HAITI: Export Workers Await Overdue Wage Increase
By Sylvestre Fils Dorcilus and Elizabeth Eames Roebling
PORT-AU-PRINCE, Aug 19 (IPS) - Following the recommendation of President Rene Preval, the lower house of the Haitian Parliament voted Tuesday to raise the minimum wage in the assembly sector from 1.29 dollars (70 gourde) to only 3.20 dollars (125 gourde) per day, rather than the 5.12 dollars (200 gourde) which had been demanded and passed.
This exemption must now be approved by the Haitian Senate. Preval, bowing to pressure from business owners, had refused to sign a bill which called for an across the board increase in the minimum wage to 200 gourde a day.
He returned the bill to Parliament on Jun. 17, recommending instead that the minimum wage for an eight-hour day be fixed at 125 gourde. The "assembly sector" is defined as those industries whose products are dedicated to re-exportation.
The close vote of 38 for to 36 against, held by secret ballot as permitted in the Constitution, opens the way to a resolution of the disturbances that have rocked the Haitian capital since April.
Industry leaders had threatened that if they were forced to pay the minimum wage of 200 gourde a day, as proposed, many of the more than 300,000 workers might lose their jobs.
Reginald Boulos, president of the Chamber of Commerce and Industry, said that management was opposed to the way in which the minimum wage was being fixed for the assembly workers since production is calculated by the piece. He was quoted in the national paper as saying that "with the implementation of this law, the worker will automatically become unproductive."
Another industry leader, Richard Coles, was more direct, saying that if the wage increase were passed, he would close his five factories, putting 3,000 people out of work.
Fernando Capellan, representative of the Dominican company Groupo M, which runs the CODEVI plant in Ounaminthe on the Dominican border, indicated that if forced to pay 200 gourde a day, his company would cut 2,800 jobs.
According to the U.N. Development Programme, the unemployment rate in Haiti now stands at 50 percent. Fifty-six percent of the population lives below the internationally recognised level of extreme poverty of one dollar a day and six out of 10 people live on less than two dollars a day.
Workers at the SONAPI industrial park have been staging wildcat strikes and work stoppages since the beginning of August.
More than half of the 23,000 workers there are women between the ages of 18 and 35. They have held marches along the road from the industrial park, which is near the airport, to the Parliament building, carrying banners and chanting: "Up with the 200 gourde! Down with the 150!" and "The bosses, the president, the leaders, must see our sorry state!"
One of the protesting women, Esperencia, explained a bit about her work life.
"We workers work every day except Sunday, from 6:30 in the morning to 4:00 in the afternoon. Sometimes, it is later than that, if there is an order to finish. And sometimes it is without any rest," she told IPS.
Esperencia was joined by Dieulla, who has worked with her at an assembly factory since 2006.
Both women preferred that only their first names be used.
"We must rise at 5:00 AM to be at work at that time," Dieulla said. "This wage of 70 gourde has been the same since 2003. It is a pittance. With 70 gourde we cannot even meet our own needs, let alone those of our children. The bosses offer no advantages to the workers. Many of the workers are only paid as day workers, from week to week."
On Aug. 10 and 11, the workers were joined by others, notably striking university students, and violence erupted at the SONAPI Park. The crowd burnt tires, threw rocks and burnt and damaged vehicles, including one belonging to an official at the U.S. Embassy.
Both the National Police and the U.N. force in the country, MINUSTAH, were called in to maintain order. More than a dozen protesters were taken in for police questioning.
After Aug. 11, all the businesses at SONAPI closed their doors. The Association des Industries D'Haiti (ADIH) announced that it thought that security, despite the presence of the National Police and MINUSTAH, was inadequate to protect the workers.
According to Haitian law, the minimum wage is to be periodically adjusted for inflation.
Eddy Labossiere, a university professor and president of the Association of Haitian Economists, indicated that the inflation rate in Haiti in some years has been at 20 percent and has even gone as high as 40 percent since the minimum wage was set at 70 gourde.
Labossiere acknowledged the charges that raising the minimum wage would raise costs, but said," I think that a 15 percent profit is reasonable and that the adoption of the 200 gourde set out in the new law would only be justice for the workers."
Jean Kesner Delmas, director of the National Society of Industrial Parks, said that he is aware of the poor working conditions in the factories and hopes that that a decision will be reached so that work can resume.
"I am for an effective raise in the minimum wage in the assembly industry. It is inconceivable and impossible that a Haitian worker can live with 70 gourde today given the high cost of living in Haiti," he said.
(END/2009)
jeudi 20 août 2009
HAITI / POLICE
Andrésol obtient un nouveau mandat
Depuis les résultats des élections controversées du 21 juin, le Sénat de la République a finalement trouvé un point de ralliement en la personne de Mario Andrésol. Tous les sénateurs ont voté pour le commandant en chef de la Police nationale qui succède ainsi à lui-même !
Si la séance de mardi soir paraissait bon enfant, c'est parce qu'il s'agissait de la ratification du choix de Mario Andrésol pour un second mandat de trois ans à la Direction générale de la Police nationale. La séance qui a commencé sans la présence du commandant en chef a été temporairement suspendue. Le temps pour Youri Latortue, président de la Commission Justice et sécurité du Grand corps, d'appeler son ex-compagnon des Forces armées d'Haïti démantelées. Appelé en catastrophe pour éclaircir des zones d'ombres qui entourent la ration alimentaire, l'assurance médicale et l'assurance-vie dont bénéficient les policiers, le commandant en chef de l'institution policière a mis seulement 15 minutes pour se présenter.
Le plat de la zizanie
L'air décontracté, Mario Andrésol a répondu seulement aux questions qui relèvent de sa compétence. S'agissant de la ration alimentaire des policiers, très critiquée pour son caractère corruptible, Mario Andrésol a souligné avoir hérité de cette pratique à laquelle il veut mettre fin. « Je n'ai pas inventé ce système. Il a été instauré depuis 2005. Dès le départ, j'étais contre ce programme qui représentait pour moi une aberration », a-t-il concédé. Chose certaine, a informé le directeur général, le programme sera suspendu d'ici le mois d'octobre. La décision aurait été prise suite à des audits externes commandités par le ministère de la Justice et celui de l'Economie et des Finances. « Un audit externe au Sénat de la République serait le bienvenu », souhaite la sénatrice Edmonde Supplice Beauzile.
A l'issue d'une séance très animée et d'une série de questions pertinentes, l'assemblée a ratifié, sans surprise, le choix du chef de l'Etat de reconduire Mario Andrésol à la tête de l'unique force de sécurité nationale. Quinze des seize sénateurs présents - le président du bureau ne jouissant pas du droit de vote - ont donc approuvé à main levée le choix du chef de l'Etat, René Préval. Les débats tournaient, entre autres, autour de l'absence de policiers dans certaines zones du pays, particulièrement dans les points frontaliers.
Andrésol plébiscité
Les sénateurs, après critiques et suggestions, ont salué à l'unanimité les efforts consentis par l'administration Andrésol pour débarrasser l'institution policière de ses éléments mauvais et mettre en déroute les gangs qui occupaient des quartiers entiers de Port-au-Prince et de certaines villes de province, dont les Gonaïves. Au-delà du démantèlement de redoutables gangs, les parlementaires ont recommandé au patron de la PNH d'oeuvrer pour l'amélioration des conditions de vie des policiers et de corriger certaines lacunes de son premier mandat.
