part entière », a avisé Claude Moïse.Claude Moïse a noté que le système électoral, lourd et coûteux, fait peser une hypothèque sur la gouvernabilité durable à laquelle aspire le pays. Les élections fréquentes, directes ou indirectes, sont susceptibles d’affecter la stabilité politique.
L’article 2 de l’arrêté présidentiel créant la Commission sur la Constitution assigne au groupe de travail le mandat de conduire une réflexion et d’animer des débats sur la Constitution de 1987 en vue de faire des recommandations au chef de l’État. Les travaux du groupe tiendront compte des analyses et recommandations provenant des études et débats produits à propos de la structure, du contenu et de l’application de la Constitution de 1987.
Il est composé de 17 personnalités avec des compétences diverses ; avocat, historien, politologue, enseignant, agriculteur, etc. Le coordonnateur est assisté dans sa tâche d’un comité exécutif composé de Cary Hector, Edith Lataillade, Jerry Tardieu et Serge Henri Vieux. Le groupe a quatre mois pour produire ses recommandations.
Le GTRJ, un espace de dialogue
Le porte-parole de l’organisation politique Fusion, Micha Gaillard, est, selon l’arrêté présidentiel du 18 février créant la commission, le coordonnateur du Groupe de travail sur la réforme judiciaire. D’emblée, Gaillard a soutenu que « la population attend de l’État des services auxquels elle a droit. Ceci est valable pour la justice ». Il a déclaré par ailleurs que « l’État n’est pas en mesure, tout seul, de satisfaire les exigences légitimes du peuple ».
Tout en promettant de travailler à produire les recommandations dans le délai imparti (douze mois environ), Micha Gaillard a affirmé que son groupe de travail ne se substituera pas aux autres structures judiciaires. Il a promis, par ailleurs, un espace permanent de dialogue avec le Parlement, en particulier avec les membres des Commissions justice des deux Chambres.
L’arrêté présidentiel du 18 février 2009 portant création du Groupe de travail sur la réforme judiciaire, donne aux membres, en son article 2, le mandat de soumettre à l’attention du chef de l’État des recommandations à long terme pour l’amélioration du droit et de la justice ainsi que des recommandations et propositions à court terme portant sur les mesures légales et administratives en vue d’améliorer le fonctionnement et l’efficacité du système judiciaire.
Ce groupe poursuit également la mission d’accompagnement de la mise en œuvre de la législation sur la réforme de la justice entamée par la Commission de suivi de la réforme de la justice constituée le 27 mars 2007.
Composée de 18 personnalités, la Commission sur la réforme judiciaire compte en son sein des représentants du secteur de défense des droits humains, bancaire et patronal, des juristes. Micha Gaillard sera assisté de : Alix Jean, Jean Reynold Jean-Pierre, Axène Joseph, Thierry Mayard Paul, Jean Renel Sénatus, et Venus Marie Myrthée Thébaud.La cérémonie d’investiture, déroulée au Palais national, a réuni des personnalités importantes du pays et de la communauté internationale.
Le chef du gouvernement et son cabinet ministériel, des membres des Pouvoirs législatif et judiciaire, des représentants de la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif (CSCCA), le doyen du Corps diplomatique accompagné de diplomates étrangers, des membres d’organisations non gouvernementales nationales et internationales, des défenseurs des droits humains, ont pris part à cette double installation.
Le président de la République, René Garcia Préval, a installé, jeudi, deux commissions présidentielles dénommées respectivement Groupe de travail sur la Constitution de 1987 (GTC) et Groupe de travail sur la réforme judiciaire (GTRJ), avec pour mission de produire des recommandations au chef de l’État.
Dans ses propos de circonstance, le chef de l’État a mis l’accent sur la nécessité de réformer le système judiciaire haïtien. René Préval a rappelé que la justice a été la plus grande faiblesse de son premier quinquennat entre 1996 et 2001. «Aujourd’hui encore, le constat est pareil », s’est désolé le président, citant, entre autres, la corruption, le manque de formation des magistrats, le maigre salaire des juges, l’absence d’équipements dans les tribunaux, etc., comme des fléaux qui rongent la justice haïtienne.
D’un autre côté, pour dissiper les appréhensions auxquelles peut donner lieu le GTC, le président Préval a assuré que, dans la conjoncture actuelle, « personne ni aucun groupe ne peuvent prétendre à écrire une constitution en fonction de ses intérêts ». « Les réflexions autour de la loi mère ont débuté avant mon investiture en 2006 », a rappelé par ailleurs le chef de l’État, estimant que « des irrégularités entachent la charte de 1987 ».
