jeudi 26 février 2009

ENVIRONNEMENT/CHANGEMENT CLIMATIQUE

« Un problème sans solution », déclare le ministre Germain

Par Sylvestre Fils Dorcilus

Devant une assistance composée de plus d’une cinquantaine d’artistes, d’acteurs, de journalistes, de comédiens… dans le jardin du ministère de l’Environnement à Juvénat, au Canapé-Vert, le mercredi 19 février dernier, le ministre Jean-Marie Claude Germain, a déclaré que « le réchauffement climatique se révèle un problème sans solution. En conséquence, il est préférable aux Haïtiens de s’adapter à cette situation ».

À l’instar d’un expert des questions climatiques, Jean-Marie Claude Germain a, pendant une intervention d’une dizaine de minutes, attiré l’attention sur les conséquences de ce nouveau fléau mondial en vue de sensibiliser tout un chacun, notamment les artistes, sur le rôle à jouer dans la lutte pour la protection de l’environnement.

« Le réchauffement climatique est déjà à nos portes », a lancé le ministre, rappelant les tristes images des Gonaïves après le passage successif des tempêtes et ouragans dévastateurs, particulièrement Jeanne en 2004. En plus des conséquences immédiates, M. Germain en a prédit d’autres pour le long terme. « Des conséquences qui vont venir de la fonte des glaciers qui est devenue irréversible et qui donne des signaux sur la montée des mers », a-t-il précisé.

Les conséquences sont visibles !

Les conséquences immédiates du changement climatique sont visibles aujourd’hui en Haïti comme dans d’autres pays du monde, notamment dans la Caraïbe, à travers les manifestations souvent violentes et meurtrières de la nature, notamment les cyclones, les tempêtes tropicales, les ouragans, les inondations… qui, d’année en année, pourront augmenter en intensité et feront beaucoup plus de victimes.

La meilleure solution à ce problème, selon le ministre de l’Environnement Jean-Marie Claude Germain, consiste à s’y adapter. Cependant, il a déploré qu’« Haïti n’ait pas assez de capacité pour pouvoir s’adapter, car plus un pays est pauvre, moins il a la capacité de s’adapter ».

Inquiet face à cette situation, M. Germain a promis de continuer son plaidoyer auprès de toutes les couches de la société civile et politique des différentes zones du pays pour les impliquer dans la lutte pour la préservation de l’environnement. Dans cette perspective, le ministère de l’Environnement a nommé 26 ambassadeurs de bonne volonté et hauts émissaires pour l’environnement et la prévention des risques et désastres.

Ces derniers sont pour la plupart des artistes, acteurs, comédiens, journalistes. Parmi ces ambassadeurs, on retrouve Michel Martelly, Gracia Delva, Fénel Valcourt (Jesifra), Roberson Alphonse (Le Nouvelliste), Compère Filo, Réginald Lubin et Lochard Rémy (Pasteur). Une modeste cérémonie de remise de plaques d’« Honneur et Mérite » a été organisée en la circonstance.

Les artistes s’engagent…

« Le ministre Germain nous a fait prendre conscience qu’il y a lieu de faire quelque chose, sinon, dans quelques années, ce sera le chaos. Pour notre pays, avec la déforestation que nous connaissons dans les zones plus prospères, il faut sensibiliser sur cette question », ont signalé les nouveaux ambassadeurs environnementaux.

Pour Michel Martelly : « Il est temps d’agir. Je suis ravi de l’initiative du ministre de l’Environnement. Il était temps dans le pays qu’on fasse un appel patriotique sur le changement climatique. Cette initiative est une bombe qui est lancée dans l’opinion publique, il faut qu’elle fasse son chemin et, pour cela, il nous faut l’accompagnement de l’État. »

« Il y a lieu de faire quelque chose, sinon ce sera le désastre. J’ai retenu dans l’intervention du ministre Germain l’immense obligation pour tous les secteurs en général et les artistes en particulier de s’impliquer dans cette lutte à travers leurs œuvres », a déclaré l’acteur et réalisateur Réginald Lubin.

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