« Pour ce deuxième mandat, je n'ai pas droit à l'erreur. Nous continuerons à travailler davantage pour satisfaire la population, mais aussi maintenir le climat de sécurité », promet Mario Andrésol sous le réconfort du vote massif que le Sénat lui a accordé. Le Patron de la PNH entend prendre en considération les recommandations et suggestions des sénateurs. Il a cependant plaidé pour une augmentation du budget de fonctionnement et d'investissement de l'institution policière. D'ici à 2012, Mario Andrésol souhaite faire passer l'effectif des policiers de dix mille à quinze mille agents en fonction. Il promet également d'apporter des améliorations dans divers services comme la police routière, la police frontalière et environnementale.
Les accidents de la circulation seraient l'une des principales causes de décès dans le pays. Le président de la Commission Justice et Sécurité du Sénat, Youri Latortue, le sait bien au point de prôner la « mise en place d'une vraie direction nationale de circulation, avec les mêmes services offerts à Port-au-Prince ».
Claude Gilles et Robenson Geffrard (Le Nouvelliste : 19 août 2009)
Depuis les résultats des élections controversées du 21 juin, le Sénat de la République a finalement trouvé un point de ralliement en la personne de Mario Andrésol. Tous les sénateurs ont voté pour le commandant en chef de la Police nationale qui succède ainsi à lui-même !
Si la séance de mardi soir paraissait bon enfant, c'est parce qu'il s'agissait de la ratification du choix de Mario Andrésol pour un second mandat de trois ans à la Direction générale de la Police nationale. La séance qui a commencé sans la présence du commandant en chef a été temporairement suspendue. Le temps pour Youri Latortue, président de la Commission Justice et sécurité du Grand corps, d'appeler son ex-compagnon des Forces armées d'Haïti démantelées. Appelé en catastrophe pour éclaircir des zones d'ombres qui entourent la ration alimentaire, l'assurance médicale et l'assurance-vie dont bénéficient les policiers, le commandant en chef de l'institution policière a mis seulement 15 minutes pour se présenter.
Le plat de la zizanie
L'air décontracté, Mario Andrésol a répondu seulement aux questions qui relèvent de sa compétence. S'agissant de la ration alimentaire des policiers, très critiquée pour son caractère corruptible, Mario Andrésol a souligné avoir hérité de cette pratique à laquelle il veut mettre fin. « Je n'ai pas inventé ce système. Il a été instauré depuis 2005. Dès le départ, j'étais contre ce programme qui représentait pour moi une aberration », a-t-il concédé. Chose certaine, a informé le directeur général, le programme sera suspendu d'ici le mois d'octobre. La décision aurait été prise suite à des audits externes commandités par le ministère de la Justice et celui de l'Economie et des Finances. « Un audit externe au Sénat de la République serait le bienvenu », souhaite la sénatrice Edmonde Supplice Beauzile.
A l'issue d'une séance très animée et d'une série de questions pertinentes, l'assemblée a ratifié, sans surprise, le choix du chef de l'Etat de reconduire Mario Andrésol à la tête de l'unique force de sécurité nationale. Quinze des seize sénateurs présents - le président du bureau ne jouissant pas du droit de vote - ont donc approuvé à main levée le choix du chef de l'Etat, René Préval. Les débats tournaient, entre autres, autour de l'absence de policiers dans certaines zones du pays, particulièrement dans les points frontaliers.
Andrésol plébiscité
Les sénateurs, après critiques et suggestions, ont salué à l'unanimité les efforts consentis par l'administration Andrésol pour débarrasser l'institution policière de ses éléments mauvais et mettre en déroute les gangs qui occupaient des quartiers entiers de Port-au-Prince et de certaines villes de province, dont les Gonaïves. Au-delà du démantèlement de redoutables gangs, les parlementaires ont recommandé au patron de la PNH d'oeuvrer pour l'amélioration des conditions de vie des policiers et de corriger certaines lacunes de son premier mandat.
« Pour ce deuxième mandat, je n'ai pas droit à l'erreur. Nous continuerons à travailler davantage pour satisfaire la population, mais aussi maintenir le climat de sécurité », promet Mario Andrésol sous le réconfort du vote massif que le Sénat lui a accordé. Le Patron de la PNH entend prendre en considération les recommandations et suggestions des sénateurs. Il a cependant plaidé pour une augmentation du budget de fonctionnement et d'investissement de l'institution policière. D'ici à 2012, Mario Andrésol souhaite faire passer l'effectif des policiers de dix mille à quinze mille agents en fonction. Il promet également d'apporter des améliorations dans divers services comme la police routière, la police frontalière et environnementale.
Les accidents de la circulation seraient l'une des principales causes de décès dans le pays. Le président de la Commission Justice et Sécurité du Sénat, Youri Latortue, le sait bien au point de prôner la « mise en place d'une vraie direction nationale de circulation, avec les mêmes services offerts à Port-au-Prince ».
Claude Gilles et Robenson Geffrard (Le Nouvelliste : 19 août 2009)
CHAMBRE DES DEPUTES / SALAIRE MINIMUM
Les objections présidentielles l’emportent …
38 députés votent pour un salaire journalier de 125 gourdes. Au terme de trois séances, les députés ont voté, le mardi 18 août 2009, en faveur des objections du président René Préval relatives à la loi votée au Parlement et portant le salaire minimum journalier à 200 gourdes pour huit heures de travail.
Dans ses objections, le chef de l’État maintient les 200 gourdes dans les établissements commerciaux et industriels, et, ceci, à partir du premier octobre 2009. En ce qui a trait au secteur de la sous-traitance, René Préval propose un salaire de référence de 125 gourdes, mais la journée de travail doit permettre à l’ouvrier de gagner 200 gourdes.
Pour le secteur de la sous-traitance, le président René Préval prévoit déjà un salaire référentiel de 150 gourdes, en 2010, avec la possibilité pour les ouvriers de ce secteur de gagner 250 gourdes. Tandis que, pour 2012, le montant de référence prévu est de 200 gourdes, avec la possibilité pour l’ouvrier de gagner 300 gourdes.
Il a fallu aux députés de la 48e législature la tenue de deux conférences des présidents, trois séances en assemblée et cinq votes avant de décider finalement sur les objections du chef de l’État. La première séance a lieu le 4 août.
Cinquante-cinq députés avaient voté en faveur du rapport de la commission Affaires sociales qui a proposé un salaire de référence de 150 gourdes, pour le secteur de la sous-traitance. Dans une lettre au président du Bureau, un groupe de vingt-six avait dénoncé le caractère « inconstitutionnel » de cette décision de l’assemblée de parlementaires.
Le mercredi 11 août, les parlementaires du « groupe 26 » ont fait échec à la deuxième séance, assez houleuse, consacrée à la reprise de celle du mardi 4 août. Dans une correspondance au Bureau de la Chambre basse, ils avaient eux-mêmes exigé la séance du 11 août qu’ils ont fait échouer en infirmant le quorum.
La séance de ce mardi 18 août 2009 a été moins houleuse que les précédentes. Mais les positions n’ont pas changé pour autant. Toujours deux. La première a plaidé en faveur du vote direct des objections du chef de l’État.
La seconde portait sur la proposition de 150 gourdes faite par la commission Affaires sociales. Les mêmes intervenants, les mêmes refrains, ce qui a rendu les débats somme toute assez lassants. Et le président du Bureau, le député Lévaillant Louis-Jeune (Fusion, Desdunes), de déclarer : « J’ai la sensation du déjà entendu ».
Après quelques minutes de débats, des députés du « groupe 26 » ont proposé au président du Bureau de consulter l’assemblée sur la proposition de soumettre au vote les objections du président René Préval. 29 députés ont voté en faveur de cette proposition du « groupe 26 » contre 28 et 7 ont fait abstention.