Un discours qu’il a tenu le 17 octobre 2007, lors du 201e anniversaire de la mort de l’empereur Jean-Jacques Dessalines.« La constitution est la loi mère. Ses problèmes ressurgissent sur le fonctionnement du pays », a soutenu le chef de l’État qui a annoncé la création prochaine d’autres commissions sur l’environnement, l’économie, la production nationale.
La commission sur la Constitution pour une large consultation
Sachant les nombreuses difficultés auxquelles tout projet d’amendement de la Constitution doit faire face, le coordonnateur du GTC, l’historien Claude Moïse, accorde priorité à la voie du dialogue et définit la mission de son équipe.
«La mission du GTC n’est pas de produire une constitution, mais d’organiser ce nécessaire débat en vue des projets d’amendements à élaborer », a-t-il précisé. « Nous voulons que le débat soit allégé de toute suspicion, qu’il fasse émerger dans des conditions de rigueur et de sérénité ce que les citoyens jugent conforme au destin de progrès de la nation.
Pour cela, il nous faut adopter un langage, une méthode de travail, une pédagogie, entretenir un état d’esprit, bref créer des conditions qui permettent à tous et à toutes de s’exprimer comme citoyens et citoyennes à part entière », a avisé Claude Moïse.Claude Moïse a noté que le système électoral, lourd et coûteux, fait peser une hypothèque sur la gouvernabilité durable à laquelle aspire le pays. Les élections fréquentes, directes ou indirectes, sont susceptibles d’affecter la stabilité politique.
L’article 2 de l’arrêté présidentiel créant la Commission sur la Constitution assigne au groupe de travail le mandat de conduire une réflexion et d’animer des débats sur la Constitution de 1987 en vue de faire des recommandations au chef de l’État. Les travaux du groupe tiendront compte des analyses et recommandations provenant des études et débats produits à propos de la structure, du contenu et de l’application de la Constitution de 1987.
Il est composé de 17 personnalités avec des compétences diverses ; avocat, historien, politologue, enseignant, agriculteur, etc. Le coordonnateur est assisté dans sa tâche d’un comité exécutif composé de Cary Hector, Edith Lataillade, Jerry Tardieu et Serge Henri Vieux. Le groupe a quatre mois pour produire ses recommandations.
Le GTRJ, un espace de dialogue
Le porte-parole de l’organisation politique Fusion, Micha Gaillard, est, selon l’arrêté présidentiel du 18 février créant la commission, le coordonnateur du Groupe de travail sur la réforme judiciaire. D’emblée, Gaillard a soutenu que « la population attend de l’État des services auxquels elle a droit. Ceci est valable pour la justice ». Il a déclaré par ailleurs que « l’État n’est pas en mesure, tout seul, de satisfaire les exigences légitimes du peuple ».
Tout en promettant de travailler à produire les recommandations dans le délai imparti (douze mois environ), Micha Gaillard a affirmé que son groupe de travail ne se substituera pas aux autres structures judiciaires. Il a promis, par ailleurs, un espace permanent de dialogue avec le Parlement, en particulier avec les membres des Commissions justice des deux Chambres.
L’arrêté présidentiel du 18 février 2009 portant création du Groupe de travail sur la réforme judiciaire, donne aux membres, en son article 2, le mandat de soumettre à l’attention du chef de l’État des recommandations à long terme pour l’amélioration du droit et de la justice ainsi que des recommandations et propositions à court terme portant sur les mesures légales et administratives en vue d’améliorer le fonctionnement et l’efficacité du système judiciaire.
Ce groupe poursuit également la mission d’accompagnement de la mise en œuvre de la législation sur la réforme de la justice entamée par la Commission de suivi de la réforme de la justice constituée le 27 mars 2007.
Composée de 18 personnalités, la Commission sur la réforme judiciaire compte en son sein des représentants du secteur de défense des droits humains, bancaire et patronal, des juristes. Micha Gaillard sera assisté de : Alix Jean, Jean Reynold Jean-Pierre, Axène Joseph, Thierry Mayard Paul, Jean Renel Sénatus, et Venus Marie Myrthée Thébaud.La cérémonie d’investiture, déroulée au Palais national, a réuni des personnalités importantes du pays et de la communauté internationale.
Le chef du gouvernement et son cabinet ministériel, des membres des Pouvoirs législatif et judiciaire, des représentants de la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif (CSCCA), le doyen du Corps diplomatique accompagné de diplomates étrangers, des membres d’organisations non gouvernementales nationales et internationales, des défenseurs des droits humains, ont pris part à cette double installation.