Au total, 78 députés ont participé au vote secret des objections du président René Préval. 38 ont voté en faveur de ces objections, 36 contre et quatre ont fait abstention. Les parlementaires du « groupe 26» ont ainsi essuyé un nouvel échec. Échec qu’ils ont accepté parce estimant que la Constitution a été, cette fois-ci, respectée.
Prochaine étape pour les objections présidentielles : le Sénat. Il est en effet indiqué dans l’article 121-1 de la Constitution qu’en cas d’objections, « le président de la République renvoie la loi avec ses objections dans la Chambre où elle a été primitivement votée. Si la loi est amendée par cette Chambre, elle est envoyée à l’autre Chambre avec les objections. »
Jacques Desrosiers (Le Matin : 19 août 2009)
38 députés votent pour un salaire journalier de 125 gourdes. Au terme de trois séances, les députés ont voté, le mardi 18 août 2009, en faveur des objections du président René Préval relatives à la loi votée au Parlement et portant le salaire minimum journalier à 200 gourdes pour huit heures de travail.
Dans ses objections, le chef de l’État maintient les 200 gourdes dans les établissements commerciaux et industriels, et, ceci, à partir du premier octobre 2009. En ce qui a trait au secteur de la sous-traitance, René Préval propose un salaire de référence de 125 gourdes, mais la journée de travail doit permettre à l’ouvrier de gagner 200 gourdes.
Pour le secteur de la sous-traitance, le président René Préval prévoit déjà un salaire référentiel de 150 gourdes, en 2010, avec la possibilité pour les ouvriers de ce secteur de gagner 250 gourdes. Tandis que, pour 2012, le montant de référence prévu est de 200 gourdes, avec la possibilité pour l’ouvrier de gagner 300 gourdes.
Il a fallu aux députés de la 48e législature la tenue de deux conférences des présidents, trois séances en assemblée et cinq votes avant de décider finalement sur les objections du chef de l’État. La première séance a lieu le 4 août.
Cinquante-cinq députés avaient voté en faveur du rapport de la commission Affaires sociales qui a proposé un salaire de référence de 150 gourdes, pour le secteur de la sous-traitance. Dans une lettre au président du Bureau, un groupe de vingt-six avait dénoncé le caractère « inconstitutionnel » de cette décision de l’assemblée de parlementaires.
Le mercredi 11 août, les parlementaires du « groupe 26 » ont fait échec à la deuxième séance, assez houleuse, consacrée à la reprise de celle du mardi 4 août. Dans une correspondance au Bureau de la Chambre basse, ils avaient eux-mêmes exigé la séance du 11 août qu’ils ont fait échouer en infirmant le quorum.
La séance de ce mardi 18 août 2009 a été moins houleuse que les précédentes. Mais les positions n’ont pas changé pour autant. Toujours deux. La première a plaidé en faveur du vote direct des objections du chef de l’État.
La seconde portait sur la proposition de 150 gourdes faite par la commission Affaires sociales. Les mêmes intervenants, les mêmes refrains, ce qui a rendu les débats somme toute assez lassants. Et le président du Bureau, le député Lévaillant Louis-Jeune (Fusion, Desdunes), de déclarer : « J’ai la sensation du déjà entendu ».
Après quelques minutes de débats, des députés du « groupe 26 » ont proposé au président du Bureau de consulter l’assemblée sur la proposition de soumettre au vote les objections du président René Préval. 29 députés ont voté en faveur de cette proposition du « groupe 26 » contre 28 et 7 ont fait abstention.
Au total, 78 députés ont participé au vote secret des objections du président René Préval. 38 ont voté en faveur de ces objections, 36 contre et quatre ont fait abstention. Les parlementaires du « groupe 26» ont ainsi essuyé un nouvel échec. Échec qu’ils ont accepté parce estimant que la Constitution a été, cette fois-ci, respectée.
Prochaine étape pour les objections présidentielles : le Sénat. Il est en effet indiqué dans l’article 121-1 de la Constitution qu’en cas d’objections, « le président de la République renvoie la loi avec ses objections dans la Chambre où elle a été primitivement votée. Si la loi est amendée par cette Chambre, elle est envoyée à l’autre Chambre avec les objections. »
Jacques Desrosiers (Le Matin : 19 août 2009)
lundi 17 août 2009
COUP d’ÉTAT AU HONDURAS
Nuances entre les positions de l’Amérique du Nord et de l’Union des Nations Sud-américaines
Par Wooldy Edson Louidor
Les trois pays de l’Amérique du nord et les 12 pays de l’Union des Nations Sud-américaines (Unasur) expriment des positions différentes à propos du coup d’État militaire du 28 juin dernier au Honduras.
Alors que les dirigeants de l’Unasur, réunis en Sommet ordinaire à Quito, exigent fermement le retour du président hondurien destitué Manuel Zelaya, les leaders des 3 pays de l’Amérique du Nord expriment simplement, dans une déclaration conjointe, leur appui à l’Organisation des Etats Américains (Oea) et à la Charte Démocratique.
L’Unasur exige des mesures drastiques contre les putschistes et le retour immédiat de Zelaya.
Les leaders des pays membres de l’organisation régionale Unasur ont tous condamné énergiquement, dans la Déclaration de Quito, le coup d’État militaire contre le président hondurien Manuel Zelaya.
Tout en exigeant le retour immédiat et inconditionnel du président déchu dans ses fonctions, ils ont convié une nouvelle fois la communauté internationale à adopter des mesures de plus en plus drastiques contre le gouvernement de facto hondurien dirigé par Roberto Micheleti.
Ils ont réaffirmé leur refus de d’accepter toute élection présidentielle qui serait organisée par « le gouvernement de facto » en novembre prochain.
À l’ouverture du sommet, les dirigeants de l’Unasur ont reçu Zelaya à titre de président constitutionnel du Honduras, avec tous les honneurs dus à un chef d’État.
Au cours du Sommet, la cheffe d’Etat chilienne Michelle Bachelet a remis la présidence provisoire de l’Unasur à son homologue équatorien Rafael Correa.
Ont pris part à ce Sommet tous les mandataires de la région, à l’exception des présidents colombien Alvaro Uribe, uruguayen Tabaré Vásquez et péruvien Alan García.
Les leaders des 3 pays de l’Amérique du Nord muets sur le sort de Zelaya
De son côté, la « Déclaration de Guadalajara », paraphée par les présidents américain Barack Obama, mexicain Felipe Calderón et le premier ministre canadien Stephen Harper, reste muette sur le sort de Zelaya. Elle ne fait même pas allusion au président déchu, ni aux putschistes.
Elle s’est limitée à affirmer l’appui des trois pays de l’Amérique du Nord « au leadership de l’Oea » et à la « Charte Démocratique » pour « trouver une solution pacifique à la crise politique » (de Honduras).
Intervenant lors d’une conférence de presse dans le cadre de ce sommet, le président américain a répondu à ceux qui critiquent la position de son administration face au coup d’État au Honduras.
Il a fait savoir qu’il a dénoncé à maintes reprises le coup d’État et collaboré avec tous les organismes internationaux en vue d’exiger le retour de Zelaya au pouvoir.
À ceux qui accusent les Etats-Unis d’Amérique de ne pas intervenir suffisamment au Honduras, le chef d’État américain a répliqué que les mêmes voix s’élèvent pour dire que « les yanquis interviennent toujours et qu’ils doivent sortir de l’Amérique latine ».
« Nous ne pouvons pas faire les deux choses à la fois », a soutenu le chef de l’actuelle administration américaine.
La position du leader de la maison blanche a été amplement partagée par son homologue mexicain Calderón, aussi bien que par le premier ministre canadien Harper.
Parallèlement au Sommet des chefs d’État, des militants d’organisations de la société civile mexicaine ont manifesté dans les rues de Guadalajara pour demander la renégociation de l’Accord de Libre Échange Nord-Américain (Alena) qui, ont-ils dénoncé, affecte sérieusement le secteur agricole de leur pays, notamment la production du maïs et du pois.
L’Alena est un traité régional entre les Etats-Unis d’Amérique, le Canada et le Mexique qui vise à créer une zone de libre-échange entre ces trois pays de l’Amérique du Nord.
Il est entré en vigueur le 1er janvier 1994, le jour même du soulèvement armé de la guérilla zapatiste EZLN (Armée Zapatista de Libération nationale) dans le Sud mexicain.
Par Wooldy Edson Louidor
Les trois pays de l’Amérique du nord et les 12 pays de l’Union des Nations Sud-américaines (Unasur) expriment des positions différentes à propos du coup d’État militaire du 28 juin dernier au Honduras.
Alors que les dirigeants de l’Unasur, réunis en Sommet ordinaire à Quito, exigent fermement le retour du président hondurien destitué Manuel Zelaya, les leaders des 3 pays de l’Amérique du Nord expriment simplement, dans une déclaration conjointe, leur appui à l’Organisation des Etats Américains (Oea) et à la Charte Démocratique.
L’Unasur exige des mesures drastiques contre les putschistes et le retour immédiat de Zelaya.
Les leaders des pays membres de l’organisation régionale Unasur ont tous condamné énergiquement, dans la Déclaration de Quito, le coup d’État militaire contre le président hondurien Manuel Zelaya.
Tout en exigeant le retour immédiat et inconditionnel du président déchu dans ses fonctions, ils ont convié une nouvelle fois la communauté internationale à adopter des mesures de plus en plus drastiques contre le gouvernement de facto hondurien dirigé par Roberto Micheleti.
Ils ont réaffirmé leur refus de d’accepter toute élection présidentielle qui serait organisée par « le gouvernement de facto » en novembre prochain.
À l’ouverture du sommet, les dirigeants de l’Unasur ont reçu Zelaya à titre de président constitutionnel du Honduras, avec tous les honneurs dus à un chef d’État.
Au cours du Sommet, la cheffe d’Etat chilienne Michelle Bachelet a remis la présidence provisoire de l’Unasur à son homologue équatorien Rafael Correa.
Ont pris part à ce Sommet tous les mandataires de la région, à l’exception des présidents colombien Alvaro Uribe, uruguayen Tabaré Vásquez et péruvien Alan García.
Les leaders des 3 pays de l’Amérique du Nord muets sur le sort de Zelaya
De son côté, la « Déclaration de Guadalajara », paraphée par les présidents américain Barack Obama, mexicain Felipe Calderón et le premier ministre canadien Stephen Harper, reste muette sur le sort de Zelaya. Elle ne fait même pas allusion au président déchu, ni aux putschistes.
Elle s’est limitée à affirmer l’appui des trois pays de l’Amérique du Nord « au leadership de l’Oea » et à la « Charte Démocratique » pour « trouver une solution pacifique à la crise politique » (de Honduras).
Intervenant lors d’une conférence de presse dans le cadre de ce sommet, le président américain a répondu à ceux qui critiquent la position de son administration face au coup d’État au Honduras.
Il a fait savoir qu’il a dénoncé à maintes reprises le coup d’État et collaboré avec tous les organismes internationaux en vue d’exiger le retour de Zelaya au pouvoir.
À ceux qui accusent les Etats-Unis d’Amérique de ne pas intervenir suffisamment au Honduras, le chef d’État américain a répliqué que les mêmes voix s’élèvent pour dire que « les yanquis interviennent toujours et qu’ils doivent sortir de l’Amérique latine ».
« Nous ne pouvons pas faire les deux choses à la fois », a soutenu le chef de l’actuelle administration américaine.
La position du leader de la maison blanche a été amplement partagée par son homologue mexicain Calderón, aussi bien que par le premier ministre canadien Harper.
Parallèlement au Sommet des chefs d’État, des militants d’organisations de la société civile mexicaine ont manifesté dans les rues de Guadalajara pour demander la renégociation de l’Accord de Libre Échange Nord-Américain (Alena) qui, ont-ils dénoncé, affecte sérieusement le secteur agricole de leur pays, notamment la production du maïs et du pois.
L’Alena est un traité régional entre les Etats-Unis d’Amérique, le Canada et le Mexique qui vise à créer une zone de libre-échange entre ces trois pays de l’Amérique du Nord.
Il est entré en vigueur le 1er janvier 1994, le jour même du soulèvement armé de la guérilla zapatiste EZLN (Armée Zapatista de Libération nationale) dans le Sud mexicain.
HAITI / CUBA / SANTE
Une coopération de plus en plus fructueuse
55 nouveaux médecins pour renforcer le système sanitaire national
Par Sylvestre Fils Dorcilus
Ils sont au nombre de 55 jeunes médecins haïtiens (garçons et filles) formés à Cuba, entre 2002 et 2009, à recevoir, le vendredi 14 août, leur diplôme, lors d’une modeste cérémonie de collation organisée à l’Auditorium de la Bible, à la rue Capois (Champ de Mars).
Déroulée en présence de quelques personnalités du système sanitaire de Cuba et d’Haïti, de professeurs, de cadres de l’ « Instituto superior de ciencias médicas de Santiago de Cuba », où ont été formés les nouveaux médecins, des membres des gouvernements haïtien et cubain, de quelques proches parents des récipiendaires, la cérémonie a été l’occasion pour les représentants des deux pays de renouveler leur volonté de poursuivre leur coopération dans le domaine de la santé.
« Avec la sortie de cette 5e promotion de 55 médecins, depuis le lancement de la coopération haïtiano-cubaine en 1999 dans le domaine de la santé, Cuba a formé pour nous environ 455 médecins », s’est réjoui le ministre de la Santé, Alex Larsen, également parrain de la promotion. Il a souhaité que « cette coopération se renforce au fil des ans ».
Ces nouveaux médecins, selon le ministre Larsen, vont effectuer un service social d’un an avant d’être intégrés dans le système sanitaire national. « Après le service social, ils intègreront tous le système afin d’augmenter le nombre insuffisant de médecins dont nous souffrons actuellement, soit 2,9 médecins pour environ dix mille habitants du pays.
Ils pourront contribuer aussi à améliorer le milieu sanitaire », a estimé le ministre.
Alex Larsen a souligné par ailleurs que, « compte tenu du contrat qu’ils ont signé avec l’État haïtien, chacun de ces nouveaux médecins sera déployé dans sa ville natale. Peu importe les conditions infrastructurelles ».
« Quelqu’un qui ne respecte pas le contrat, a-t-il avisé plus loin, ne sera pas en mesure de pratiquer. Il ne pourra pas non plus avoir sa licence ».
Exprimant leurs préoccupations face à la détérioration du système national de santé, plusieurs récipiendaires se sont dits prêts à se mettre au service de la population, peu importe la zone, afin de contribuer à changer la situation.
« Je suis prête à mettre ma connaissance au service de mon pays. Certes, les conditions de travail en Haïti, en particulier dans les zones reculées, ne sont pas tout à fait agréables, mais il faut quand même des cadres pour pouvoir changer l’ordre des choses », a soutenu, optimiste, Emanise Muscadin, major de la promotion baptisée « Promotion Adrien Sansaricq ».