HAITI / CARNAVAL
Un mort, 129 blessés lors de la deuxième journée
Une personne a été tuée et 129 autres blessées durant la deuxième journée des festivités carnavalesques, selon un bilan partiel communiqué par la police.
Sandra Pierre, 15 ans, a eu le crane brisé à la rue des Casernes au centre de la capitale, sous les roues du char du groupe rap Barikad Crew (BC). Proche du groupe à succès, elle descendait du char et a perdu l’équilibre, a expliqué la police.
Au Champ de Mars, le leader et chanteur du groupe T-Vice, Roberto Martino, a été victime d’une décharge électrique à partir de son microphone, indique la police. Le musicien s’est repris après avoir reçu des soins, ajoute la même source. Un autre musicien du groupe Djakout Mizik a été blessé à la tête, apparemment d’une bouteille lancée d’un stand à la rue de la République dans la zone du Champ de Mars.
Au Poste Marchand, non loin du Champ de Mars, un individu a dégainé un revolver et a tiré sans faire de victime. Il a été pris en chasse par la population, selon la police. Le bilan porte à 281 le nombre de personnes blessées durant les 2 premiers jours gras.
mardi 10 février 2009
CARAIBES/TOURISME
Haïti à la tête du comité spécial sur le tourisme durable
Haïti assurera la présidence du comité spécial sur le tourisme durable pour la période 2009-2010, après avoir dirigé l’Association des États des Caraïbes (AEC) en 2008, a-t-on appris. Cette décision a été prise à l’issue de la 14e réunion du Conseil des ministres de l’AEC tenue à Port-au-Prince à la fin du mois de janvier 2009.
Au dernier jour de ces assises déroulées dans un Hôtel privé de la capitale, le président René Préval avait évoqué la nécessité de faire d’Haïti une destination touristique de la région caribéenne. Des sujets relatifs au transport régional, au tourisme durable, au changement climatique et aux catastrophes naturelles ont été à l’ordre du jour.
Vice-président de l’AEC pour le fonds spécial, Haïti assurera parallèlement la présidence du comité spécial sur la réduction des catastrophes, puis la vice-présidence du comité spécial sur le développement du commerce. Pour cela, le dixième forum des hommes d’affaires de l’AEC aura lieu en Haïti en septembre 2009.
Pour faciliter la pleine réussite de ce forum, les autorités haïtiennes promettent déjà de mettre à profit l’expérience des États membres et associés de l’AEC qui ont eu, dans le passé, à organiser le même type d’activité. À la 14e réunion du conseil des ministres de l’AEC, plusieurs accords ont été adoptés par les pays membres et associés de cette organisation régionale, dont la présidence pour 2009 revient à la Colombie.
Ces accords concernent l’établissement d’un centre de promotion de langues et de cultures dans la grande Caraïbe, la prévention des catastrophes naturelles, la convocation de la deuxième réunion des ministres du tourisme de la région ainsi que le budget de l’AEC.
Haïti assurera la présidence du comité spécial sur le tourisme durable pour la période 2009-2010, après avoir dirigé l’Association des États des Caraïbes (AEC) en 2008, a-t-on appris. Cette décision a été prise à l’issue de la 14e réunion du Conseil des ministres de l’AEC tenue à Port-au-Prince à la fin du mois de janvier 2009.
Comme président du comité spécial du tourisme, selon une note de la chancellerie haïtienne, Haïti aura à conduire la deuxième réunion des ministres du tourisme de la grande Caraïbe qui devra prochainement se dérouler à Barranquilla (Colombie).
Au dernier jour de ces assises déroulées dans un Hôtel privé de la capitale, le président René Préval avait évoqué la nécessité de faire d’Haïti une destination touristique de la région caribéenne. Des sujets relatifs au transport régional, au tourisme durable, au changement climatique et aux catastrophes naturelles ont été à l’ordre du jour.
Vice-président de l’AEC pour le fonds spécial, Haïti assurera parallèlement la présidence du comité spécial sur la réduction des catastrophes, puis la vice-présidence du comité spécial sur le développement du commerce. Pour cela, le dixième forum des hommes d’affaires de l’AEC aura lieu en Haïti en septembre 2009.
Pour faciliter la pleine réussite de ce forum, les autorités haïtiennes promettent déjà de mettre à profit l’expérience des États membres et associés de l’AEC qui ont eu, dans le passé, à organiser le même type d’activité. À la 14e réunion du conseil des ministres de l’AEC, plusieurs accords ont été adoptés par les pays membres et associés de cette organisation régionale, dont la présidence pour 2009 revient à la Colombie.