« Nous avions connu des moments difficiles au cours de nos études à Cuba. Aujourd’hui, nous ne sommes plus des étudiants, mais des professionnels. C’est pourquoi je vous invite tous à faire preuve de professionnalisme, car les difficultés sont encore là », a déclaré Emanise Muscadin à l’adresse de ses camarades.
Dans son intervention de circonstance, Antonio López Guthérez, recteur de l’ « Instituto superior de ciencias médicas de Santiago de Cuba », a souhaité que « la coopération haïtiano-cubaine, dans le domaine de la santé en particulier, puisse évoluer davantage ».
Antonio López Guthérez a réitéré la volonté du gouvernement cubain d’accompagner le peuple haïtien. « L’Instituto superior de ciencias médicas de Santiago de Cuba, par ma voix, s’engage à renouveler sa volonté de continuer à former des jeunes médecins haïtiens afin qu’ils puisent servir leur pays. Et, nous encourageons vivement le gouvernement haïtien à aider les jeunes diplômés en leur donnant un accompagnement après leur cycle d’études », a-t-il déclaré.
55 nouveaux médecins pour renforcer le système sanitaire national
Par Sylvestre Fils Dorcilus
Ils sont au nombre de 55 jeunes médecins haïtiens (garçons et filles) formés à Cuba, entre 2002 et 2009, à recevoir, le vendredi 14 août, leur diplôme, lors d’une modeste cérémonie de collation organisée à l’Auditorium de la Bible, à la rue Capois (Champ de Mars).
Déroulée en présence de quelques personnalités du système sanitaire de Cuba et d’Haïti, de professeurs, de cadres de l’ « Instituto superior de ciencias médicas de Santiago de Cuba », où ont été formés les nouveaux médecins, des membres des gouvernements haïtien et cubain, de quelques proches parents des récipiendaires, la cérémonie a été l’occasion pour les représentants des deux pays de renouveler leur volonté de poursuivre leur coopération dans le domaine de la santé.
« Avec la sortie de cette 5e promotion de 55 médecins, depuis le lancement de la coopération haïtiano-cubaine en 1999 dans le domaine de la santé, Cuba a formé pour nous environ 455 médecins », s’est réjoui le ministre de la Santé, Alex Larsen, également parrain de la promotion. Il a souhaité que « cette coopération se renforce au fil des ans ».
Ces nouveaux médecins, selon le ministre Larsen, vont effectuer un service social d’un an avant d’être intégrés dans le système sanitaire national. « Après le service social, ils intègreront tous le système afin d’augmenter le nombre insuffisant de médecins dont nous souffrons actuellement, soit 2,9 médecins pour environ dix mille habitants du pays.
Ils pourront contribuer aussi à améliorer le milieu sanitaire », a estimé le ministre.
Alex Larsen a souligné par ailleurs que, « compte tenu du contrat qu’ils ont signé avec l’État haïtien, chacun de ces nouveaux médecins sera déployé dans sa ville natale. Peu importe les conditions infrastructurelles ».
« Quelqu’un qui ne respecte pas le contrat, a-t-il avisé plus loin, ne sera pas en mesure de pratiquer. Il ne pourra pas non plus avoir sa licence ».
Exprimant leurs préoccupations face à la détérioration du système national de santé, plusieurs récipiendaires se sont dits prêts à se mettre au service de la population, peu importe la zone, afin de contribuer à changer la situation.
« Je suis prête à mettre ma connaissance au service de mon pays. Certes, les conditions de travail en Haïti, en particulier dans les zones reculées, ne sont pas tout à fait agréables, mais il faut quand même des cadres pour pouvoir changer l’ordre des choses », a soutenu, optimiste, Emanise Muscadin, major de la promotion baptisée « Promotion Adrien Sansaricq ».
« Nous avions connu des moments difficiles au cours de nos études à Cuba. Aujourd’hui, nous ne sommes plus des étudiants, mais des professionnels. C’est pourquoi je vous invite tous à faire preuve de professionnalisme, car les difficultés sont encore là », a déclaré Emanise Muscadin à l’adresse de ses camarades.
Dans son intervention de circonstance, Antonio López Guthérez, recteur de l’ « Instituto superior de ciencias médicas de Santiago de Cuba », a souhaité que « la coopération haïtiano-cubaine, dans le domaine de la santé en particulier, puisse évoluer davantage ».
Antonio López Guthérez a réitéré la volonté du gouvernement cubain d’accompagner le peuple haïtien. « L’Instituto superior de ciencias médicas de Santiago de Cuba, par ma voix, s’engage à renouveler sa volonté de continuer à former des jeunes médecins haïtiens afin qu’ils puisent servir leur pays. Et, nous encourageons vivement le gouvernement haïtien à aider les jeunes diplômés en leur donnant un accompagnement après leur cycle d’études », a-t-il déclaré.
dimanche 16 août 2009
HAITI /CORRUPTION
La justice suisse ordonne la restitution à Haïti des fonds détenus par les Duvalier
Les avoirs (environ 6 millions et demi de dollars) détenus en Suisse par la famille Duvalier sont sur le point d’être restitués à Haïti, selon une nouvelle décision adoptée, ce vendredi 14 août 2009, par les autorités helvétiques.
En ce sens, un montant de sept millions de francs (6 510 000.00 dollars américains au taux de change du 14 août 2009), gelé dans les banques suisses depuis 2002, seront remis aux autorités haïtiennes à une date non encore précisée.
En prenant cette décision, le Tribunal pénal fédéral (TPF) a rejeté le recours d’une fondation de la famille de l’ex-dictateur, qu’il assimile à une « organisation criminelle ». Le TPF estime que la structure, mise en place par l’ancien dictateur Jean-Claude Duvalier et ses proches, doit être qualifiée d’organisation criminelle.
Cette structure consistait à « user du pouvoir absolu du chef de l’État pour faire régner un climat de terreur en Haïti et procurer à ses membres des revenus considérables par le détournement systématique des fonds publics », poursuit le Tribunal pénal fédéral.
Dans un arrêt rendu, le 12 août 2009, le TPF a même jugé hors-la-loi le clan des Duvalier, rapporte la presse helvétique.
Pour justifier sa demande de restitution, formulée par une fondation enregistrée à Vaduz, la famille Duvalier arguait que les fonds détenus en Suisse « avaient pour unique origine la fortune personnelle de Simone Duvalier », la mère de Jean-Claude Duvalier. Un argument écarté par le TPF.
« Il est établi que Simone Duvalier était membre de l’organisation criminelle, dirigée par son mari François Duvalier, puis par son fils Jean-Claude, en sa qualité de bénéficiaire des détournements de fonds opérés systématiquement par cette organisation », estime le TPF, cité par la presse suisse.
Dans son arrêt, la Cour relève que « les fonds rendus à Haïti devront être utilisés de façon transparente, au bénéfice de la population haïtienne, par le biais de projets humanitaires ou sociaux à réaliser et à gérer d’entente entre les autorités et les organisations non gouvernementales (Ong) ».
Jean-Claude Duvalier et son entourage sont accusés d’avoir détourné plus de 100 millions de dollars sous le couvert d’œuvres sociales avant la chute de sa dictature le 7 février 1986.
Les avoirs (environ 6 millions et demi de dollars) détenus en Suisse par la famille Duvalier sont sur le point d’être restitués à Haïti, selon une nouvelle décision adoptée, ce vendredi 14 août 2009, par les autorités helvétiques.
En ce sens, un montant de sept millions de francs (6 510 000.00 dollars américains au taux de change du 14 août 2009), gelé dans les banques suisses depuis 2002, seront remis aux autorités haïtiennes à une date non encore précisée.
En prenant cette décision, le Tribunal pénal fédéral (TPF) a rejeté le recours d’une fondation de la famille de l’ex-dictateur, qu’il assimile à une « organisation criminelle ». Le TPF estime que la structure, mise en place par l’ancien dictateur Jean-Claude Duvalier et ses proches, doit être qualifiée d’organisation criminelle.
Cette structure consistait à « user du pouvoir absolu du chef de l’État pour faire régner un climat de terreur en Haïti et procurer à ses membres des revenus considérables par le détournement systématique des fonds publics », poursuit le Tribunal pénal fédéral.
Dans un arrêt rendu, le 12 août 2009, le TPF a même jugé hors-la-loi le clan des Duvalier, rapporte la presse helvétique.
Pour justifier sa demande de restitution, formulée par une fondation enregistrée à Vaduz, la famille Duvalier arguait que les fonds détenus en Suisse « avaient pour unique origine la fortune personnelle de Simone Duvalier », la mère de Jean-Claude Duvalier. Un argument écarté par le TPF.
« Il est établi que Simone Duvalier était membre de l’organisation criminelle, dirigée par son mari François Duvalier, puis par son fils Jean-Claude, en sa qualité de bénéficiaire des détournements de fonds opérés systématiquement par cette organisation », estime le TPF, cité par la presse suisse.
Dans son arrêt, la Cour relève que « les fonds rendus à Haïti devront être utilisés de façon transparente, au bénéfice de la population haïtienne, par le biais de projets humanitaires ou sociaux à réaliser et à gérer d’entente entre les autorités et les organisations non gouvernementales (Ong) ».
Jean-Claude Duvalier et son entourage sont accusés d’avoir détourné plus de 100 millions de dollars sous le couvert d’œuvres sociales avant la chute de sa dictature le 7 février 1986.
HAITI / RESTITUTION FONDS Duvalier
Le CEDH félicite les instances suisses
Communiqué du CEDH
Soumis à ‘reshinfo.blogspot.com’ le 14 aout 2009
Le 12 août 2009, le Tribunal Pénal Fédéral de Berne a rendu son verdict sur le sort des fonds Duvalier encore détenus dans les Banques Suisses. Après des années d’enquêtes, de démarches et de procédure, elle a décidé que ces fonds, reliquat d’une immense fortune, siphonnés pendant 29 ans par la famille Duvalier devaient être rendus au peuple haïtien.
Il s’agirait de 7 millions de francs suisses soit un peu plus de 5 millions de dollars US. « Le Tribunal pénal fédéral a donné son feu vert à la restitution à Haïti des avoirs détenus en Suisse par la famille Duvalier. Il a rejeté le recours d’une fondation de la famille de l’ex-dictateur, qu’il assimile à une "organisation criminelle ».
Le Centre Œcuménique des Droits Humains qui s’est joint à d’autres organisations haïtiennes et au collectif des organisations suisses pour participer à la documentation et la présentation du cas Duvalier devant la Cour Suisse félicite , au nom du peuple haïtien, les instances suisses d’avoir engagé cette lutte car la signification et les conséquences de cette sentence du plus haut tribunal suisse en cette circonstance sont évidentes.
Il faut souligner l’importance que cette décision prend au niveau international pour envoyer le message aux responsables des état, anciens, présents et à venir, que voler l’Etat est un crime et que les abris qui existaient jusqu’à maintenant se réduisent de plus en plus, grâce à la collaboration des états, mais aussi, à l’extension de plus en plus grande des juridictions internationales.
Nous savons aussi que le succès de tout plan de développement du pays exige nécessairement des mesures concrètes et tenaces contre la corruption, car la corruption secrète la corruption. La décision de la Cour Fédérale de Justice Suisse est un précédent qui annonce qu’il est possible de mettre fin à l’impunité.
Jean-Claude Bajeux, Dir Exe
14 août 2009
Communiqué du CEDH
Soumis à ‘reshinfo.blogspot.com’ le 14 aout 2009
Le 12 août 2009, le Tribunal Pénal Fédéral de Berne a rendu son verdict sur le sort des fonds Duvalier encore détenus dans les Banques Suisses. Après des années d’enquêtes, de démarches et de procédure, elle a décidé que ces fonds, reliquat d’une immense fortune, siphonnés pendant 29 ans par la famille Duvalier devaient être rendus au peuple haïtien.
Il s’agirait de 7 millions de francs suisses soit un peu plus de 5 millions de dollars US. « Le Tribunal pénal fédéral a donné son feu vert à la restitution à Haïti des avoirs détenus en Suisse par la famille Duvalier. Il a rejeté le recours d’une fondation de la famille de l’ex-dictateur, qu’il assimile à une "organisation criminelle ».
Le Centre Œcuménique des Droits Humains qui s’est joint à d’autres organisations haïtiennes et au collectif des organisations suisses pour participer à la documentation et la présentation du cas Duvalier devant la Cour Suisse félicite , au nom du peuple haïtien, les instances suisses d’avoir engagé cette lutte car la signification et les conséquences de cette sentence du plus haut tribunal suisse en cette circonstance sont évidentes.
Il faut souligner l’importance que cette décision prend au niveau international pour envoyer le message aux responsables des état, anciens, présents et à venir, que voler l’Etat est un crime et que les abris qui existaient jusqu’à maintenant se réduisent de plus en plus, grâce à la collaboration des états, mais aussi, à l’extension de plus en plus grande des juridictions internationales.
Nous savons aussi que le succès de tout plan de développement du pays exige nécessairement des mesures concrètes et tenaces contre la corruption, car la corruption secrète la corruption. La décision de la Cour Fédérale de Justice Suisse est un précédent qui annonce qu’il est possible de mettre fin à l’impunité.
Jean-Claude Bajeux, Dir Exe
14 août 2009
HAITI / SALAIRE MINIMUM
Les ouvriers s’acharnent : «200 goud tou swit»
Par Sylvestre Fils Dorcilus
Des ouvriers du secteur de la sous-traitance ont, une nouvelle fois, investi les rues de la capitale, lundi et mardi, pour obtenir du Parlement le rejet des objections du gouvernement contre la loi fixant le salaire minimum journalier à 200 gourdes.
Ce mardi, tout était au point mort au Parc industriel métropolitain. Aucune entreprise n’a fonctionné. Et ce sera le cas encore ce mercredi. Constatant que les mesures adéquates n’ont pas été prises « pour garantir la sécurité des employés et des entreprises, l’Association des industries d’Haïti (Adih) a décidé que les entreprises d’assemblage et de textile resteront encore fermées le mercredi 12 août 2009 ».
Cette décision de l’Adih fait suite à la quatrième manifestation émaillée de quelques scènes de violence organisée par des milliers d’ouvriers du Parc industriel en une semaine, soit du lundi 3 au lundi 10 août en cours, pour la promulgation de la loi portant leur salaire minimum journalier à 200 gourdes.
Mécontents de la séance déroulée à la Chambre basse, le 4 août dernier, une séance au cours de laquelle 55 députés ont voté en faveur du rapport de la commission Affaires sociales qui recommande un salaire minimum « médian de 150 gourdes », les ouvriers – supportés par des étudiants de la faculté des Sciences humaines de l’Université d’État d’Haïti (UEH) – ont regagné les rues de la capitale, lundi et mardi, et annoncé une mobilisation « illimitée » jusqu’à ce qu’ils obtiennent satisfaction.
« Nous sommes à nouveau dans les rues ce lundi pour continuer notre mobilisation entamée depuis une semaine. Nous voulons montrer aux patrons que ce ne sont pas les étudiants seulement qui sont capables de manifester dans les rues. D’ailleurs, nous sommes les victimes directes », ont déclaré des manifestants.