Ces accords concernent l’établissement d’un centre de promotion de langues et de cultures dans la grande Caraïbe, la prévention des catastrophes naturelles, la convocation de la deuxième réunion des ministres du tourisme de la région ainsi que le budget de l’AEC.
PARLEMENT / SALAIRE MINIMUM
Un premier pas vers un éventuel passage à 200 gourdes
Les députés ont voté, le jeudi 5 février 2009, la proposition de loi de leur collègue Steven Benoît portant le salaire journalier minimum à deux cents gourdes, soit une augmentation de près de 200 % par rapport au salaire en vigueur depuis 2003, savoir soixante dix gourdes.
Par ce vote, les députés ont confirmé leur décision, prise la veille, de ne pas donner suite à une correspondance de l’Exécutif leur demandant de surseoir sur le vote de cette proposition de loi. Constituée de sept articles, la proposition Benoît fixe le salaire minimum dans les établissements industriels et commerciaux à deux cents gourdes par jour de huit heures de travail.
« Chaque année, dans les trente jours qui suivent la publication officielle par l’IHSI de l’indice général des prix à la consommation pour le dernier trimestre de l’année fiscale écoulée, la Commission tripartite de consultation et d’arbitrage se réunit, le cas échéant, jusqu’à la constitution du Conseil supérieur de salaire prévu par le Code du travail en vue de recommander un ajustement du salaire minimum en fonction des indices du coût de la vie, dans le cadre et les limites de son mandat », prescrit l’article 5 de la proposition de loi.
Selon la procédure, les membres de la Chambre basse ont d’abord voté le rapport de la Commission des affaires sociales qui était chargée de l’analyse du texte. Ensuite, ils ont voté la proposition de la loi. Après la présentation du rapport de la Commission des affaires sociales, les débats ont porté d’une part sur le traitement des travailleurs agricoles et, d’autre part, sur les deux cents gourdes réclamées par le député Steven Benoît et les cent soixante quinze gourdes suggérées dans le rapport de la Commission.
Les députés ont également analysé les éventuelles conséquences de cette proposition de loi sur l’emploi en Haïti ainsi que sur la production nationale. Certains parlementaires ont également attiré l’attention sur le fait que des membres du personnel de l’Administration publique touchent moins de soixante dix gourdes la journée, le salaire minimum en vigueur.
Au terme des discussions, trente députés sur cinquante-et-un ont voté le rapport de la Commission, avec modification de l’article premier, fixant le salaire minimum à deux cents gourdes dans les établissements industriels et commerciaux. Quarante-trois députés ont voté en faveur de la proposition de loi. Cette proposition sera soumise pour vote au Sénat. Si elle réussit à obtenir la bénédiction du grand corps, elle sera acheminée à l’Exécutif pour publication dans le journal officiel « Le Moniteur ».
Toutefois, en considérant la lettre de l’Exécutif adressée au Bureau de la Chambre des députés, il est à prévoir que le gouvernement soulèvera des objections. La ministre des Affaires sociales, au terme d’une séance de travail au Sénat, le jeudi 5 février 2009, avait annoncé le dépôt prochain au Parlement d’un projet de loi de l’Exécutif sur le salaire minimum.
Plusieurs personnalités du secteur des affaires avaient par ailleurs souhaité que toute augmentation du salaire journalier tienne compte des conditions difficiles dans lesquelles évolue ce secteur et souligné qu’elle peut être cause de compression du personnel. Par ailleurs, une rencontre a eu lieu entre la Commission des affaires sociales du Sénat, la ministre des Affaires sociales et des personnalités qui auront à faire partie du Conseil d’administration des organes de sécurité sociale (CAOSS). Formé de neuf membres issus des secteurs patronal, syndical et étatique, le CAOSS aura à surveiller et à contrôler le fonctionnement de différentes entités publiques de sécurité sociale.
Les députés ont voté, le jeudi 5 février 2009, la proposition de loi de leur collègue Steven Benoît portant le salaire journalier minimum à deux cents gourdes, soit une augmentation de près de 200 % par rapport au salaire en vigueur depuis 2003, savoir soixante dix gourdes.
Par ce vote, les députés ont confirmé leur décision, prise la veille, de ne pas donner suite à une correspondance de l’Exécutif leur demandant de surseoir sur le vote de cette proposition de loi. Constituée de sept articles, la proposition Benoît fixe le salaire minimum dans les établissements industriels et commerciaux à deux cents gourdes par jour de huit heures de travail.