Se plaignant des conditions de travail jugées « pénibles » dans les usines et adoptant des attitudes moins pacifiques que lors des mobilisations antérieures, les ouvriers-manifestants n’ont cessé de crier à l’unisson tout le long de leur parcours : « Vive 200 gourdes ! À bas 150 gourdes ! Il faut que les patrons, le président Préval et les parlementaires prennent conscience de notre état lamentable ».
Arrestations, incendies de véhicules…
Les ouvriers, renforcés par d’autres secteurs de la vie nationale, dont les étudiants dans le cadre de leur mouvement, ont eu recours, lundi et mardi, à la violence et lancé des pierres et des tessons de bouteille en direction des forces de l’ordre (PNH et Minustah) à Delmas 33.
Ils ont par la suite dressé des barricades de pneus enflammés pour exiger, cette fois, la libération de deux manifestants interpellés au niveau du Parc industriel, dont un étudiant.
En fait, tout a débuté à l’intérieur de la Sonapi, vers les 7 heures du matin, quand les ouvriers – « à l’appellation de Guerchang Bastia, étudiant en 3e année de sociologie à la faculté des Sciences humaines, et Patrick Joseph, membre d’une organisation populaire dénommée « Komite pou remanbre Divivye » –, ont surpris leurs patrons respectifs en lançant une manifestation improvisée, en dépit d’un fort dispositif de sécurité mis en place par les forces de l’ordre.
Accusés de troubler l’ordre public, Guerchang Bastia et Patrick Joseph, incapables de s’identifier, ont été interpellés au Parc, a informé le commissaire de police de Delmas, Carl Henry Boucher. Ils étaient vite conduits au commissariat de Delmas 33, avant d’être confiés, quelques heures plus tard, à la justice pour les suites judiciaires.
Une décision qui a provoqué l’ire des manifestants qui ont tenté de force, mais vainement, d’obtenir leur libération. Car une fois auditionnés au parquet de Port-au-Prince – par le substitut du commissaire du gouvernement, Félix Léger –, les deux accusés ont été transférés au Pénitencier national.
Lundi, aux environs de 11 heures, alors que la tension montait à Delmas 33 dans les parages du commissariat, un vent de panique régnait parallèlement à l’avenue Christophe. Deux véhicules d’État (un bus Hyundai de la Direction générale des impôts et une Toyota Land Cruiser du parquet) ont été incendiés dans la foulée, non loin de la faculté des Sciences humaines.
Les pare-brise de plusieurs véhicules privés, dont celui du service du chargé d’Affaires de l’ambassade des États-Unis en Haïti, Thomas C. Tighe, ont été endommagés à coups de pierre à Delmas 33. Un policier a été également touché au bras.
Ce mardi, en dépit de la fermeture du Parc industriel, la situation n’a pas été différente. En effet, les ouvriers et les étudiants avaient regagné les rues, avec le même leitmotiv : « le maintien du salaire minimum journalier à 200 gourdes tel que voté initialement par les deux Chambres ». Les manifestants ont lancé un ultimatum de 24 heures au président René Préval et aux parlementaires pour qu’ils retournent sur leur position et « éviter le pire ».
Les agents de différentes unités de la Police nationale d’Haïti (Udmo, Cimo, Bim...) secondés par les soldats de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah) ont dû intervenir, en faisant usage de grenades lacrymogènes pour disperser les manifestants. Cependant, aucun incident majeur n’est à déplorer.
Rappelons qu’il est prévu, ce mercredi, à la Chambre basse, la reprise de la séance du mardi 4 août, à laquelle une vingtaine de députés reprochent des vices de procédure. Cette fois, le vote, a-t-on annoncé, se fera autour de l’adoption ou non des objections du président de la république, René Préval.
Par Sylvestre Fils Dorcilus
Des ouvriers du secteur de la sous-traitance ont, une nouvelle fois, investi les rues de la capitale, lundi et mardi, pour obtenir du Parlement le rejet des objections du gouvernement contre la loi fixant le salaire minimum journalier à 200 gourdes.
Ce mardi, tout était au point mort au Parc industriel métropolitain. Aucune entreprise n’a fonctionné. Et ce sera le cas encore ce mercredi. Constatant que les mesures adéquates n’ont pas été prises « pour garantir la sécurité des employés et des entreprises, l’Association des industries d’Haïti (Adih) a décidé que les entreprises d’assemblage et de textile resteront encore fermées le mercredi 12 août 2009 ».
Cette décision de l’Adih fait suite à la quatrième manifestation émaillée de quelques scènes de violence organisée par des milliers d’ouvriers du Parc industriel en une semaine, soit du lundi 3 au lundi 10 août en cours, pour la promulgation de la loi portant leur salaire minimum journalier à 200 gourdes.
Mécontents de la séance déroulée à la Chambre basse, le 4 août dernier, une séance au cours de laquelle 55 députés ont voté en faveur du rapport de la commission Affaires sociales qui recommande un salaire minimum « médian de 150 gourdes », les ouvriers – supportés par des étudiants de la faculté des Sciences humaines de l’Université d’État d’Haïti (UEH) – ont regagné les rues de la capitale, lundi et mardi, et annoncé une mobilisation « illimitée » jusqu’à ce qu’ils obtiennent satisfaction.
« Nous sommes à nouveau dans les rues ce lundi pour continuer notre mobilisation entamée depuis une semaine. Nous voulons montrer aux patrons que ce ne sont pas les étudiants seulement qui sont capables de manifester dans les rues. D’ailleurs, nous sommes les victimes directes », ont déclaré des manifestants.
Se plaignant des conditions de travail jugées « pénibles » dans les usines et adoptant des attitudes moins pacifiques que lors des mobilisations antérieures, les ouvriers-manifestants n’ont cessé de crier à l’unisson tout le long de leur parcours : « Vive 200 gourdes ! À bas 150 gourdes ! Il faut que les patrons, le président Préval et les parlementaires prennent conscience de notre état lamentable ».
Arrestations, incendies de véhicules…
Les ouvriers, renforcés par d’autres secteurs de la vie nationale, dont les étudiants dans le cadre de leur mouvement, ont eu recours, lundi et mardi, à la violence et lancé des pierres et des tessons de bouteille en direction des forces de l’ordre (PNH et Minustah) à Delmas 33.
Ils ont par la suite dressé des barricades de pneus enflammés pour exiger, cette fois, la libération de deux manifestants interpellés au niveau du Parc industriel, dont un étudiant.
En fait, tout a débuté à l’intérieur de la Sonapi, vers les 7 heures du matin, quand les ouvriers – « à l’appellation de Guerchang Bastia, étudiant en 3e année de sociologie à la faculté des Sciences humaines, et Patrick Joseph, membre d’une organisation populaire dénommée « Komite pou remanbre Divivye » –, ont surpris leurs patrons respectifs en lançant une manifestation improvisée, en dépit d’un fort dispositif de sécurité mis en place par les forces de l’ordre.
Accusés de troubler l’ordre public, Guerchang Bastia et Patrick Joseph, incapables de s’identifier, ont été interpellés au Parc, a informé le commissaire de police de Delmas, Carl Henry Boucher. Ils étaient vite conduits au commissariat de Delmas 33, avant d’être confiés, quelques heures plus tard, à la justice pour les suites judiciaires.
Une décision qui a provoqué l’ire des manifestants qui ont tenté de force, mais vainement, d’obtenir leur libération. Car une fois auditionnés au parquet de Port-au-Prince – par le substitut du commissaire du gouvernement, Félix Léger –, les deux accusés ont été transférés au Pénitencier national.