« Chaque année, dans les trente jours qui suivent la publication officielle par l’IHSI de l’indice général des prix à la consommation pour le dernier trimestre de l’année fiscale écoulée, la Commission tripartite de consultation et d’arbitrage se réunit, le cas échéant, jusqu’à la constitution du Conseil supérieur de salaire prévu par le Code du travail en vue de recommander un ajustement du salaire minimum en fonction des indices du coût de la vie, dans le cadre et les limites de son mandat », prescrit l’article 5 de la proposition de loi.
Selon la procédure, les membres de la Chambre basse ont d’abord voté le rapport de la Commission des affaires sociales qui était chargée de l’analyse du texte. Ensuite, ils ont voté la proposition de la loi. Après la présentation du rapport de la Commission des affaires sociales, les débats ont porté d’une part sur le traitement des travailleurs agricoles et, d’autre part, sur les deux cents gourdes réclamées par le député Steven Benoît et les cent soixante quinze gourdes suggérées dans le rapport de la Commission.
Les députés ont également analysé les éventuelles conséquences de cette proposition de loi sur l’emploi en Haïti ainsi que sur la production nationale. Certains parlementaires ont également attiré l’attention sur le fait que des membres du personnel de l’Administration publique touchent moins de soixante dix gourdes la journée, le salaire minimum en vigueur.
Au terme des discussions, trente députés sur cinquante-et-un ont voté le rapport de la Commission, avec modification de l’article premier, fixant le salaire minimum à deux cents gourdes dans les établissements industriels et commerciaux. Quarante-trois députés ont voté en faveur de la proposition de loi. Cette proposition sera soumise pour vote au Sénat. Si elle réussit à obtenir la bénédiction du grand corps, elle sera acheminée à l’Exécutif pour publication dans le journal officiel « Le Moniteur ».
Toutefois, en considérant la lettre de l’Exécutif adressée au Bureau de la Chambre des députés, il est à prévoir que le gouvernement soulèvera des objections. La ministre des Affaires sociales, au terme d’une séance de travail au Sénat, le jeudi 5 février 2009, avait annoncé le dépôt prochain au Parlement d’un projet de loi de l’Exécutif sur le salaire minimum.
Plusieurs personnalités du secteur des affaires avaient par ailleurs souhaité que toute augmentation du salaire journalier tienne compte des conditions difficiles dans lesquelles évolue ce secteur et souligné qu’elle peut être cause de compression du personnel. Par ailleurs, une rencontre a eu lieu entre la Commission des affaires sociales du Sénat, la ministre des Affaires sociales et des personnalités qui auront à faire partie du Conseil d’administration des organes de sécurité sociale (CAOSS). Formé de neuf membres issus des secteurs patronal, syndical et étatique, le CAOSS aura à surveiller et à contrôler le fonctionnement de différentes entités publiques de sécurité sociale.
HAITI / SANTÉ PUBLIQUE
Un système totalement en faillite !
Le ministre de la Santé publique et de la Population (MSPP), le Dr Alex Larsen, a présenté, le 2 février, au cours d’une conférence de presse, le bilan de ses cent premiers jours à la tête du ministère et dégagé des perspectives pour l’année fiscale 2008-2009.
Cette rencontre avec des journalistes rentre dans le cadre du programme « Bilan et perspectives des institutions de l’État », initié par le Centre d’information et de communication publique (CICP) du ministère de la Culture et de la Communication (MCC) en vue de rendre plus accessibles les informations relatives aux actions du gouvernement.
Le ministre de la santé, s’est dit sérieusement préoccupé par la détérioration de la situation sanitaire dans le pays. Les structures sanitaires de référence placées dans les dix départements géographiques du pays, en particulier les hôpitaux, entre autre l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti (HUEH), selon lui, « demeurent les plus grands malades du système sanitaire haïtien ». Selon le ministre Larsen, « comparativement aux autres pays de la Caraïbe, notre système sanitaire est dans un état déplorable ».
Se référant à des statistiques, il en a dressé du même coup un sombre tableau. Le docteur Larsen a dit avoir trouvé, à son arrivée au ministère en septembre dernier, une situation des plus difficiles au point de vue sanitaire.
Mortalité maternelle et infantile : une véritable préoccupation
« Haïti présente un taux de mortalité maternelle lors des accouchements évalué à 630 morts pour 100 mille naissances vivantes. La mortalité infantile s’élève à un taux de 57 morts pour 1 000 naissances. C’est le taux le plus élevé de la Caraïbe. Ce qui nous montre clairement que la situation sanitaire n’est pas normale en Haïti. Nous sommes les plus mal foutus de la région. C’est une situation inacceptable », a déploré Alex Larsen.
« Nous avons 3 % d’Haïtiens qui vivent actuellement avec le virus du VIH/Sida. Pour ce qui concerne les cas des maladies pulmonaires (tuberculose…), on a recensé un total de 180 pour 100 mille habitants ; 40 % de la population n’ont pas accès aux soins de santé ; 60 % seulement de femmes accouchent dans des conditions plus ou moins acceptables.
Au point de vue de la protection des enfants, 41 % seulement ont été vaccinés. Toujours au point de vue d’accès à la santé, le besoin de 40 % de femmes du pays n’est pas satisfait », a poursuivi le ministre. Ce dernier a souligné que le taux de la malaria enregistré ces jours-ci dans le pays n’a jamais aussi élevé depuis 1980.
Une enquête conduite par le ministère de la Santé publique a recensé près de 243 sections communales dépourvues de structures sanitaires. En plus d’une insuffisance budgétaire, le système sanitaire national fait face à une inadéquation accrue de ressources humaines par rapport aux besoins de la population. Le pays ne dispose que de 50 officiers sanitaires auxiliaires, a appris, à titre d’illustration, le Dr Larsen.
« Chose certaine, a-t-il insisté, ces cadres constituent la base dans la lutte préventive contre les maladies. » Le ministre Alex Larsen en a profité pour dénoncer un manque de coordination dans le mode d’intervention des partenaires internationaux dans le secteur de la santé. « Je pense qu’il y a une sorte de désordre au niveau des ONG. On a l’impression que chaque ONG fait ce qu’elle veut, comme elle veut », a-t-il déploré.
Les priorités
Soucieux de porter une réponse à la situation, a dit le ministre, un plan stratégique a été élaboré qui prévoit de « réduire le taux de mortalité au moins à 50 %, diminuer le nombre de personnes infectées du VIH/Sida à 30 %, éradiquer éventuellement la propagation du virus au sein de la population, réduire le taux de mortalité infantile et juvénile à 50 % et la tuberculose à 30 % ».
Pour parvenir à des résultats probants, les responsables sanitaires envisagent, a expliqué le ministre de la Santé publique et de la Population, « de décentraliser le système dans l’ordre ; d’améliorer la qualité des soins de santé à tous les niveaux dans le pays ; de construire des structures de santé et revitaliser les hôpitaux de référence, afin de desservir convenablement la population et, enfin, de régulariser le secteur ».
D’après le Dr Larsen, les priorités de son ministère pour l’année 2008-2009 consistent à mettre en place un système d’information sanitaire ; former des ressources humaines à tous les niveaux ; rendre disponibles les médicaments essentiels et rationaliser la gouvernance du ministère.
« On projette également de faire face à des maladies prioritaires, entre autres, la malaria, la tuberculose et le sida », a informé le ministre Larsen, indiquant au passage que des fours crématoires seront disponibles dans toutes les structures sanitaires afin de procéder à la brûlure des déchets sanitaires.
Pour réaliser leurs objectifs, les responsables du ministère de la Santé publique prévoient un budget de fonctionnement et d’investissement de 8 milliards 796 millions 7 mille 861 gourdes. De ces fonds, 2 % seulement proviendront du Trésor public, le reste dépend totalement des bailleurs de fonds internationaux.
Le ministre de la Santé publique et de la Population (MSPP), le Dr Alex Larsen, a présenté, le 2 février, au cours d’une conférence de presse, le bilan de ses cent premiers jours à la tête du ministère et dégagé des perspectives pour l’année fiscale 2008-2009.
Cette rencontre avec des journalistes rentre dans le cadre du programme « Bilan et perspectives des institutions de l’État », initié par le Centre d’information et de communication publique (CICP) du ministère de la Culture et de la Communication (MCC) en vue de rendre plus accessibles les informations relatives aux actions du gouvernement.
Le ministre de la santé, s’est dit sérieusement préoccupé par la détérioration de la situation sanitaire dans le pays. Les structures sanitaires de référence placées dans les dix départements géographiques du pays, en particulier les hôpitaux, entre autre l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti (HUEH), selon lui, « demeurent les plus grands malades du système sanitaire haïtien ». Selon le ministre Larsen, « comparativement aux autres pays de la Caraïbe, notre système sanitaire est dans un état déplorable ».