Lundi, aux environs de 11 heures, alors que la tension montait à Delmas 33 dans les parages du commissariat, un vent de panique régnait parallèlement à l’avenue Christophe. Deux véhicules d’État (un bus Hyundai de la Direction générale des impôts et une Toyota Land Cruiser du parquet) ont été incendiés dans la foulée, non loin de la faculté des Sciences humaines.
Les pare-brise de plusieurs véhicules privés, dont celui du service du chargé d’Affaires de l’ambassade des États-Unis en Haïti, Thomas C. Tighe, ont été endommagés à coups de pierre à Delmas 33. Un policier a été également touché au bras.
Ce mardi, en dépit de la fermeture du Parc industriel, la situation n’a pas été différente. En effet, les ouvriers et les étudiants avaient regagné les rues, avec le même leitmotiv : « le maintien du salaire minimum journalier à 200 gourdes tel que voté initialement par les deux Chambres ». Les manifestants ont lancé un ultimatum de 24 heures au président René Préval et aux parlementaires pour qu’ils retournent sur leur position et « éviter le pire ».
Les agents de différentes unités de la Police nationale d’Haïti (Udmo, Cimo, Bim...) secondés par les soldats de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah) ont dû intervenir, en faisant usage de grenades lacrymogènes pour disperser les manifestants. Cependant, aucun incident majeur n’est à déplorer.
Rappelons qu’il est prévu, ce mercredi, à la Chambre basse, la reprise de la séance du mardi 4 août, à laquelle une vingtaine de députés reprochent des vices de procédure. Cette fois, le vote, a-t-on annoncé, se fera autour de l’adoption ou non des objections du président de la république, René Préval.
PORT-AU-PRINCE / AFFAIRES / INSÉCURITÉ
Centre-ville : derrière les comptoirs en fer forgé, la peur persiste...
Par Sylvestre Fils Dorcilus
Le centre commercial de la capitale vit toujours dans l’inquiétude. Et pour cause : les actes de banditisme n’ont pas cessé. Mercredi et jeudi, des citoyens, dont un ancien officier des Forces armées d’Haïti dissoutes et un ancien directeur général de la Camep, sont agressés par des bandits armés et circulant à moto Pourtant, des agents des forces de l’ordre (PNH et Minustah) patrouillent régulièrement dans les zones réputées les plus dangereuses.
Le climat d’insécurité semble vouloir atteindre de nouveau des proportions alarmantes dans plusieurs zones de la capitale et, en particulier, au centre commercial. Aux agressions physiques, kidnappings, meurtres, s’est ajoutée une nouvelle forme d’attaque contre le secteur commercial : le braquage des magasins et autres entreprises commerciales.
2 heures 45. Mercredi. Une cliente a été interdite – par un agent de sécurité – d’entrer dans une banque commerciale à la rue Geffrard, à Port-au-Prince. « Madame, vous ne pouvez pas entrer, c’est fermé. Généralement, on ferme à 3 heures, contrairement aux autres succursales qui se trouvent ailleurs », lui lance, sur un ton ferme, l’agent de sécurité.
Même scénario dans une maison de transfert située non loin de la banque commerciale. « On ne reçoit plus de clients à cette heure. On va fermer sous peu, Madame. Ici, on n’ouvre pas au-delà de trois heures. Vous savez, la machine de l’insécurité n’épargne personne », explique une réceptionniste qui s’apprête à plier bagages.
Selon Patrick, un grossiste rencontré dans son entreprise à la rue Bonne Foi, à côté des grands voleurs qui opèrent avec des moyens de transport rapide (motocyclette) et des armes à feu dans le centre commercial de Port-au-Prince et les environs, il y a les voleurs à la tire. Ces derniers, poursuit-il derrière son comptoir en fer forgé, sont en grand nombre dans les environs immédiats des grandes institutions commerciales (banques, maisons de transfert, magasins, etc.).
« Il y a quelques jours, des hommes armés, encagoulés, ont fait irruption dans une maison de transfert. Ils ont emporté beaucoup d’argent, informe Patrick. Plusieurs propriétaires et employés d’entreprises commerciales sont victimes en maintes occasions ». Autant de cas et de raisons d’avoir peur, estime le commerçant, précisant que « devant l’ampleur de ces actes, les commerçants (grossistes et détaillants) sont contraints de fermer leurs entreprises très tôt ».
« C’est monnaie courante. À longueur de journée, les malfrats opèrent sans crainte, dès fois sous les regards impuissants des policiers », déplore Mario, employé d’un magasin. Cela a pour conséquence d’entretenir l’inquiétude chez les commerçants qui, nombreux, envisagent de s’installer ailleurs.
Entre-temps, dès 2, 3 heures de l’après-midi, le centre-ville commercial se ferme. Par peur, confirme Mario.
Par Sylvestre Fils Dorcilus
Le centre commercial de la capitale vit toujours dans l’inquiétude. Et pour cause : les actes de banditisme n’ont pas cessé. Mercredi et jeudi, des citoyens, dont un ancien officier des Forces armées d’Haïti dissoutes et un ancien directeur général de la Camep, sont agressés par des bandits armés et circulant à moto Pourtant, des agents des forces de l’ordre (PNH et Minustah) patrouillent régulièrement dans les zones réputées les plus dangereuses.
Le climat d’insécurité semble vouloir atteindre de nouveau des proportions alarmantes dans plusieurs zones de la capitale et, en particulier, au centre commercial. Aux agressions physiques, kidnappings, meurtres, s’est ajoutée une nouvelle forme d’attaque contre le secteur commercial : le braquage des magasins et autres entreprises commerciales.
2 heures 45. Mercredi. Une cliente a été interdite – par un agent de sécurité – d’entrer dans une banque commerciale à la rue Geffrard, à Port-au-Prince. « Madame, vous ne pouvez pas entrer, c’est fermé. Généralement, on ferme à 3 heures, contrairement aux autres succursales qui se trouvent ailleurs », lui lance, sur un ton ferme, l’agent de sécurité.
Même scénario dans une maison de transfert située non loin de la banque commerciale. « On ne reçoit plus de clients à cette heure. On va fermer sous peu, Madame. Ici, on n’ouvre pas au-delà de trois heures. Vous savez, la machine de l’insécurité n’épargne personne », explique une réceptionniste qui s’apprête à plier bagages.
Selon Patrick, un grossiste rencontré dans son entreprise à la rue Bonne Foi, à côté des grands voleurs qui opèrent avec des moyens de transport rapide (motocyclette) et des armes à feu dans le centre commercial de Port-au-Prince et les environs, il y a les voleurs à la tire. Ces derniers, poursuit-il derrière son comptoir en fer forgé, sont en grand nombre dans les environs immédiats des grandes institutions commerciales (banques, maisons de transfert, magasins, etc.).
« Il y a quelques jours, des hommes armés, encagoulés, ont fait irruption dans une maison de transfert. Ils ont emporté beaucoup d’argent, informe Patrick. Plusieurs propriétaires et employés d’entreprises commerciales sont victimes en maintes occasions ». Autant de cas et de raisons d’avoir peur, estime le commerçant, précisant que « devant l’ampleur de ces actes, les commerçants (grossistes et détaillants) sont contraints de fermer leurs entreprises très tôt ».
« C’est monnaie courante. À longueur de journée, les malfrats opèrent sans crainte, dès fois sous les regards impuissants des policiers », déplore Mario, employé d’un magasin. Cela a pour conséquence d’entretenir l’inquiétude chez les commerçants qui, nombreux, envisagent de s’installer ailleurs.
Entre-temps, dès 2, 3 heures de l’après-midi, le centre-ville commercial se ferme. Par peur, confirme Mario.
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