Se référant à des statistiques, il en a dressé du même coup un sombre tableau. Le docteur Larsen a dit avoir trouvé, à son arrivée au ministère en septembre dernier, une situation des plus difficiles au point de vue sanitaire.
Mortalité maternelle et infantile : une véritable préoccupation
« Haïti présente un taux de mortalité maternelle lors des accouchements évalué à 630 morts pour 100 mille naissances vivantes. La mortalité infantile s’élève à un taux de 57 morts pour 1 000 naissances. C’est le taux le plus élevé de la Caraïbe. Ce qui nous montre clairement que la situation sanitaire n’est pas normale en Haïti. Nous sommes les plus mal foutus de la région. C’est une situation inacceptable », a déploré Alex Larsen.
« Nous avons 3 % d’Haïtiens qui vivent actuellement avec le virus du VIH/Sida. Pour ce qui concerne les cas des maladies pulmonaires (tuberculose…), on a recensé un total de 180 pour 100 mille habitants ; 40 % de la population n’ont pas accès aux soins de santé ; 60 % seulement de femmes accouchent dans des conditions plus ou moins acceptables.
Au point de vue de la protection des enfants, 41 % seulement ont été vaccinés. Toujours au point de vue d’accès à la santé, le besoin de 40 % de femmes du pays n’est pas satisfait », a poursuivi le ministre. Ce dernier a souligné que le taux de la malaria enregistré ces jours-ci dans le pays n’a jamais aussi élevé depuis 1980.
Une enquête conduite par le ministère de la Santé publique a recensé près de 243 sections communales dépourvues de structures sanitaires. En plus d’une insuffisance budgétaire, le système sanitaire national fait face à une inadéquation accrue de ressources humaines par rapport aux besoins de la population. Le pays ne dispose que de 50 officiers sanitaires auxiliaires, a appris, à titre d’illustration, le Dr Larsen.
« Chose certaine, a-t-il insisté, ces cadres constituent la base dans la lutte préventive contre les maladies. » Le ministre Alex Larsen en a profité pour dénoncer un manque de coordination dans le mode d’intervention des partenaires internationaux dans le secteur de la santé. « Je pense qu’il y a une sorte de désordre au niveau des ONG. On a l’impression que chaque ONG fait ce qu’elle veut, comme elle veut », a-t-il déploré.
Les priorités
Soucieux de porter une réponse à la situation, a dit le ministre, un plan stratégique a été élaboré qui prévoit de « réduire le taux de mortalité au moins à 50 %, diminuer le nombre de personnes infectées du VIH/Sida à 30 %, éradiquer éventuellement la propagation du virus au sein de la population, réduire le taux de mortalité infantile et juvénile à 50 % et la tuberculose à 30 % ».
Pour parvenir à des résultats probants, les responsables sanitaires envisagent, a expliqué le ministre de la Santé publique et de la Population, « de décentraliser le système dans l’ordre ; d’améliorer la qualité des soins de santé à tous les niveaux dans le pays ; de construire des structures de santé et revitaliser les hôpitaux de référence, afin de desservir convenablement la population et, enfin, de régulariser le secteur ».
D’après le Dr Larsen, les priorités de son ministère pour l’année 2008-2009 consistent à mettre en place un système d’information sanitaire ; former des ressources humaines à tous les niveaux ; rendre disponibles les médicaments essentiels et rationaliser la gouvernance du ministère.
« On projette également de faire face à des maladies prioritaires, entre autres, la malaria, la tuberculose et le sida », a informé le ministre Larsen, indiquant au passage que des fours crématoires seront disponibles dans toutes les structures sanitaires afin de procéder à la brûlure des déchets sanitaires.
Pour réaliser leurs objectifs, les responsables du ministère de la Santé publique prévoient un budget de fonctionnement et d’investissement de 8 milliards 796 millions 7 mille 861 gourdes. De ces fonds, 2 % seulement proviendront du Trésor public, le reste dépend totalement des bailleurs de fonds internationaux.
jeudi 5 février 2009
Cap-Haïtien/Grève
Paralysie totale de la deuxième ville
Ce mercredi février 2009, toutes les activités ont été complètement paralysées au Cap-Haïtien, la deuxième ville pays. En effet, les citoyens ont répondu positivement au mot d’ordre de grève générale lancée par l’Association des médias du Nord (AMEN) pour protester contre le phénomène de black-out qui bat son plein depuis des lustres, l’état lamentable de la route nationale numéro un, au niveau de Vertières et le mauvais état des rues secondaires de la ville.
Les écoles publiques et privées ont ainsi renvoyé les quelques élèves présents, les banques commerciales ont gardé leur porte fermée. Le transport en commun avait également paralysé, d’où une réussie à 100 % de la grève.
La grève avait plusieurs motifs. Les grévistes ont dénoncé les inscriptions de Nawoon Marcellus et Moise Jean Charles au poste de candidature pour les prochaines sénatoriales d’avril 2009. Ils ont appelé les membres du Conseil électoral provisoire à rayer sur la liste des candidats qui seront ces derniers à cause de leur casier judiciaire, ils ont également dénoncé la politique générale du gouvernement Préval/Pierre-Louis dans le Nord.
Au lieu de consulter les leaders progressistes et honnêtes en vue de développer des programmes de développement « durable », nous observons une politique d’abandon général et de sectarisme vulgaire au profit des bandits, ont déclaré des grévistes.
« Si le Palais national confie le département du Nord à Moise Jean Charles, l’ancien Premier ministre Jacques Alexis avait durant son passage financé Nawoon Marcellus. Les deux bandits accusés de crimes et/ou de drogue sont les interlocuteurs privilégiés du régime en place. Les fonds alloués à la ville du Cap-Haïtien passent par ces circuits mafieux et informels », font-ils remarquer.
Cette grève générale rappelle la première manifestation anti-Aristide en 2002. Le département du Nord, en particulier la ville du Cap-Haïtien, était livrée à Bell Angelot, délégué département d’alors et ses hommes. Ils avaient mené une politique partisane similaire qui s’était soldée par une résistance citoyenne, puis une rébellion populaire qui s’est soldée par la chute du Président Jean Bertrand Aristide.
Le tout était déclanché par un leadership d’opinion mené par Radio Maxima pour l’obtention de la carte de crédit, du permis de conduire, au Cap-Haïtien. Aujourd’hui, l’Association des médias du Nord (AMEN) à travers son mot d’ordre de grève générale mal préparée en termes de consultation sociale est observée à 100 %.
Ce mercredi février 2009, toutes les activités ont été complètement paralysées au Cap-Haïtien, la deuxième ville pays. En effet, les citoyens ont répondu positivement au mot d’ordre de grève générale lancée par l’Association des médias du Nord (AMEN) pour protester contre le phénomène de black-out qui bat son plein depuis des lustres, l’état lamentable de la route nationale numéro un, au niveau de Vertières et le mauvais état des rues secondaires de la ville.
Les écoles publiques et privées ont ainsi renvoyé les quelques élèves présents, les banques commerciales ont gardé leur porte fermée. Le transport en commun avait également paralysé, d’où une réussie à 100 % de la grève.
La grève avait plusieurs motifs. Les grévistes ont dénoncé les inscriptions de Nawoon Marcellus et Moise Jean Charles au poste de candidature pour les prochaines sénatoriales d’avril 2009. Ils ont appelé les membres du Conseil électoral provisoire à rayer sur la liste des candidats qui seront ces derniers à cause de leur casier judiciaire, ils ont également dénoncé la politique générale du gouvernement Préval/Pierre-Louis dans le Nord.
Au lieu de consulter les leaders progressistes et honnêtes en vue de développer des programmes de développement « durable », nous observons une politique d’abandon général et de sectarisme vulgaire au profit des bandits, ont déclaré des grévistes.
« Si le Palais national confie le département du Nord à Moise Jean Charles, l’ancien Premier ministre Jacques Alexis avait durant son passage financé Nawoon Marcellus. Les deux bandits accusés de crimes et/ou de drogue sont les interlocuteurs privilégiés du régime en place. Les fonds alloués à la ville du Cap-Haïtien passent par ces circuits mafieux et informels », font-ils remarquer.
Cette grève générale rappelle la première manifestation anti-Aristide en 2002. Le département du Nord, en particulier la ville du Cap-Haïtien, était livrée à Bell Angelot, délégué département d’alors et ses hommes. Ils avaient mené une politique partisane similaire qui s’était soldée par une résistance citoyenne, puis une rébellion populaire qui s’est soldée par la chute du Président Jean Bertrand Aristide.
Le tout était déclanché par un leadership d’opinion mené par Radio Maxima pour l’obtention de la carte de crédit, du permis de conduire, au Cap-Haïtien. Aujourd’hui, l’Association des médias du Nord (AMEN) à travers son mot d’ordre de grève générale mal préparée en termes de consultation sociale est observée à 100 %.
Inscription à :
Articles (Atom)